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[ACTU COMPAGNIE] Air France, du Comité Central d’Entreprise à la grève qui dérape, lourdement !

Certaines choses prêtent à sourire, d’autres beaucoup moins. Aujourd’hui, le lundi 5 octobre 2015, avait lieu le Comité Central d’Entreprise Air France. À la suite de l’échec des négociations la semaine passée, de grandes décisions pour l’avenir de l’entreprise devaient être prises ce jour. Mais c’est également ce jour précis que les salariés, majoritairement affectés au sol, de la compagnie aérienne à la crevette ailée avaient choisi pour faire grève ; une grève accompagnée d’un rassemblement, initialement passif, devant le siège d’Air France.

Ce soir, les images de cet article ont fait le tour de la planète, ternissant toujours un peu plus l’image de la compagnie nationale.

A

De la grève passive aux débordements violents.

Initialement, il s’agissait d’une grève amorcée par le personnel au sol de la compagnie aérienne.

En effet, un appel à la grève avait été lancé par trois syndicats : FO, CGT et UNSA. De nombreux salariés s’étaient réunis à l’extérieur du siège de la compagnie aérienne où avait lieu le Comité Central d’Entreprise durant lequel le Plan de Restructuration d’Air France devait être présenté.

Les débordements ont débuté lors de la session des question et réponses.

Les manifestants demandaient la démission d’Alexandre de Juniac, PDG du Groupe Air FranceKLM et de Frédéric Gagey, PDG de la compagnie aérienne française.

Si Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey n’ont pas été confrontés à des actes de violence, Xavier Broseta, DRH de la compagnie aérienne et Pierre Plissonnier, Directeur de l’Activité Long Courrier, n’ont pas eu cette chance.

En effet, un petit nombre de salariés, très agités, ont violemment pris à parti d’autres salariés, membre des services de sécurité ainsi que Xavier Broseta et Pierre Plissonnier.

AATrès rapidement, ces images ont été diffusées sur internet, relayés par les réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook.

On y retrouve le DRH de la compagnie aérienne, torse nu, chemise arrachée, cravate encore nouée atour du cou et le Directeur de l’Activité Long Courrier en train d’escalader la grille, chemise ouverte, pour tenter de s’échapper des manifestants violents, aidé par les forces de l’ordre.

Bernard Vivier, Directeur de l’Institut supérieur du Travail, dans un entretien accordé au Figaro le lundi 5 octobre 2015, précisait que la tournure violente qu’a pris le conflit social chez Air France marque une rupture dans les relations sociales de la compagnie aérienne.

  • « C’est une rupture chez Air France, où les relations sociales ont longtemps été «confortables» et où les conflits sociaux durs, comme celui que connaît la compagnie aujourd’hui, étaient rares. Les syndicats comme la direction valorisaient le statut, comme un cadre stabilisateur et protecteur. Le SNPL, syndicat majoritaire parmi les pilotes, était directement associé aux décisions de la direction dans une forme de cogestion de l’entreprise. L’exposition d’Air France à une concurrence exacerbée a fait voler ce modèle social en éclat, de même que l’unité des salariés de la compagnie ».

Mais que s’est-il passé pour en arriver là … ?

BLes points clefs du Plan de Restructuration d’Air France.

Air France – KLM faisait savoir, dans un communiqué de presse, que le Groupe condamne « avec la plus grande fermeté les violences physiques survenues en marge de ce Comité Central, et qui sont le fait d’individus isolés particulièrement violents ».

Frédéric Gagey, lors d’une conférence de presse lundi soir a insisté pour rappeler que ces agressions était « le fait d’individus isolés particulièrement violents » et que « ces actes sont en contradiction totale avec les valeurs d’Air France, avec les valeurs de dialogue social de la compagnie. Ce n’est en aucun cas le vrai visage d’Air France. »

Une plainte a été déposée pour violence aggravée contre les auteurs de ces faits.

La Direction a cependant précisé que ces actes de violence, du fait d’une minorité, n’altère pas la volonté de la compagnie aérienne de poursuivre les négociations avec les partenaires sociaux pour « la mise en œuvre la plus efficace et constructive de son redressement. »

D

Le but des mesures de productivité, annoncée par le Plan de Restructuration du réseau long courrier d’Air France, ont pour objectif le retour à la rentabilité du groupe Air France – KLM. Ces mesures interviennent alors qu’aucun accord n’a été trouvé entre les représentants du personnel et la Direction.

Les mesures.

  • Les capacités long-courrier d’Air France devraient baisser de l’ordre de 10% entre 2015 et 2017.
  • A l’échelle de l’activité passage réseaux d’Air France – KLM, les capacités devraient baisser d’environ 2% entre 2015 et 2017, contre une croissance d’environ 3% précédemment anticipée.
  • La fermeture de 5 lignes et l’arrêt de 35 fréquences hebdomadaires long-courrier sont également prévus par le Plan de Restructuration : ces modifications porteront sur les lignes déficitaires.

E

  • La flotte long-courrier d’Air France sera réduite de 14 avions, passant de 107 avions opérés à l’été 2015 à 93 à l’été 2017 : Air France fait le choix d’accélérer la sortie progressive des Airbus A340 de la flotte qui ne seront pas remplacés par les Boeing 787 qui étaient commandés.
  • Le Plan de Restructuration prévoit également le licenciement de 2 900 salariés300 pilotes, 900 PNC et 1 700 personnels au sol – ; des départs volontaires ou forcés seront envisagés. Ces licenciements sont en lien direct avec le sureffectif généré par la baisse de l’activité.

Selon le groupe Air France – KLM, ces mesures devraient permettre de « poursuivre le redressement durable des résultats du groupe« . Ainsi, Air le groupe maintient l’ensemble de ses objectifs financiers fixés pour 2017 dans le cadre du plan Perform 2020.

Conclusion.

Visiblement, sans accord signé, rien ne va plus !

Entre les licenciements, la fermeture des lignes et des fréquences, l’arrêt des investissements – Boeing 787 – … les jours futurs seront difficiles pour la compagnie aérienne et le groupe. Il est aujourd’hui compréhensible que certains salariés se sentent en danger.

Néanmoins, avec les actions violentes d’une minorité de salariés jusqu’au-boutistes ces dernières heures, c’est l’image de la compagnie aérienne qui souffre !

C

Et après la grève des pilotes de l’an passé, quoi de plus compliqué à redorer qu’un blason qui a été terni ?

F

Tyler.

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