Matthieu Guyonnet-Duluc, notre correspondant canadien, nous fait vivre chaque semaine l’actualité #AvGeek outre-Atlantique. Le blog Tyler Birth ne se contentant jamais de l’actualité brute, Matthieu Guyonnet-Duluc nous la fera vivre sous l’angle du voyageur fréquent, en la nourrissant d’astuces pour optimiser ses revenus et ses dépenses de miles.
WestJet : quelles sont les ambitions de la compagnie aérienne canadienne ?
La compagnie aérienne.
Tyler Birth vous en parlait au mois d’août 2015 lors de la livraison à WestJet de son premier Boeing 767-300ERW mais depuis la compagnie a précisé son plan d’expansion. Cela sera donc l’Europe et plus particulièrement le nord de celle-ci qui va en profiter. Petit tour d’horizon de la compagnie, ses routes et son programme.
Pour ceux qui connaissent un peu mieux le marché nord-américain, on pourrait résumer la compagnie comme le JetBlue canadien. C’est une compagnie low-cost qui fait aussi des vols charter. Elle a été fondée à la fin des années 90 et est maintenant la deuxième compagnie canadienne derrière Air Canada. Elle est basée à Calgary en Alberta. Bien que très présente dans l’ouest canadien, Toronto représente sa deuxième ville en terme de fréquence de vols, Montréal se trouvant à la 8ème place.
Sa flotte est composée de différentes variantes du Boeing 737 et bien sûr du Boeing 767. Celle de sa filiale Encore est composée de Bombardier Dash 8 Q400. WestJet Encore dessert des plus petites communautés dans l’ouest bien qu’en 2016 elle va s’étendre jusqu’à Boston.
La compagnie a une bonne réputation, elle est régulièrement classée dans les 3 premières compagnies canadienne avec la meilleure image. Tout en étant low-cost, son service n’est pas pauvre. Elle a offert la télévision en direct dans ses avions très tôt et elle maintient une image dynamique.
Les destinations directes et indirectes depuis Montréal
Le 767 et l’activité long-courriers.
WestJet a donc commandé quatre 767-300 dont le deuxième a été livre le 20 novembre 2015.
Photo Alex Peterson sur le groupe Facebook YYC spotter
L’appareil comptera 262 passagers avec deux classes : Economy et Economy Plus. Cette dernière est une classe premium avec 6 sièges en largeur au lieu de 7, un service amélioré de repas ainsi qu’une trousse de confort. À noter : l’offre « Plus » sera aussi présente sur les 737 avec l’existence d’un siège bloqué et un repas sur les longues distances.
Le système de divertissement « WestJet Connect » qui comprend une offre WiFi sera aussi présent à partir du printemps 2016. Ce système fabriqué par Panasonic offre un accès Internet pour 7.99 $ CAD par vol. Il permet aussi un accès sans fil à une bibliothèque de films dont certains payants via une application iOS et Android. C’est la fin des écrans incrustés dans les sièges.
Mais ce qui est intéressant c’est ce que va faire la compagnie avec ces appareils. En hiver ceux-ci vont desservir les destinations « soleil » : Hawaï, Jamaïque et en été l’Europe.
Le 15 septembre dernier WestJet a détaillé son offre long-courrier avec des vols qui relient Vancouver, Edmonton, Calgary, Winnipeg, Toronto et St Johns à Londres Gatwick.
Les départs s‘effectueront en fin d’après-midi pour une arrivée le matin dans la capitale anglaise. Une absence remarquée dans cette liste : Montréal. WestJet propose comme offre de lancement un pré-acheminent à 20$ CAD par aller depuis les autres villes du réseau du transporteur.
Voici les tarifs annoncés par la compagnie aérienne pour un aller simple.
Le vol depuis St John’s s’effectue avec un 737 (Air Canada utilise un Airbus A319 sur la même route).
Les WestJet dollars et les cartes de crédit.
La compagnie a un programme de fidélité « WestJet Récompenses ». Celui-ci n’est pas basé sur la distance mais sur le revenu généré avec un « cash back » qui dépend du niveau de dépenses atteint sur les 12 derniers mois. Ce ne sont pas donc pas des WestJet miles qui sont accumulés mais des WestJet dollars.
Le programme comporte 3 niveaux de reconnaissance : Turquoise, Argent et Or. Ces seuils atteints après une certaine somme dépensée permettent d’une part d’augmenter la valeur du cash back (entre 1 et 5%) et d’autre part d’avoir des privilèges lors des vols. Les niveaux argent et or offrent ainsi des billets gratuits pour accompagnants, des cartes d’accès aux salons, la présélection de siège gratuite et l’embarquement prioritaire.
En plus des vols, WestJet a deux cartes de crédits en partenariat avec RBC et MasterCard : la première coute 39$ CAD par an avec un bonus d’accueil de 50$ et un cash back de 1%, la seconde (Elite) coute 99$ CAD avec une prime d’accueil de 250$ et un cash back de 1.5%.
La compagnie a aussi des partenaires aériens comme American Airlines et Delta qui permettent d’accumuler des WestJet dollars mais ceux-ci ne rentrent pas en ligne de compte pour l’obtention d’un statut.
Une fois ces dollars accumulés on peut les utiliser pour payer tout ou partie d’un billet WestJet en excluant les taxes et autres surcharges. Il est aussi possible de prendre des billets « primes » sur American Airlines et Delta pour les vols en partage de code avec ces compagnies.
Dans l’autre sens le partenariat permet d’accumuler des miles Delta Skymiles ou AAdvantage en volant avec WestJet.
Est-ce que l’activité long-courriers change la donne ?
WestJet Récompense a de belles qualités comme l’absence de « black out » contrairement à beaucoup d’autres programmes qui frustrent les membres en quête de billet prime ou le transfert de WestJet dollars entre membre pour 20$. Mais il est trop isolé pour en faire une devise de premier rang dans le portefeuille du voyageur fréquent. Comme il est déconseillé de trop se diversifier lorsque l’on voyage occasionnellement, ce n’est pas un programme de premier choix sauf si vos projets de voyages privilégient WestJet.
On est content de voir la compagnie offrir de nouvelles destinations avec un nouvel appareil. WestJet est une compagnie avec une belle image et une bonne réputation bien méritée. Si seulement elle pouvait maintenant rejoindre une alliance ou au moins avoir un portefeuille de partenariats comme Alaska Airlines, son attrait serait d’autant plus grand.
Matthieu Guyonnet-Duluc.