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Tremblez, vous êtes peut être suivi par un Air Marshal !

Depuis hier, l’information est partout et notamment sur les sites américains spécialisés. Révélée par The Boston Globe, cette information ne manque pas de faire froid dans le dos et d’attiser de nouvelles critiques contre l’agence nationale américaine de sécurité dans les transports – la TSA.

Air Marshal, késako ?

Air Marshal ou plutôt Federal Air Marshal Service. Il s’agit d’une agence fédérale placée sous la tutelle de la TSA. Ils sont considérés comme la Police de l’Air aux États-Unis. Le but de sa création ? Lutter contre les détournements d’avions, qui s’étaient multipliés dans les années 60. Ainsi, sous l’impulsion de la Federal Aviation Administration, la FAM a été créée en 1968. Bien avant le 11 septembre 2001 donc.

Et le budget est conséquent !

En effet, l’agence fédérale dispose d’une enveloppe de 1 milliard de dollars US par an. De quoi servir efficacement. Pourtant, il est souvent rapporté la difficulté d’évaluer aujourd’hui le travail de ces FAM puisqu’aucune arrestation n’est à apporter à leur crédit.

En revanche, nombreux sont les cas rapportés où des erreurs humaines étaient à imputer à ces agents fédéraux (à l’instar notamment d’armes à feu égarées ou d’interpellation de Marshals eux-même). Cocasse.

De 33 agents avant le 11 septembre 2001, le Federal Air Marshal Service en compterait aujourd’hui plus d’un millier.

Ce n’est pas peu !

L’information.

Pourquoi autant d’agents fédéraux ?

Il semblerait que les missions des FAM soient bien différentes que ce qui entre traditionnellement dans leur périmètre. C’est du moins ce que démontre l’enquête du journal de Boston.

Ces agents ne suivraient pas seulement des vols jugés comme « à risque » mais seraient désormais également affectés à la surveillance de … passagers ! Ce serait d’ailleurs l’essence même du programme Quiet Skies.

Chaque jour, ce seraient 35 passagers (sur des vols régionaux) qui seraient suivis par ces agents fédéraux sans même qu’ils soient suspectés de quoi que ce soit ! Pire encore, ces voyageurs surveillés ne seraient même pas présents sur les listes des supposés terroristes.

Les Air Marshals en charge de ces surveillances seraient même contraints de noter tous leurs faits et gestes (comme le fait d’aller aux toilettes ou de discuter avec un autre passager !) sur une grille d’évaluation consciencieusement élaborée par l’agence fédérale.

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Crédit : The Boston Globe

Lorsqu’un passager doit être surveillé par un policier de l’air, celui-ci reçoit un dossier sur lui contenant des photos et une descriptions de qui il est et de ses activités. Encore une fois, sans qu’il représente un quelconque risque évalué sur des critères réels.

En tout, ce sont des voyageurs qui partent depuis ou vers de très nombreuses villes américaines qui seraient concernés par cette mission dite de Quiet Skies.

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Crédit : The Boston Globe

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Marshals eux-même ont du mal à exécuter leurs fonctions. Toujours selon le journal The Boston Globe :

« À la fin du mois de mai, un policier de l’air (qui travaillait dans le cadre d’une mission Quiet Skies) s’est plaint à ses collègues d’avoir du surveiller un membre d’équipage de la compagnie aérienne Southwest Airlines. « Je n’arrive pas à faire ça ! », a écrit le policier de l’air dans un message.

Un de ses collègues lui aurait alors répondu: « Jeez, nous devrions facilement trouver le moyen de documenter cette absurdité. Le Congrès a besoin de savoir que tout va de mal en pis. »

Un policier de l’air a également évoqué une mission Quiet Skies portant sur un jeune cadre d’une grande entreprise. « Son crime a apparemment été de s’envoler pour la Turquie dans le passé », a déclaré le policier, notant que de nombreuses compagnies internationales ont pourtant de nombreux cadres qui voyagent à travers la Turquie. »

Conclusion.

1 milliard de dollars US par an … pour ça : surveiller des personnes qui finalement n’ont aucune raison d’inquiéter l’Amérique. C’est un comble.

Aujourd’hui, cette affaire fait un véritable tollé aux États-Unis, notamment en raison de l’utilisation qui est faite de cette belle enveloppe annuelle de fonctionnement.

La TSA (dont les FAM dépendent) ne pourrait-elle pas envisager une meilleure utilisation de ces fonds ?

C’est du moins ce que pense que le Président de l’Association des Air Marshals.

« L’Association des Air Marshals pense que les missions basées sur des renseignements reconnus, ou à l’appui des enquêtes fédérales en cours, sont les critères appropriés pour la planification des vols suivis par nos services. Actuellement, le programme Quiet Skies ne répond pas à des critères que nous jugeons acceptables. »

Affaire à suivre.

Tyler.

(Tip : View From The Wing)

Crédit vidéo : The Boston Globe

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