Depuis aujourd’hui, l’espace aérien du nord de l’Inde est fortement perturbé. Plusieurs aéroports civils ont été fermés par précaution, à la suite d’une opération militaire menée par les autorités indiennes en réponse aux attentats survenus à Pehelgam en avril 2025. Cette situation exceptionnelle, qui devrait durer jusqu’au 10 mai, entraîne des annulations massives de vols domestiques et internationaux.
Inde : une fermeture préventive à l’échelle régionale.
Dans un climat marqué par les tensions croissantes, l’armée indienne a lancé une action ciblée dans la nuit du 6 au 7 mai. En réaction, le gouvernement a ordonné la fermeture temporaire de plusieurs aéroports situés dans des zones sensibles ou à proximité d’installations militaires, dans le nord et l’ouest du pays.
Parmi les plateformes concernées figurent :
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Leh, Srinagar, Jammu, Amritsar, Pathankot, Chandigarh, toutes situées dans la région du Jammu-et-Cachemire ou du Pendjab,
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Plusieurs aéroports du Rajasthan et du Gujarat (Jodhpur, Jaisalmer, Bhuj, Jamnagar, Bikaner, Porbandar, etc.),
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Et d’autres installations secondaires comme Dharamshala, Shimla, Rajkot, Hindon, Kishangarh, Kandla, Bhatinda…
Ces aéroports, pour beaucoup à double usage civil et militaire, constituent des points stratégiques en cas d’opération aérienne, d’où leur mise à l’arrêt temporaire pour les vols commerciaux.

Les compagnies aériennes contraintes de réagir dans l’urgence.
La fermeture brutale de ces aéroports a provoqué une vague d’annulations chez les transporteurs domestiques indiens :
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IndiGo, le premier opérateur du pays, a suspendu ses vols à destination et en provenance de Srinagar, Jammu, Amritsar, Leh, Chandigarh, Dharamshala, Bikaner, Jodhpur, Gwalior, Kishangarh et Rajkot, jusqu’au 10 mai à 05h29 IST.
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Air India et Air India Express ont également annulé leurs liaisons vers la majorité des aéroports mentionnés, redirigeant parfois des vols internationaux à destination d’Amritsar vers Delhi.
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StarAir, SpiceJet et Akasa Air ont pris des mesures similaires, réduisant fortement la connectivité dans la région.
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Même les compagnies étrangères commencent à ajuster leurs opérations : United Airlines a annulé son vol entre Newark et New Delhi pour la journée du 7 mai.
Face à une situation évolutive, la plupart des compagnies préfèrent adopter une communication prudente, en annonçant des suspensions « jusqu’à nouvel ordre » ou limitées à quelques jours, dans l’attente des directives des autorités.
#6ETravelAdvisory: Following aviation directives, flights to/from these cities remain cancelled until 10 May, 0529 hrs. Please check your flight status here https://t.co/ll3K8PwtRV. For rebooking or refunds, visit https://t.co/51Q3oUe0lP. We are here to support you! pic.twitter.com/sLHHzIZ99w
— IndiGo (@IndiGo6E) May 7, 2025
Un impact logistique et diplomatique à l’échelle nationale en Inde et internationale.
Si la fermeture est pour l’instant limitée dans le temps, ses effets se font sentir bien au-delà des régions concernées. New Delhi reste pour l’instant opérationnelle, mais l’image radar du trafic aérien au matin du 7 mai montre un vide quasi total au nord de la capitale, signalant un isolement temporaire de toute la région.
Ce genre d’interruption, bien que rare, ravive la fragilité structurelle de certaines zones frontalières indiennes en matière de connectivité aérienne. Pour les passagers comme pour les transporteurs, l’incertitude logistique se double d’un enjeu de sécurité.
Sur le plan international, cette crise pourrait affecter momentanément les flux touristiques dans des régions très prisées comme le Cachemire, le Ladakh ou l’Himachal Pradesh, particulièrement fréquentées entre avril et juin. Elle rappelle également que la stabilité régionale reste un facteur déterminant dans la programmation des vols long-courriers, notamment en période post-pandémique où la demande est forte mais encore fragile.
Conclusion.
La fermeture préventive d’une vingtaine d’aéroports dans le nord de l’Inde jusqu’au 10 mai 2025 illustre l’interaction directe entre enjeux sécuritaires et logistique aérienne. Les compagnies, domestiques comme internationales, adaptent leurs opérations dans l’urgence. Pour les passagers, la consigne est claire : vérifier l’état de son vol avant de se rendre à l’aéroport, et anticiper des reports ou des détournements.
Et vous, seriez-vous prêt à maintenir une route aérienne vers une zone sous tension, ou préféreriez-vous attendre le retour à la stabilité ?
Julien.
(HT : View From The Lounge / Boarding Area)