L’entrée en service de l’Airbus A350-900, tant attendue chez Emirates, connaît un nouveau coup d’arrêt. Pour la troisième fois, la compagnie basée à Dubaï doit revoir ses plans. Alors que l’arrivée de cet avion de dernière génération était initialement programmée pour septembre 2024, le vol inaugural entre Dubaï et Édimbourg est désormais reporté au 16 décembre, prolongeant une attente déjà frustrante.
Un projet semé d’embûches.
Depuis l’annonce de la commande de 65 Airbus A350-900, Emirates a dû ajuster à plusieurs reprises son calendrier de mise en service. Initialement, la compagnie avait prévu un premier vol pour le 15 septembre 2024 sur une liaison courte entre Dubaï et Bahreïn. Mais dès le mois de juin, les premiers signes de retard sont apparus, avec une date repoussée au 4 novembre 2024, sur une nouvelle route plus longue reliant Dubaï à Édimbourg. En août, la compagnie a de nouveau révisé ses prévisions, reportant le lancement au 2 décembre 2024. Et voilà qu’une nouvelle fois, Emirates annonce encore un décalage de deux semaines, fixant le premier vol au 16 décembre 2024.
Cette succession de changements révèle la complexité des défis auxquels Emirates fait face pour intégrer l’A350 au sein de sa flotte. D’une part, on note bien entendu les retards de livraison des avions, marqué par des difficultés de production, qui ne sont pas imputable à l’opérateur mais à l’avionneur et ses prestataires. D’autre part, ces reports répétés laissent également entrevoir des difficultés plus profondes, peut-être liées à la stratégie de la compagnie.
Dans les coulisses de l’attente.
La lenteur de l’entrée en service de l’A350 chez Emirates pourrait s’expliquer par une conjonction de facteurs multiples. Du côté industriel, Airbus a été confronté à des retards de production, affectant la livraison de plusieurs modèles. Bien que la situation soit moins critique que pour Boeing, de nombreux acteurs de l’aérien, y compris Emirates, doivent composer avec des délais allongés pour la réception de nouveaux appareils. Pour Emirates, qui attendait déjà ces avions dès 2023, le temps presse, car l’A350 représente un atout clé dans le renouvellement et l’expansion de sa flotte.
Cependant, il ne s’agit pas seulement d’un problème de production. Les aménagements intérieurs de l’A350 pourraient également être à l’origine de ces décalages successifs. L’installation des nouvelles cabines requiert une adaptation minutieuse : chaque siège doit être ajusté, chaque espace optimisé pour offrir l’expérience haut de gamme à laquelle les passagers de la compagnie s’attendent. La configuration de la classe Affaires, réalisée par Safran, dans une disposition 1–2–1, est censée offrir une expérience immersive et intime, mais cette ambition s’accompagne de contraintes techniques. Ce processus de personnalisation, particulièrement complexe, pourrait expliquer une partie de ces retards.
Emirates : le défi de répondre aux attentes des passagers.
Ces reports répétés pourraient ternir l’image d’Emirates auprès de sa clientèle, mais la compagnie préfère jouer la carte de la prudence. Il ne s’agit pas de simplement remplir des avions, mais bien de proposer une expérience haut de gamme qui justifie sa réputation. L’arrivée de l’A350 est perçue comme une opportunité de renforcer cette position, en proposant un produit qui pourrait, on l’espère, redéfinir les habitudes de voyage long-courrier au sein de la compagnie, notamment pour ses classes Business et Premium Economy.
Pour Emirates, ce nouvel appareil doit marquer une rupture par rapport aux modèles existants. La cabine Affaires, notamment, est attendue comme un tournant : les passagers espèrent découvrir une expérience revisitée, inspirée de la nouvelle cabine du Boeing 777 mais adaptée aux spécificités de l’A350. Et c’est sans compter sur la Premium Economy, un produit que la compagnie développe de plus en plus pour séduire une clientèle à la recherche de confort sans pour autant opter pour la classe Affaires.
L’A350 désormais sous les projecteurs.
Alors que le 16 décembre 2024 est désormais fixé comme nouvelle échéance, une question reste en suspens : Emirates pourra-t-elle finalement tenir cette date, ou devra-t-elle une fois de plus revoir ses plans ? Si la prudence reste de mise pour ceux qui auraient en tête de réserver un vol en conséquence, l’arrivée de l’A350 chez Emirates, malgré ces contretemps, reste un évènement majeur. Elle suscite autant de frustrations que d’attentes, à la hauteur de la promesse de qualité portée par la compagnie depuis plusieurs mois.
Conclusion.
La saga de l’A350 d’Emirates met en lumière les défis complexes auxquels font face les grandes compagnies aériennes dans l’intégration de nouveaux appareils ces dernières années. Entre les questions de logistique et sa volonté de maintenir une expérience client irréprochable, Emirates navigue sur une ligne de crête. L’enjeu, au-delà de la date de lancement, réside dans la capacité de la compagnie à transformer cette attente en un véritable atout. En proposant un produit à la hauteur de la réputation qu’elle a su créer, Emirates pourrait bien faire oublier les retards.
Et vous, que pensez-vous des raisons de ces retards à répétition ?
Julien.
(HT : OMAAT / Boarding Area)
