Récemment, Air France inaugurait sa nouvelle offre destinée aux passagers Business des deux derniers vols de son escale New-Yorkaise : le Night Service. En proposant à certains clients voyageant en classe Affaires à destination de Paris de dîner avant de quitter le salon de JFK, la compagnie aérienne tricolore leur assure la possibilité de dormir pendant tout le voyage.
Lancée le 11 avril 2016, c’est aujourd’hui l’occasion de dresser le bilan de cette offre, 60 jours après sa mise en application.
Le Night Service ?
En introduisant le Night Service, l’idée première d’Air France était de permettre aux passagers Business dont les vols quittent tardivement le sol américain de se restaurer au salon et ainsi optimiser leur temps de sommeil à bord, sur un vol ex-cote Est relativement court.
Les vols concernés par cette option sont les deux derniers vols de la journée :
- Le vol AF11 prévu au départ à 21h50 et à l’arrivée à Paris à 11h10 (J+1) ;
- Le vol AF09 prévu quant à lui au départ à 23h30 et à l’arrivée à Paris à 12h40 (J+1).
Pour Yves Default, Chef d’Escale d’Air France à l’aéroport de JFK, le choix des deux vols concernés par le test du Night Service est cohérent. En effet, les vols AF23 et AF37 – la nouvelle liaison entre New York et Paris Orly – partent trop tôt de la plateforme américaine : le déjeuner des passagers pourrait paraître comme trop rapproché du service du dîner au salon.
Le vol AF7, opéré par Air France en Airbus A380, peut accueillir jusqu’à 80 passagers en Business : le salon de JFK ne peut absorber cette volumétrie comme le reconnaît sans concession Yves Default.
En quittant New York à, respectivement, 21h50 et 23h30, les vols AF11 et AF9 permettent à la compagnie aérienne tricolore de s’essayer sur le concept.
A noter, les passagers Business Delta Airlines ou volant à bord de toutes les autres compagnies aériennes qui prennent leurs quartiers au salon Air France, ne bénéficient naturellement pas de cette offre dédiée. Le salon de New York JFK accueille jusqu’à 200 passagers Skyteam par jour ne voyageant pas à bord de la compagnie tricolore selon le Chef d’Escale.
Comment Air France procède pour identifier les passagers éligibles et ainsi les inviter à bénéficier de ce pre-flight dining ?
De la manière la plus simple qui soit.
En effet, lors du rappel, envoyé aux passagers une semaine avant le vol concerné, les clients sont informés de l’existence de cette prestation. De plus, aux comptoirs d’enregistrement, les agents d’escale de la compagnie aérienne procèdent à un rappel des conditions d’éligibilité. Aucune inscription préalable n’est souhaitée et les passagers se présentent lors de l’accueil au lounge en précisant qu’ils souhaitent en bénéficier.
Un espace aménagé a été prévu à cet effet et la mezzanine du salon est privatisée dès 19h30.
Ce que l’on sert pendant le Night Service.
Ce concept de Lounge Dining n’est pas nouveau. British Airways introduisait par ailleurs en 2004 son Pre-Flight Dining au salon de l’aéroport de New York. Sous la forme d’un self-service, cette offre chaude a pour but de permettre aux passagers en classe Affaires de se dispenser du plateau repas proposé à bord.
Mais la stratégie de la compagnie aérienne française est différente, avec une volonté première, affirmée et répétée par le Chef d’Escale : ne pas léser son client haute-contribution qui pourrait voir d’un mauvais œil le remplacement d’un plateau de bonne facture par un self service.
Ce qui est servi au salon est et sera identique à l’offre à bord.
Actuellement, le Chef Daniel Boulud s’est, de facto, installé dans les cuisines du lounge américain.
- Au salon.
- A bord.
Aucune différence !
Les autres passagers, non concernés par cette nouveauté, conservent un accès à l’offre globale du salon. Air France, poursuivant son processus de montée en gamme, a introduit une prestation chaude, depuis la réouverture du lounge rétrofité.
Par ailleurs, la compagnie aérienne a conclu des partenariats avec des marques Premium afin de proposer des prestations qualitatives : champagne Mumm, vins Baron François, café Nespresso, biscuits Michel & Augustin.
Yves Default, Chef d’Escale Air France à New York, confiait à Tyler Birth que le salon était en capacité de se détacher des partenariats de la compagnie aérienne conclus à Charles de Gaulle, en raison notamment des coûts importants liés aux importations. Ainsi, à titre d’exemple, avec 10 000 bouteilles de champagne Mumm consommées en 8 mois, l’escale Air France est le plus gros client de la Maison Champenoise à New York.
Les premiers résultats, deux mois après.
Aujourd’hui, Air France est en mesure de dresser un premier état des lieux, 60 jours après le lancement de son offre Night Service. Les résultats varient d’un vol à l’autre.
- 57% des passagers Business du vol AF11 décident de dîner au salon ;
- 46% des passagers Business du vol AF9 dînent quant à eux au lounge de JFK.
La compagnie aérienne a mis en place un système de regroupement d’informations lui permettant de statuer prochainement sur l’opportunité d’une telle offre. Avec l’aide des équipages, Air France est en mesure d’affirmer que 70% des passagers ayant dîné au salon ne prennent pas leur prestation à bord.
C’est l’objectif de la compagnie tricolore.
Par ailleurs, Air France précise que 97% des passagers qui bénéficient de cette opportunité s’en déclarent satisfait. Probablement quelques problèmes de cuisson sur les viandes pour les 3% restants ! 😉
Rien de nouveau pour le moment du côté des économies potentielles que pourrait faire la compagnie : les passagers peuvent toujours se raviser et dîner à deux reprises, au sol et à bord, puisque le chargement de l’appareil reste identique, quand bien même tous les passagers profiteraient du Night Service.
Pourquoi New York plutôt qu’une autre escale ?
La ville américaine est la première escale long courrier de la compagnie aérienne. A ce titre, Air France investit.
Il faut dire que depuis sa rénovation, le salon Business de l’aéroport de New York JFK a fière allure. Rénové dans des tons clairs, apaisants, et visuellement confortables, Air France souhaite assurer pleinement le repos de ses passagers.
L’escale new-yorkaise consacre un budget important à son salon et à son offre de restauration dont le budget a été multiplié par trois.
Et pour cause. En 2015, ce sont plus de 220 000 passagers qui s’y sont présentés. De quoi y consacrer 2,5 millions de dollars par an pour son budget de fonctionnement, soit près de 12 USD par passager !
Sans oublier que le salon est ouvert de 6h à 2h du matin (20h/24), accueillant ainsi les derniers passagers du vol Eva Air.
Et les passagers La Première ?
Bien entendu, ces clients de très haute-contribution ne sont pas oubliés par la compagnie tricolore. Le service au sol La Première compte 16 employés Air France à plein temps : comptoirs dédiés, accueil au salon, escortes, … .
Cette clientèle bénéficie déjà d’une offre de restauration au sol.
A l’inverse des passagers Business, c’est une carte spécifique au salon qui est proposée avec un service à table, à l’assiette, accompagnée de Grands Crus (vins et champagnes).
Par ailleurs, un salle privatisée dans le salon est consacrée à ces passagers.
Comme quoi, personne n’est ici laissé de côté !
Tyler.
[…] de fonction, concentré son discours sur l’amélioration de l’expérience passager. Avec la montée en gamme qu’on connait. On sait que Janaillac ne vient pas du milieu de l’aérien, et que le chemin sera sans doute […]
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