Cette année sera charnière pour le groupe canadien. Très attendu lors de l’édition 2015 du Salon du Bourget, Bombardier a beaucoup déçu en n’annonçant que très peu de commandes, et surtout aucune concernant son avion phare : le CSeries.
Mais la donne pourrait changer cette année. En bien comme en catastrophique.
Trop bien, trop cher.
C’est le drame des constructeurs trop perfectionnistes. Dassault ne le sait que trop bien après avoir tant lutté pour vendre ses Rafales. Même chose pour Airbus et son A380 invendable car trop grand, trop performant, trop… cher !
Bombardier n’a eu de cesse que de rappeler ces derniers moi à quel point son avion avait atteint et même dépassé les objectifs fixés au début du programme.
Mais pour l’heure à part de nombreux lessors, les compagnies aériennes ne se bousculent pas au portillon.
Swiss sera prochainement la compagnie de lancement de la version courte du nouvel appareil (CS100), et airBaltic celle de la version longue (CS300).
Après elles, on devrait voir cet appareil voler sous les couleurs de Korean Air (CS300) et Gulf Air (CS100) pour les plus connues. Ce n’est pas fameux, mais c’est cohérent avec la guerre des avions régionaux qui fait rage.
Le Salut américain et … iranien ?
Une première mauvaise nouvelle tombait en début de semaine : pour sa prochaine commande, United pencherait en faveur de Boeing et sa petite version du 737 NG : le -700. Un gros client potentiel pourrait ainsi quitter le carnet de commande – au moins pour une partie du volume d’achat global. Ce coup d’arrêt très sérieux – bien que partiel – laissait envisager le pire pour le programme CSeries tout entier.
Puis, c’est de République Islamiste d’Iran qu’est venue la bonne nouvelle. Si Bombardier refuse toujours de l’assumer, il semble plausible qu’une délégation du constructeur canadien se soit rendu en Iran en espérant y vendre son bi-réacteur.
Enfin encore plus récemment, c’est par la voix de Richard Anderson, le CEO de Delta Air Lines qu’est venu le bol d’air.
Nous pensons que cet avion [le CS100, ndlr] peut être très compétitif, en particulier grâce à la technologie de ses réacteurs. Nous le regardons de très près.
Et cette annonce n’a rien d’incohérent. Il faut rappeler que Delta s’est fait une spécialité de n’opérer que des avions très anciens. Boeing 757, MD80, Boeing 717…
Or, la compagnie devra un jour ou l’autre renouveler sa flotte. Et le CSeries semble l’avion idéal au vu de la flotte actuelle de la compagnie américaine. Les avions régionaux d’Embraer et Canadair y tiennent une belle part, mais le CSeries se positionne en réalité entre ces avions et les moyen-courriers standard d’Airbus et Boeing. Delta étant précisément une grande opératrice d’avions de plus de 100 places et de moins de 150 places.
Conclusion.
Après l’annonce concernant United on ne donnait plus cher de la peau du CSeries. En effet les déboires financières, entre autres, entourant cet avion ont du mal à être masquées par les bonnes nouvelles technologiques.
Mais les grosses commandes iraniennes en vue ainsi que la petite phrase de Anderson a du redonner le sourire à la firme montréalaise.
Pour combien de temps ?
Tyler.
Photo de couverture wikicommons Eric Salard.