La rumeur avait couru tout le week-end mais l’annonce officielle ne s’est faite que dimanche après-midi, la veille de l’ouverture de l’APEX Expo à Singapour : Rockwell Collins achète B/E Aerospace pour la somme totale de 8,3 milliards de dollars.
Qui sont ces deux poids lourds de l’industrie ?
Rockwell Collins et B/E Aerospace sont deux grands industriels œuvrant dans l’aéronautique depuis longtemps. Ce qui est intéressant dans cette fusion, c’est que leurs deux activités sont très hétérogènes, et viendront donc en complément l’une de l’autre.
Le premier est un industriel plutôt technique. Sa spécialité : les systèmes de communication et navigation. L’avionique, les commandes de vol, les automatismes sont également sa spécialité puisque Rockwell Collins équipe les cockpits de milliers d’avions de ligne depuis 40 ans.
Le second est davantage orienté expérience passager puisqu’il travaille essentiellement sur les cabines des avions ainsi que l’ensemble des intérieurs (lumière, toilettes etc.). Son champs d’action est assez large : il touche également les équipements annexes utilisés par le personnel de cabine : galley, postes de repos etc.
Bien sûr, les lecteurs de du blog Tyler Birth n’ignorent pas l’activité la plus importante du constructeur américain : les sièges d’avion, et en particulier son Super Diamond qui équipe un nombre croissant de compagnies telles que Qatar Airways, American Airlines et China Airlines.
B/E Aerospace accélère.
La bonne nouvelle arrive surtout pour celui qui fait l’objet de l’acquisition. L’entreprise américaine, qui revendique la place de numéro un mondial en matière de sièges, prend dès lors le large par rapport à la concurrence de Thompson Aerospace, Stelia, Recaro (pour la partie Economy) et bien sûr Zodiac Aerospace, l’équipementier Français donc les difficultés font couler, depuis un an, beaucoup d’encre.
Rockwell Collins stabilise.
Pour l’entreprise originaire de l’Iowa, cette acquisition est aussi synonyme de nouveau souffle. Essentiellement focalisé sur l’avionique et les systèmes de communication, l’entreprise étant en perte de vitesse.
Le nouveau groupe qu’il forme avec B/E Aerospace permet de déplacer son centre de gravité vers le transport aérien en tant que tel – et non plus seulement les accessoires techniques inhérents. Rockwell Collins pourra également élargir son porte-feuille de clients en réduisant la part gouvernementale, l’entreprise étant spécialisée dans les systèmes de communication et autres services auprès d’agences étatiques.
Conclusion.
Ce regroupement stratégique est intéressant dans la mesure où il unit des acteurs de l’industrie aérienne qui pourraient sembler fort éloignés l’un de l’autre. Les domaines d’activités ont peu à voir, mais les clients et autres partenaires industriels sont les mêmes puisque Rockwell Collins et B/E Aerospace travaillent déjà avec, entre autres, les avionneurs Airbus et Boeing ainsi que les compagnies aériennes clientes.
Cette annonce avait enfin de quoi faire des heureux chez les détenteurs d’actions B/E Aerospace puisque le rachat sera payé 62 USD par action, soit une revalorisation de près de 25% par rapport à sa valeur à la clôture vendredi :
De là à entrer au capital du nouveau géant industriel il n’y a qu’un pas !