L’aventure historique de Czech Airlines touche à sa fin ce 26 octobre 2024. Fondée il y a plus de 100 ans, cette compagnie aérienne emblématique de la Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque, s’efface au profit de Smartwings, un autre acteur de l’aviation basé à Prague. Ce changement marque non seulement la fin d’une identité en Europe de l’Est, mais aussi la sortie de l’alliance SkyTeam pour la compagnie.
Une intégration symbolique : la disparition du code « OK ».
La disparition de CSA n’est pas qu’une simple fusion. Dès cette fin de semaine, les vols qui opéraient sous le code « OK » de Czech Airlines seront désormais assurés sous celui de Smartwings, « QS ». Avec cela, CSA quitte également SkyTeam, l’alliance qui perd ainsi un de ses membres historiques.
Cette transformation signe donc la fin d’une aventure vieille de près d’un siècle. Fondée en 1923, Czech Airlines fut l’une des premières compagnies aériennes au monde et l’une des plus anciennes encore en activité. Cependant, l’image qu’elle véhiculait depuis des décennies s’est progressivement effritée.
Czech Airlines : des ambitions envolées et une présence réduite.
Le déclin de CSA a été long et progressif. À son apogée, la compagnie reliait Prague à des destinations lointaines, comme New York, Montréal ou encore La Havane, symbolisant une ouverture au-delà des frontières de l’Europe de l’Est. Cependant, au fil des décennies, ses opérations ont été réduites à peau de chagrin, jusqu’à n’assurer récemment que des vols vers Madrid et Paris, avec un unique Airbus A320.
Smartwings, pour sa part, opère une flotte bien plus imposante, exclusivement composée de Boeing 737 et constituée de près de 40 appareils à date. La transition s’inscrit ainsi dans une logique de consolidation, laissant Smartwings assurer une continuité opérationnelle bien au-delà des capacités de CSA, désormais presque symboliques.
Crise et mauvaise gestion : un déclin malheureusement inévitable.
Si Czech Airlines a connu son heure de gloire, les signes de déclin se faisaient sentir depuis de nombreuses années. Dès les années 2000, des choix financiers et managériaux ont conduit la compagnie à accumuler des dettes importantes, entraînant des cessions d’actifs pour alléger le poids de son passif. En 2013, un partenariat avec Korean Air, qui avait acquis 44% du capital, avait redonné un espoir à la compagnie. Néanmoins, Korean Air s’est désengagée en 2017, cédant ses parts à Travel Service, la maison mère de Smartwings, actant un tournant vers l’absorption totale de CSA.
Smartwings, ayant consolidé sa position de propriétaire, a finalement opté pour la dissolution de l’ancienne marque. Ainsi, l’absorption de CSA devient l’étape finale d’une relation d’affaires entamée il y a plusieurs années et qui s’est accélérée ces derniers temps face aux défis économiques post-pandémie.
Czech Airlines : une fin attendue pour un géant endormi.
Pour de nombreux passionnés, la disparition de Czech Airlines est un véritable coup dur : cette compagnie symbolisait un chapitre de l’histoire aérienne de l’Europe de l’Est. Pourtant, au vu de son activité réduite, cette intégration semblait inévitable. Les dernières ambitions de CSA, comme la commande de plusieurs Airbus A220-300 et A321XLR en 2019 notamment, n’ont jamais pu se concrétiser : une une tentative infructueuse de relance face aux difficultés financières et aux contraintes du secteur.
Conclusion.
La dissolution de Czech Airlines ne changera peut-être pas grand-chose d’un point de vue pratique pour les voyageurs. Mais sur le plan symbolique, elle marque la fin d’un véritable géant de l’aviation qui a longtemps façonné le ciel européen grâce à sa longévité.
Et vous, que pensez-vous de la disparition du fameux code « OK » ?
Julien.