0,00 €

Votre panier est vide.

Airbus T1 2025 : des résultats solides mais une montée en cadence sous pression

Derniers articles publiés

Julien
Julien
Julien, célèbre dans l'industrie du transport aérien sous le pseudonyme de Tyler Birth pendant plus de dix ans, est un véritable passionné et est un expert reconnu de la communication, spécialisé dans le secteur du transport aérien. Il a une solide expérience dans l'expérience passager et la gestion des parcours clients, les programmes de fidélité, et le secteur de l'hôtellerie de luxe. Sa connaissance technique et sa compréhension des dynamiques du transport aérien lui permettent de développer des stratégies de communication efficaces qui améliorent les interactions entre les compagnies aériennes et leurs clients.

Alors que Boeing accumule les turbulences, Airbus poursuit sa trajectoire d’exécution maîtrisée. Mais derrière la façade rassurante de résultats en progression, le groupe européen fait face à des vents contraires qu’il ne peut ignorer. En publiant hier ses résultats pour le premier trimestre 2025, l’avionneur confirme la solidité de ses fondamentaux tout en exposant les fragilités de son modèle dans un environnement toujours incertain.

Un carnet record, mais un début d’année à contretemps pour Airbus.

Airbus a livré 136 avions au premier trimestre, contre 142 un an plus tôt. Cette baisse pourrait étonner, d’autant que le carnet de commandes atteint un nouveau sommet : 8 726 appareils, tirés par une demande forte pour la famille A320 et l’A350. Pourtant, cette situation est pleinement assumée par le constructeur.

Le groupe avait en effet prévenu que le profil de livraisons 2025 serait « backloaded« , c’est-à-dire, concentré sur le second semestre, en raison de goulets d’étranglement persistants dans la supply chain. Ce décalage est symptomatique d’un secteur encore convalescent après les perturbations post-COVID et les tensions géopolitiques.

Ce léger recul, dans un contexte de montée en cadence annoncée, traduit non pas un ralentissement structurel mais un ajustement logistique temporaire, rendu visible par une base de comparaison historiquement élevée.

À noter que ce ralentissement ne concerne pas la demande mais bien la capacité à produire, notamment sur les programmes A350 et A220, pénalisés par des retards chez Spirit AeroSystems.

avion, ingénierie, véhicule, industrie, bâtiment, intérieur, Service, machine, aéroport, grand, garé, sol, usine, aviation, Airbus

Une croissance de chiffre d’affaires modeste mais des fondamentaux solides.

Avec 13,5 milliards d’euros de revenus (+6% sur un an), Airbus signe un trimestre en progression. Les divisions hélicoptères (+10%) et défense (+11%) se distinguent, notamment grâce à une demande croissante pour les plateformes Air Power et les services satellites.

Le résultat net s’affiche en nette hausse à 793 millions d’euros, porté par la réévaluation de participations financières. Cependant, l’EBIT reporté recule de 22%, pénalisé par plusieurs éléments non récurrents :

  • 105 millions d’euros pour le plan d’adaptation des effectifs d’Airbus Defence & Space,

  • 13 millions d’euros liés aux effets de change transitoires sur le dollar,

  • et 33 millions d’euros pour des coûts divers (compliance, M&A, etc.)

Ce recul ne remet pas en cause la solidité de la performance sous-jacente : l’EBIT ajusté, lui, progresse de 8% à 624 millions d’euros, un indicateur plus pertinent pour évaluer la santé industrielle du groupe. Cette amélioration s’appuie davantage sur la baisse des dépenses R&D et un taux de couverture favorable que sur une dynamique industrielle purement organique.

drapeau, texte, ciel, bleu, plein air, Airbus Spirit Aerosystem

Airbus : une montée en cadence à confirmer.

Airbus maintient ses ambitions : atteindre 820 livraisons en 2025, avec un rythme visé de 75 A320 par mois en 2027, 14 A220 par mois en 2026 et 12 A350 par mois en 2028. Ces objectifs restent inchangés malgré des tensions bien identifiées, notamment liées à Spirit AeroSystems.

Le défi est immense. Des analystes de Berenberg ou Jefferies estiment que la chaîne de production moteur (notamment chez Pratt & Whitney) reste un point critique. De plus, la montée en cadence nécessite une coordination sans faille entre les sites européens, canadiens et nord-africains.

Autrement dit, la trajectoire industrielle est crédible, mais l’exécution reste sous vigilance.

Pratt, Whitney

Spirit AeroSystems : un pari défensif.

La reprise d’actifs industriels de Spirit AeroSystems, officialisée il y a quelques jours, entre dans la stratégie d’Airbus pour sécuriser ses chaînes critiques de production. Le groupe a accepté de reprendre plusieurs sites clés liés à l’A350, l’A220 et l’A321, en échange d’un versement compensatoire de 439 millions de dollars de la part de Spirit.

Ce rachat est moins une opportunité qu’une nécessité stratégique : la performance de Spirit ne répondait plus aux standards exigés par Airbus, créant des goulets récurrents.

Mais le défi ne s’arrête pas là : il s’agit désormais d’intégrer rapidement des sites, des process et des équipes sous gouvernance Airbus, tout en assurant la continuité opérationnelle. Une opération de sauvetage qui en dit long sur la vulnérabilité des chaînes globalisées actuelles.

bâtiment, plein air, ingénierie, conteneur de fret, piste, sol, voie ferrée, train, Spirit Aerosystem

Une trésorerie stable, des perspectives inchangées.

Malgré un free cash flow négatif à -296 millions d’euros, la position financière reste robuste avec 11 milliards d’euros de trésorerie nette. Le groupe maintient donc ses objectifs 2025 : 820 livraisons, 7 milliards d’euros d’EBIT ajusté et 4,5 milliards d’euros de free cash flow avant financement client.

Un premier trimestre traditionnellement négatif en cash-flow, mais moins sévèrement qu’en 2024, année marquée par des tensions de relance post-Covid et des pics de besoins en composants critiques.

habits, ingénierie, homme, bâtiment, personne, usine, bateau, intérieur, ville, Airbus

Conclusion.

Le premier trimestre 2025 d’Airbus est celui d’un équilibre fragile : des revenus solides, un carnet record, mais des livraisons sous tension et une rentabilité reportée pénalisée par des facteurs exogènes. Le constructeur joue une partition exigeante : rassurer le marché sur sa capacité à délivrer, tout en absorbant les secousses d’un environnement industriel encore instable. L’acquisition de certains actifs de Spirit, si elle est bien exécutée, pourrait marquer un tournant vers une chaîne de production plus intégrée et maîtrisée. Mais la route vers les 820 livraisons reste semée d’embûches.

Et vous, pensez-vous qu’Airbus saura maintenir le cap de sa montée en cadence face à la complexité de sa supply chain mondiale ?

Julien.

Julien
Julien
Julien, célèbre dans l'industrie du transport aérien sous le pseudonyme de Tyler Birth pendant plus de dix ans, est un véritable passionné et est un expert reconnu de la communication, spécialisé dans le secteur du transport aérien. Il a une solide expérience dans l'expérience passager et la gestion des parcours clients, les programmes de fidélité, et le secteur de l'hôtellerie de luxe. Sa connaissance technique et sa compréhension des dynamiques du transport aérien lui permettent de développer des stratégies de communication efficaces qui améliorent les interactions entre les compagnies aériennes et leurs clients.

Plus d'articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les articles les plus lus

8,743FollowersJ'aime
12,730FollowersSuivre
6,458FollowersSuivre
2,209AbonnésS'abonner