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Redonner de la compétitivité à l’aérien français : point à mi-parcours des Assises du Transport Aérien !

La Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (FNAM) a tenu à organiser une conférence de presse le 29 juin 2018 afin de dresser un bilan de mi-parcours des discussions engagées depuis la fin du mois de mars de cette année lors des Assises du Transport Aérien. L’objectif de l’organisation était également de rappeler au gouvernement que les compagnies aériennes françaises étaient unanimes dans leurs revendications.

Alain Battisti, Président de la FNAM et Président – directeur général de la compagnie aérienne Chalair, Franck Terner, Directeur Général d’Air France et Pascal de Izaguirre, Président – directeur général de Corsair International étaient présents pour en témoigner et animer ce point mi-parcours.

 

En effet, la FNAM a exprimé une volonté claire de voir diminuer les taxes demandées aux transporteurs aériens tricolores et à leurs passagers. Ces taxes, nombreuses, sont le véritable cheval de bataille des compagnies aériennes françaises. La baisse de celles-ci devrait, selon elles, permettre d’améliorer efficacement la compétitivité du ciel aérien tricolore. On peut citer par exemple : 

  • Les différentes redevances aéroportuaires
  • Les cotisations sociales qui pèsent sur les employeurs 
  • La taxe de solidarité

Franck Terner a d’ailleurs illustré le lourd poids de ces taxes qui pèse sur elles en s’appuyant sur des exemples concrets. Ainsi, selon le Directeur Général d’Air France, la taxe solidarité est financée à hauteur de 40% par sa seule compagnie au niveau national.

Pour mémoire, la taxe de solidarité, aussi appelée taxe Chirac est une taxe « internationale » (surtout sur le papier) prélevée sur le prix des billets d’avion pour financer l’organisme international Unitaid. Initialement 30 pays s’étaient engagés à mettre en place cette taxe mais seuls 9 pays l’appliquent sur les billets d’avion : le Cameroun, le Chili, la République du Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la République de Corée.

Cette taxe concerne tous les billets d’avion pour un vol au départ d’un des pays participants. Dans certains de ces pays, dont la France, les vols intérieurs sont également (lourdement) taxés.

Le montant de cette taxe de solidarité évolue en fonction de la typologie du vol et de la classe de voyage. En France en 2018 :

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Ces montants s’entendent par aller – simple. La taxe va donc doubler pour les aller – retour. Astronomique.

Rappelons toutefois que certains pays, dont le Gabon, n’appliquent pas cette taxe aux billets en classe Economy.

La France est le principal pays contributeur au fonds. En effet, sa contribution est évaluée à environ 70% du financement de l’organisation.

Le Directeur Général d’Air France a également précisé lors de ce point presse que si la principale compagnie française était basée aux Pays-Bas (à l’instar de KLM) et non en France, elle ne paierait plus que 522 millions d’euros de taxes et redevances par an alors qu’elle en paie 902 millions en France aujourd’hui.

Une économie substantielle pour le groupe franco-néerlandais. 

Autre point évoqué lors de cette conférence de presse organisée par la FNAM : la sûreté et son coût.

« La France est le seul pays au monde qui fait supporter le coût de la sûreté aux compagnies aériennes » – Pascal de Izaguirre, Président – directeur général de Corsair.

Les coûts de la sûreté s’élèvent à hauteur d’un milliard d’euros par an en France.

En effet, déjà en 2016, selon un rapport présenté par le Sénateur Vincent Capo-Canellas au Sénat, « la sûreté dans les aéroports a représenté en 2016 un coût de 766 millions d’euros soit 8,65 euros par passager. Si on y ajoute les dépenses de sûreté des compagnies aériennes et celles des services de l’État, on parvient à un coût par passager de 11,20 euros en moyenne ».

Ces coûts pèsent sur la compétitivité du pavillon français. Ils avaient déjà été évoqués en 2017, lors du Paris Air Forum organisé par La Tribune, en présence d’Alain Battisti.

Le dernier point, crucial, a été évoqué par Alain Battisti : le nombre de jours de grève constaté dans l’hexagone.

Il préconise que le rapport social s’exprime en France autrement que par la grève systématique. Il suffit en effet de regarder  les grèves à répétition des contrôleurs aériens ou celles qui se sont déroulées ces dernières années chez Air France.

Rien qu’en 2018, Air France a subi 15 jours de grève. Ce chiffre cumulé est bien plus élevé que dans n’importe quelle compagnie aérienne dans le monde.

Conclusion.

Les Assises du Transport Aérien se tiennent à Paris depuis le 20 mars 2018 et ont pour but d’améliorer la santé du paysage aérien française. De premières décisions sont attendues en septembre ou en octobre 2018.

Si l’on espère que des solutions concrètes seront trouvées avec le Gouvernement afin que les compagnies aériennes françaises en tire profit, il ne faut pas perdre de vue que certaines devront aussi se réinventer afin de repositionner les attentes de leurs clients au coeur de leurs ambitions. 

Les problèmes rencontrés par les compagnies aériennes ne sont pas liés qu’au seul manque de compétitivité ! 😉

Augustin.

 

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