Alors que le débat sur la hausse de la taxe de solidarité dite « taxe Chirac » reste en suspens dans le cadre du projet de loi de finances 2025, Air France annonce une augmentation distincte dans le cadre de sa contribution au financement des carburants d’aviation durables (SAF). Cette contribution, ajoutée aux billets d’avion, vise à soutenir les engagements écologiques de la compagnie et à contribuer à la décarbonation progressive du secteur.
La contribution SAF : un soutien aux carburants d’aviation durables.
Depuis aujourd’hui, un message de la compagnie aérienne tricolore dans les boîtes de réception de ses clients alimente le débat sur la taxation du transport aérien. En effet, Air France a informé ses clients de l’évolution de la « contribution SAF » intégrée dans le prix des billets pour les vols au départ de France à compter du 1er janvier 2025. Ce montant, allant de 2 à 10 euros pour les billets en classe Economy et de 3 à 30 euros pour la classe Business selon la distance parcourue, est destiné à couvrir une partie des coûts associés aux carburants d’aviation durables. Le SAF, issu de ressources non fossiles comme les huiles usagées, représente une alternative moins polluante au kérosène. Air France s’engage également à investir un milliard d’euros par an dans la transition écologique, en combinant l’achat d’avions nouvelle génération, l’adoption de techniques d’éco-pilotage, et des partenariats avec le secteur ferroviaire.
La compagnie aérienne a souligné que ce type de carburant, bien que prometteur pour l’environnement, reste limité en production et coûteux, environ trois à quatre fois plus cher que le kérosène traditionnel. En introduisant cette contribution, Air France fait le choix d’impliquer ses clients, indépendamment de leur opinion, dans cet effort de réduction des émissions de CO2.
Air France – KLM : une anticipation de la hausse de la taxe Chirac dans les systèmes de réservation.
Parallèlement, Air France – KLM et Delta ont également intégré dans ses systèmes de réservation une augmentation de la taxe de solidarité. Cette taxe, qui contribue au financement de programmes de solidarité internationale, fait actuellement l’objet de discussions dans le cadre du projet de loi de finances 2025, et aucune hausse n’a encore été votée. Pourtant, certaines agences de voyages et organisations professionnelles ont remarqué cette majoration anticipée dans les systèmes de réservations de la compagnie.
Les associations professionnelles, telles que le SETO et les Entreprises du Voyage, ont rapidement demandé à Air France de suspendre cette augmentation tant que la législation n’est pas officialisée. Pour elles, cette anticipation crée une confusion et pourrait être perçue comme une surcharge injustifiée par les clients, surtout en l’absence de cadre législatif clair.
Conclusion.
Air France cherche manifestement à faire preuve d’initiative en matière de durabilité en finançant partiellement l’intégration du SAF et en anticipant potentiellement une hausse de la taxe de solidarité. Si la contribution SAF est spécifique à la transition écologique, la taxe Chirac demeure quant à elle une taxe de solidarité internationale. Cette distinction est importante pour éviter la confusion auprès des voyageurs. Mais à travers cette double démarche, le transporteur tricolore se montre peut-être trop proactif. Dans un contexte de transition écologique et de coût de la vie élevé, l’équilibre entre ambition écologique et acceptabilité pour les clients et professionnels est plus que jamais au centre des enjeux des opérateurs.
Et vous, que pensez-vous de l’augmentation à prévoir des billets d’avion ? Est-ce prématuré ?
Julien.