Les temps sont parfois difficiles dans l’univers industriel français, et les bonnes nouvelles doivent être saluées lorsqu’elles surviennent et qu’elles s’accompagnent d’ambitions sur le long-terme.
Zodiac Aerospace est une société bien connue des voyageurs puisque ce groupe français est en pointe dans les domaines de l’aménagement cabine des avions commerciaux.
Les applications concrètes de Safran sont moins connues du grand public, et pourtant l’entreprise joue un rôle essentiel dans la propulsion des avions moyen-courrier de la plupart des compagnies aériennes. Le consortium CFM International formé par Snecma (filiale de Safran) et General Electric produit le réacteur le plus vendu au monde : le CFM56, qui équipe les Boeing 737 NG et la plupart des Airbus A320 et certaines Airbus A340.
Le consortium produit en outre les réacteurs LEAP de certains Airbus A320neo, et prend une part minoritaire dans la production d’autres réacteurs comme le GE90 des Boeing 777 et les GP7200 des A380.
Un rapprochement qui en rappelle un autre.
Le rapprochement de ces deux géants industriels pourrait toutefois surprendre. Les deux sociétés agissent dans des secteurs qui ont peu à voir l’un avec l’autre, Zodiac travaillant sur l’intérieur des avions ; Safran sur les systèmes et équipements techniques.
Ce rapprochement ne sort pas de nulle part et les deux entreprises ont longuement discuté avant d’aboutir sur des échecs, et puis finalement trouver aujourd’hui un accord.
Le nouveau Groupe, qui utilisera la nom de Safran – même si la marque Zodiac ne disparaît pas complètement, n’est pas sans rappeler le rachat surprise de B/E Aerospace par Rockwell Collins en octobre dernier. Là encore l’acquisition ne pouvait pas sembler à première vue naturelle avec un acteur travaillant sur les cabines, l’autre étant focalisé sur les systèmes de navigation et d’avionique.
Mais dans cette autre situation, les enjeux stratégiques de développement industriels priment et il semble indispensable de préserver des entreprises qui, même si elle ne sont pas prospèrent, sont impliquées dans des projets essentiels.
Conclusion.
Préserver l’emploi, garantir une pérennité industrielle, épater les investisseurs, et rassurer l’Etat présent au capital sont donc les points sécurisés. Reste maintenant à rassurer les clients. On se souvient de la violente charge de Fabrice Brégier contre Zodiac en janvier 2016, suivie par d’autres clients de l’avionneurs très mécontents des errements du fabricant français.
https://youtu.be/Wx5RzGbb8Sg?t=15m19s
(à partir de 15:19)
Le CEO d’Airbus n’hésitait d’ailleurs pas à reformuler ses critiques cette année lors de la conférence de presse 2017, tout en saluant les efforts engagés par Zodiac sur ses différents sites de production et notamment américains.
Safran aura donc entre autres la tâche de rationaliser le fonctionnement interne de Zodiac afin que le nouveau géant industriel soit plus que jamais en mesure de se confronter, en position de force, à ses concurrents américains, et bientôt asiatiques.
Tyler.
[…] L’équipementier français Zodiac Aerospace avait fait sensation quand, en début d’année, était révélée son future acquisition par l’industriel à succès Safran. […]