Le 24 avril 2025, à bord d’un vol American Airlines reliant São Paulo à New York JFK, une passagère de classe Affaires a déclenché un incident grave, contraignant l’équipage à intervenir physiquement pour assurer la sécurité à bord. Un fait divers spectaculaire, qui souligne à quel point l’environnement psychologique des vols commerciaux peut parfois être difficile à contenir.
São Paulo – New York : un vol perturbé dès le roulage.
Tout commence par un retard de 30 minutes sur le vol AA950, un Boeing 787-9 prêt à décoller de l’aéroport de São Paulo-Guarulhos. Alors que l’appareil entame son roulage vers la piste 28R, une passagère de la cabine Business se lève de son siège, se dirige vers le galley arrière et interpelle bruyamment une hôtesse de l’air.
S’ensuit un échange houleux, mêlant cris et insultes, la passagère s’en prenant au personnel pour le retard du vol. Alerté, le commandant de bord décide de retourner au point de départ pour faire débarquer l’individu perturbateur. Mais l’annonce du retour à la porte enflamme encore davantage la passagère : elle se lève à nouveau, se dirige vers l’avant de l’appareil et se heurte à l’un des pilotes, tout juste sorti des toilettes.
Perçue comme une tentative d’approche non autorisée du cockpit, une faute lourde aux yeux de la FAA, la situation dégénère.
Mais confusão em um voo da American Airlines!
Desta vez, uma passageira brasileira foi até a cabine do voo AA950, que partiria de Guarulhos para o JFK, e cobrou o piloto sobre o atraso
Ela foi contida por um dos comissários e, posteriormente, proferiu ofensas homofóbicas. pic.twitter.com/HNfHXrvr0L
— AEROIN (@aero_in) April 28, 2025
American Airlines : immobilisation d’urgence en cabine.
Face à l’aggravation de l’incident, l’équipage agit avec sang-froid : la passagère est maîtrisée et plaquée au sol dans la cabine avant. Une scène captée par d’autres passagers montre la femme hurler en portugais :
« Aren’t you ashamed? I’ll kick you in the balls. »
(N’as-tu pas honte ? Je vais te donner un coup dans les parties.)
Un passager assis en 1D tente d’intervenir verbalement pour apaiser la situation, appelant au calme et demandant aux membres d’équipage de desserrer leur emprise. Malgré cela, la passagère continue d’insulter violemment l’équipage, utilisant notamment des propos explicitement homophobes.
À l’issue de l’immobilisation, la passagère, ainsi qu’un passager tiers impliqué et leurs compagnons, sont débarqués et remis aux autorités locales. Le vol repartira avec près de deux heures et demie de retard.

Symptomatique d’un climat sous pression.
Cet incident grave illustre l’évolution préoccupante du climat à bord depuis plusieurs années. Mauvaise gestion du stress, impatience croissante face aux retards, ressentiment envers les compagnies… autant de facteurs qui favorisent l’apparition de comportements violents, parfois même dans les classes premium historiquement épargnées.
Depuis 2021, la FAA note une augmentation significative des cas de passagers indisciplinés, certains liés à des frustrations banales, d’autres à des comportements beaucoup plus inquiétants, comme ici, une tentative perçue d’intrusion cockpit. Dans un avion, l’espace est confiné, les émotions exacerbées. La moindre faille de comportement peut rapidement devenir une menace pour la sûreté de tous.

Un défi pour American Airlines, et pour l’ensemble du secteur.
American Airlines, par la gestion mesurée mais ferme de l’incident, a respecté les protocoles de sûreté. Néanmoins, chaque événement de ce type ternit un peu plus l’image globale de l’expérience passager, dans un contexte où la compétition entre compagnies porte aussi sur le confort psychologique du voyage.
La difficulté, pour toutes les compagnies aujourd’hui, sera de :
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continuer à former efficacement les équipages à la désescalade et à la maîtrise des situations à risque,
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renforcer les procédures d’anticipation et de détection de comportements perturbateurs avant l’embarquement,
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rassurer les passagers sans verser dans l’alarmisme.
Face à une clientèle de plus en plus exigeante, la maîtrise des tensions humaines en vol pourrait devenir un enjeu aussi vital que la ponctualité ou la qualité des cabines.
Conclusion.
Cet incident survenu sur un vol d’American Airlines entre São Paulo et New York rappelle que l’aviation commerciale est parfois un espace sous haute pression émotionnelle. Si les comportements extrêmes restent rares, leur impact médiatique et psychologique, lui, est immédiat.
Et vous, pensez-vous que les compagnies doivent encore renforcer leur approche face aux incivilités à bord ?
Julien.