Le programme A380 d’Airbus est au coeur de nombreuses questions et ce depuis bien avant son lancement commercial en 2007.
Depuis de nombreux mois Internet se fait le relais de longues et insistantes rumeurs sur le maintien ou non de ce programme. Sur la possibilité pour un avionneur de continuer, en période de crise du secteur, à vendre un avion aussi cher et ne répondant plus aux besoins des compagnies auparavant clientes.
Que faire de la grosse baleine ?
De multiples scénarios ont existé en 8 ans d’exploitation. L’arrêt du programme, l’extension de capacité avec une version -900, et la re-motorisation : les fameux New Engines Option dont ont déjà bénéficié les programmes A320 et A330.
Fabrice Brégier, DG d’Airbus, laissait entendre il y a 2 jours à l’occasion d’une interview dans The Sunday Times que c’est ce dernier scénario qui allait être officialisé. La maturité du programme est prévue pour 2020 et les premiers vols commerciaux pour 2025.
Pour qu’un constructeur puisse lancer des programmes aussi colossaux que l’A380, la demande en clients se doit d’être extraordinairement importante. Or c’est là que le bât blesse pour l’avionneur Européen.
Emirates… et derrière ?
Pour l’heure, seule Emirates a clairement dévoilé ses intentions d’acheter des A380 re-visités (-900 ou NEO). En effet la compagnie émiratie, qui a commandé faut-il le rappeler la bagatelle de 140 avions de ce type.
D’ici 2020, les A380 les plus vieux de d’Emirates auront une douzaine d’années de service et il est bien évident que leur volonté de renouveler cette flotte sera grande.
Mais avec un seul client – officiellement – déclaré, est-il bien raisonnable de lancer un tel projet ? D’autant que si Emirates achète autant d’avions, c’est bien qu’elle compte les revendre au moment de les remplacer. Mais qui pour acheter des appareils aussi difficiles à exploiter ? Le marché de l’occasion est déjà saturé avec seulement… 8 avions : les 2 que Skymark n’a jamais pris en livraison et les 6 que Malaysia Airlines revend pour gonfler sa trésorerie.
Photo – Gyrostat (Wikimedia, CC-BY-SA 4.0)
Qu’en sera-t-il lorsque ce seront 50 ou 100 avions qui occuperont cette position ?
Qui est en embuscade ?
Bien sûr tout n’est pas noir au pays des très gros porteurs, et l’existence d’une demande officieuse ne peut être niée.
- La dernière commande passée à Airbus était le loueur Doric (devenu Amedeo), en 2013. Bien entendu, on imagine mal qu’il n’y ai aucune compagnie derrière.
- Turkish est clairement intéressée par le projet, mais probablement freinée par l’aéroport Atatürk, où aucun Airbus A380 ne se pose actuellement. Aussi les annonces contradictoires se succèdent depuis de nombreux mois.
- Les compagnies américaines seraient clairement le Salut de ce programme. United a été en proie à des rumeurs. infondées sans doute ; prometteuses, sûrement !
Conclusion.
Si l’A380 est un l’avion le plus agréable du point de vue passager et, dit-on, de celui des pilotes, il est un cauchemar sur le plan logistique et par dessus tout financier.
Du rêve à l’exploitation il ne suffit pas toujours d’un battement d’aile …
Tyler.
Merci Tyler pour cette rapide analyse.
La notion de cauchemar financier méritera des précisions. Il est vrai que A380 est très peu rentable en grande partie par son manque de capacité cargo, hors nous savons tous que parfois la rentabilité d’une ligne ne tiens qu’à cela tant les billets pax reflètent peu le coût réel (surtout en Y) du transport.
Un cauchemar financier … surtout valable pour le financement de la bête !
Un frein supplémentaire à son expansion dans le monde. Pas facile pour la trésorerie de la compagnie ni pour la société de leasing.
Les montages financiers induits doivent être de sacrés prises de tête !
Sur les résultats d’exploitation : difficile en effet de rentabiliser, surtout avec des passagers Y mais là aussi Emirates a déjà des idées plein la tête avec le 3-5-3 qu’elle développe en partenariat avec Airbus …
[…] On le pressent depuis un moment et les annonces se succèdent aux rumeurs – ou vice versa – depuis longtemps : les Airbus A380 devraient sortir de la flotte définitivement dans peu de temps. Pour l’heure, les appareils semblent toujours exploités, mais uniquement sur les deux vols quotidiens vers Londres ainsi que Jeddah. […]
[…] un an en opération aux couleurs de Malaysia Airlines avant d’être stockés un par un si le marché de l’occasion pour ces appareils continue d’être au point mort. Pendant ce laps de temps, ils profiteront d’une maintenance importante, ce qui permettra de […]