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[PROGRAMME DE FIDÉLITÉ] Le programme Etihad Guest sur le chemin de la dévaluation !

De mémoire de blogueur – et avant ça, de voyageur – jamais des changements apportés aux programmes de fidélité n’ont été positifs pour les clients fréquents.

Après Flying Blue en début de mois comme expliqué ces dernières heures sur le blog, la mauvaise nouvelle pour les encartés du programme Etihad Guest est tombée quant à elle le 8 juillet 2015.

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Des modifications tous azimuts.

Contrairement à des campagnes de changements séquencées, Etihad a fait le choix de toucher à la fois au barème d’accumulation de miles et à la charte de redemption (y compris pour les surclassements).

Et comme ses concurrentes, la compagnie nationale des E.A.U. fait passer la pilule de cette dévaluation en jurant qu’elle augmente ses disponibilités « GuestSeat » – comprendre billets primes.

EYchange-2L’accumulation.

Les nouveaux barèmes ne sont pas totalement ingrats. Sauf bien sûr … si vous voyagez pas cher. Ce qui est habituellement le cas de tout passager payant ses billets lui-même et ce même lorsque ces billets concernent les classes avants.

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  • En classe Economy

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La classe T, la moins chère, voit sa rémunération passer de 0 à 25% de la distance parcourue. C’est bien entendu une bonne nouvelle… à condition de trouver de la disponibilité à des dates et des horaires convenables. En revanche, la classe E, un peu plus répandue, voit sa rémunération diviser de moitié : de 50% auparavant, elle est aujourd’hui de 25% de la distance parcourue.

Enfin, si vous achetez des billets en classe L ou Q, le taux accordé passe de 50 à 75%.

Une générosité qu’il faut souligner mais qui demeure proportionnelle au tarif du billet.

  • En classe Business

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Ici le schéma est commun : la classe Z, la moins onéreuse, passe de 130 à 115%, dans le même temps que la classe D, beaucoup moins accessible, est gratifiée du barème de 175% de la distance volée plutôt que les 130% précédents.

  • En First

C’est plus anecdotique mais intéressant à montrer.

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Toutes les classes de voyage sont alignées à 250% de la distance parcourue. Si la First est rarement considérée par les voyageurs, celle d’Etihad reste une des plus accessible du marché.

Mais trouver de la disponibilité relève là encore de l’exploit.

Pas de panique si vous avez un voyage de réservé avec Etihad dans une des classes de voyage incriminée : le barème qui s’applique est celui en vigueur au moment du l’achat du billet.

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L’utilisation.

C’est là que cela se complique.

  • En Economy

Les vols de moins de 6 000 miles ne sont pas impactés par la dévaluation.

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6000 miles, c’est en fait tout le réseau européen et asiatique d’Etihad. Les vols plus longs sont ceux qui opèrent sur l’Amérique du Nord et une grande partie de l’Australie.

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Sur ces dernières destinations, le volume de miles nécessaires pour une rédemption diminue de 25%.

  • En Business

C’est pratiquement l’inverse.

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A demi-mots, Etihad explique que les tarifs en miles augmentent pour les vols de moins de 6000 miles mais ceux qui sont au-dessus de cette limite restent inchangés.

  • En First

C’est tout aussi clair, mais en pire. Tous les tarifs ont augmenté.

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Une chose surprend à la lecture de ces changements : aucune charte claire n’est proposée aux membres d’Etihad Guest.

A l’heure de la rédaction de cette article, l’ancien Mileage Calculator n’est plus disponible et il n’est plus possible de comparer les tarifs.

Les surclassements.

Ce n’est pas une grande surprise, le nombre de miles nécessaire pour surclasser un vol a augmenter. Mais le paragraphe dédié à ce changement est pour le moins laconique.

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Comme souvent, il faut sortir la calculatrice pour évaluer l’ampleur des dégâts. Les anciens barèmes n’étant également plus disponible, nous devons nous référer à ce qu’en disent les utilisateurs régulier d’Etihad Guest.

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Des augmentations jusqu’à 50% auraient été constaté pour passer de la classe Economy à la Business : c’est énorme. Surtout lorsque l’on a en tête les tarifs Business d’Etihad qui ne sont pas si élevés que bon nombre de concurrents.

Petite embellie à ce tableau bien sombre : les classes de réservation offrant les tarifs les moins élevés vont être ouvertes aux surclassements.

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Mais là encore bonne nouvelle pour qui ? Il n’y a qu’une très faible probabilité pour que des clients qui ont un capital de miles suffisamment important soient concernés par des classes de réservation rémunérées à 0 ou 50% de la distance parcourue …

A l’inverse, c’est une bonne nouvelle pour les clients en classe Z, la classe Business Discount d’Etihad. A mettre en regard cependant de la baisse de rémunération de 15 points vue précédemment.

Cela étant, Etihad promet que 10 routes internationales dites « populaires » qui bénéficieront de réductions. Au maximum – c’est-à-dire très peu probable – cette réduction ne pourra pas excéder 30% par rapport aux tarifs d’avant dévaluation.

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C’est une bonne chose, même si l’effet d’annonce est à moitié avoué puisque le détail de cette réduction n’est pas fourni. Inutile en effet d’attendre 30% de réduction sur un surclassement de la Business à la First sur la ligne Londres-Sydney.

Conclusion.

Il est toujours amusant – mais regrettable – d’être témoin de la campagne marketing qui vient systématiquement après ce type de dévaluation. « C’est pour le bien des clients » disent-ils. Tous.

Etihad prend donc le pli de ses concurrents et renchérit dans le discours convenu, comme on a pu le lire sur le forum Flyertalk.

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« Ces changements permettront à Etihad Guest de rester attractif, compétitif et durable ».

Attractif pour qui ? En augmentant massivement le coût des rédemptions en Business et en First, Etihad peut bien se permettre le luxe d’ouvrir plus de disponibilité puisque précisément les clients qui possèdent des miles chez eux vont vouloir les utiliser – voir les solder intégralement pour ensuite quitter l’aventure Etihad.

En outre on voit bien quel jeux Etihad fait semblant de cacher : en diminuant les barèmes en Economy, l’idée est de dévier la demande de classe avant vers l’arrière de l’avion afin de maximiser le revenus générés par les passagers « payants ».

Ce nouvelle dévaluation est un énième rappel que les miles que l’on possède chez une compagnie aérienne ne peuvent en aucun cas être considérés comme un bien placé à moyen ou long-terme. Comme chez Flying Blue donc, earn and burn.

Maximiser le gain de miles et les dépenser plus vite que le rythme des dévaluations est la seule manière de tirer son épingle du jeu.

Tyler.

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