La compagnie Cathay Pacific vient de lancer une nouvelle formule destinée aux passagers qui n’entrent pas habituellement dans le champs « haute contribution« , ceux qui n’ont pas vocation à choisir d’emblée les classes de voyages les plus confortables – c’est-à-dire à de rares exceptions près – les plus onéreuses.
Des enchères pour populariser les surclassements.
Il arrive fréquemment que ces voyageurs soient malgré tout attirés par les classes avant et désirent profiter des avantages qu’elle comportent. Pour ce faire, un nombre croissant de compagnies permettent à leurs clients de participer à des enchères jusqu’à 36 à 24h avant le vol. Ensuite, un algorithme détermine, en fonction des mises de chacun, des tarifs initialement acquittés et d’autres critères plus ou moins opaques, quels sont les passagers qui passeront devant le rideau.
Ces systèmes d’enchères sont la plupart du temps pris en charge par des agents tiers. L’un de ces prestataires les plus connus est Option Town.
Celui-ci prend en charge notamment AirAsia.
ou encore Oman Air.
Mais le plus gros acteur de ce marché est Plusgrade.
Ce dernier gère les enchères de surclassement de près d’une cinquantaine de compagnies aériennes !
Chez chacune de ces compagnies, les clients sont susceptibles d’être démarchés pour participer aux enchères.
Bien entendu chacun des compagnies émet des critères d’éligibilité donc tout le monde ne sera pas forcément concerné comme c’est le cas de Qantas qui n’ouvre pas cette possibilité sur tous ses vols.
Cathay Pacific.
La compagnie d’Asie du Sud-Est vient donc d’intégrer le club des compagnies proposant ce service.
Comme toutes les autres compagnies concernées, le système est très simple et en deux étapes : vérification de l’éligibilité et envoie d’une offre.
Au moment des enchères, une échelle de tarifs fixes et déterminés par la compagnie apparaît. Plus le tarif mis aux enchères est élevé, plus la probabilité d’être accepté augmente. Contrairement aux enchères classiques cependant, il est impossible de savoir ce qu’ont misé les autres passagers, donc si l’offre en cours a des chances d’être acceptée ou non.
Concernant Cathay Pacific, dans un premier temps seuls une sélection de vols longs-courriers sont disponibles.
Par ailleurs, seuls les clients des classes Eco et Premium sont concernés et ne peuvent enchérir que pour la classe immédiatement supérieur – les passagers Eco n’ont donc pas accès à la Business. La First reste quant à elle inaccessible dans tous les cas.
De plus, il est impossible de cumuler ce surclassement avec une forme d’upgrade via des miles par exemple. Une fois le surclassement acquis, il est définitif.
Enfin concernant les miles, ils resteront ceux de la classe initiale. Même chose concernant l’accès salon qui n’est pas permis via ce système.
Conclusion.
Le système d’enchères est une autre forme, un peu plus premium, de création de revenus ancillaires pour les compagnies aériennes. En effet, là où les compagnies low-cost font payer tous les suppléments, les compagnies « majors » se doivent de proposer des produits aux allures plus haut de gamme.
C’est ainsi qu’on voit se multiplier les options payantes qui, si elles ne sont pas achetées, ne ruinent pas la qualité d’un vol (plateau-repas améliorés, bagages sur les vols courts, choix du siège etc.).
Le surclassement par enchère entre pleinement dans ce cadre surtout compte tenu de l’absence totale de transparence.
Rien n’interdit par exemple à la compagnie d’empêcher, sans le dire, tout surclassement dans le cas d’un avion à moitié vide au risque de faire chuter sa recette. La compagnie limitant les enchères réussies dans les cas où les avions sont déjà en situation de surbooking, et ne ferait profiter du surclassement que les passagers ayant de fait payé pour quelque chose qu’ils auraient obtenu jusqu’à présent gratuitement.
De la même manière, ce système risque de nuire aux passagers les plus fréquents qui misent déjà sur la possibilité d’un surclassement en forme de geste commercial pour remercier leur fidélité.
Sur ce point, Cathay assure que le statut des passagers sera pris en compte dans le choix des passagers admis au surclassement.
Mais là encore, dans une opacité assumée…
Ce type d’innovation est à saluer quand elle permet aux passagers n’ayant pas pu réserver de siège en classe avant, mais elle ne doit surtout pas se faire au détriment des clients haute contribution ! 😉
Tyler.