British Airways, à l’instar de l’ensemble des compagnies aériennes internationales, est en souffrance. La crise économique qu’elle traverse, compte tenu des conséquences du coronavirus sur l’industrie du transport aérien, met aujourd’hui ses finances à rude épreuve. Ainsi, British Airways pourrait procéder prochainement à des licenciements massifs qui débarqueraient jusqu’à 12 000 de ses salariés.
12 000 salariés potentiellement sur le carreau.
C’est un tableau sombre de l’avenir du transport aérien que British Airways nous dépeint ses derniers jours. Selon ses propres analyses, la demande globale mettra plusieurs années à revenir au niveau que nous connaissions avant la crise du coronavirus.
En conséquence, British Airways a décidé de mettre rapidement en oeuvre un plan de restructuration qui aura notamment pour conséquence de licencier une partie de ses salariés. La compagnie aérienne a d’ores et déjà révélé aux syndicats de salariés l’existence de ce plan.
Si la consultation des instances syndicales est une nécessité, ce sont 12 000 salariés que British Airways pourrait, au final, licencier. Pour mémoire, la compagnie aérienne basée outre-Manche emploie 45 000 personnes.
Alex Cruz s’est exprimé dans une lettre ouverte adressée à ses employés. Cette dernière porte sur le futur de la compagnie aérienne. Intitulée Se préparer à un avenir différent, le controversé Président-directeur général de British Airways évoque notamment l’avenir incertain de l’industrie du transport aérien.
« Hier, British Airways a seulement fait voler une poignée d’avions au départ d’Heathrow. En temps normal, nous en faisions voler plus de 300. Ce à quoi nous sommes confrontés en tant que compagnie aérienne, comme tant d’autres entreprises à travers le pays, c’est que ce que nous considérions comme « normal » n’existe plus.
L’Association Internationale du Transport Aérien, IATA, a déclaré que l’industrie n’avait jamais connu de ralentissement aussi profond auparavant et que les revenus des passagers de l’année pourraient chuter de 55% par rapport à 2019, tandis que le trafic chuterait de 48%. De nombreuses compagnies aériennes ont immobilisé tous leurs avions. Malheureusement, nous verrons certaines compagnies aériennes fermer leurs portes avec des pertes d’emplois qui en résulteront.
Notre programme de vol très limité signifie que les revenus ne viennent pas dans notre entreprise. Nous prenons toutes les mesures possibles pour économiser de l’argent, ce qui nous aidera à traverser la tempête à court terme. Nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires et des fournisseurs pour discuter des conditions de remboursement, nous renégocions les contrats dans la mesure du possible, et nous envisageons toutes les options pour notre flotte d’avions actuelle et future. Toutes ces actions ne suffisent pas à elles seules.
Au cours des dernières semaines, les perspectives de l’industrie de l’aviation se sont encore dégradées et nous devons agir maintenant. Nous sommes une entreprise solide et bien gérée qui a affronté et surmonté de nombreuses crises au cours de notre centenaire. Nous devons aussi surmonter cette nouvelle crise par nous-mêmes.
Il n’y a pas de plan de sauvetage du gouvernement pour British Airways et nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le contribuable compense les salaires indéfiniment. L’argent que nous empruntons maintenant ne sera qu’à court terme et ne répondra pas aux défis à long terme auxquels nous serons confrontés.
Nous ne savons pas quand les pays rouvriront leurs frontières ou quand les fermetures seront levées. Nous devons donc repenser et remodeler notre compagnie aérienne et créer un nouvel avenir pour nos employés, nos clients et les destinations que nous desservons. Nous avons informé le gouvernement et les syndicats de nos propositions de consultation sur un certain nombre de changements, y compris d’éventuelles réductions des effectifs. Nous entamerons une période de consultation, au cours de laquelle nous travaillerons avec les syndicats pour protéger autant d’emplois que possible. Vos opinions sont importantes et nous écouterons toutes les propositions pratiques.
L’ampleur de ce défi nécessite un changement substantiel, nous sommes donc dans une position compétitive et résiliente, non seulement pour faire face à la pandémie immédiate de Covid-19, mais aussi pour résister à toute réduction à plus long terme de la demande des clients, aux chocs économiques ou à d’autres événements qui pourraient nous affecter également. Quelle que soit la difficulté, plus nous retardons les décisions difficiles, moins nous aurons d’options.
Je tiens à rendre hommage aux milliers de collègues de British Airways qui jouent un rôle vital dans la réponse mondiale à la crise de Covid-19. Que vous souteniez nos vols de rapatriement ou le transport de marchandises essentielles, ou les centaines de collègues bénévoles avec des organisations telles que le NHS : vous avez mon respect sincère et mes remerciements.
Ce message a été difficile à écrire et je n’ai jamais pensé que je devrais un jour l’envoyer. Je sais à quel point la famille British Airways est unie et à quel point vous serez préoccupés, pas seulement pour vous-même, mais aussi pour vos collègues. Nous devons agir de manière décisive maintenant pour garantir à British Airways un avenir solide et continuer à relier la Grande-Bretagne au monde et le monde à la Grande-Bretagne. » – Alex Cruz, Président-directeur général de British Airways.
Si Alex Cruz évoque la bonne gestion passée de British Airways, il n’en demeure pas moins que la compagnie aérienne est intégrée au groupe IAG qui vient, quant à lui, d’annoncer des résultats peu encourageants pour le premier trimestre de 2020.
2020 : une année noire pour IAG ?
Aujourd’hui, IAG (International Airlines Group qui regroupe Iberia, British Airways, Aer Lingus et Vueling) a présenté ses résultats pour le premier trimestre de l’année et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont ni bons ni encourageants. Le groupe a du faire face à de lourdes pertes financières tandis qu’il a, en parallèle, vu son offre globale se réduire a peau de chagrin.
Ainsi, IAG a perdu 535 millions d’euros au premier trimestre de 2020. Pour mémoire, l’an passé, à la même période, il enregistrait un bénéfice de 135 millions d’euros. Le chiffre d’affaires, en recul de 13%, s’établit désormais à 4 milliards et demi d’euros. Le revenu lié à l’activité passagers à chuté, quant à lui, de plus de 15% au premier trimestre.
Autres chiffres saisissant : le coefficient de remplissage a reculé de 76% tandis que le groupe a diminué de 94% sa capacité globale … ou comme une impression de ne faire voler que de très rares avions à vide.
Conclusion.
British Airways ne se porte pas bien. Le groupe auquel elle appartient vient de traverser un premier trimestre économiquement très difficile.
La compagnie aérienne anglaise, qui affirme ne pas être financièrement soutenue par la Grande-Bretagne, sera contrainte prochainement de se restructurer pour faire face aux besoins présents et à l’avenir incertain du transport aérien. Cette restructuration aura notamment pour conséquence de supprimer jusqu’à 12 000 emplois.
Une période noire, il va sans dire.
Tyler.