Dans l’aviation civile, les fréquences radio sont sacrées : elles ne tolèrent que les échanges strictement nécessaires à la sécurité et à la gestion du trafic. Le 11 août 2025, cette règle intangible a été rompue au-dessus de l’Île-de-France, lorsqu’un contrôleur aérien français a adressé un « Free Palestine » aux pilotes d’un vol El Al reliant Paris-CDG à Tel Aviv-Ben Gourion. L’incident, rarissime dans l’histoire récente du contrôle aérien, a immédiatement déclenché une réaction diplomatique et mis en lumière un climat déjà tendu entre la France et Israël autour des opérations de la compagnie nationale israélienne.
Paris-Tel Aviv : un message politique sur une fréquence technique.
Peu après minuit, alors que l’appareil progressait dans sa montée initiale après le décollage, le contrôleur en charge du secteur a ponctué ses instructions par un commentaire inhabituel : « Free Palestine ».
Les pilotes ont immédiatement consigné l’incident et alerté leur compagnie. El Al a dénoncé un comportement « non professionnel et inapproprié », réaffirmant son engagement à « continuer à arborer fièrement le drapeau israélien sur ses appareils, tout en garantissant la sécurité et la sérénité de ses passagers et équipages. »

Réaction immédiate des autorités françaises.
La réponse officielle a été rapide. Le ministre des Transports français, Philippe Tabarot, a confirmé la suspension immédiate du contrôleur et l’ouverture d’une procédure disciplinaire à son encontre. Il a rappelé que la fréquence aéronautique doit rester un espace neutre, exclusivement consacré à la sécurité et à la régulation du trafic.
La sécurité repose autant sur la fiabilité des systèmes que sur la neutralité et le professionnalisme des acteurs humains, une exigence fondamentale pour la confiance dans l’aviation civile internationale.
Un contexte déjà explosif autour d’El Al en France.
Cet incident ne survient pas dans un vide diplomatique. Depuis environ six mois, la France n’accorde plus de visas de travail aux agents de sécurité d’El Al basés à Paris. Ces personnels, historiquement classés comme ITAN workers (Israeli citizens supporting diplomatic missions), assurent les entretiens pré-embarquement qui font la réputation de la compagnie en matière de sûreté.
Selon des sources diplomatiques françaises, cette suspension résulte de tensions liées aux contrôles jugés intrusifs imposés à des diplomates français lors de passages à Charles-de-Gaulle. À Jérusalem, on souligne que ces procédures sont appliquées à tous les passagers, sans distinction.
L’absence de renouvellement de visas complique l’organisation des vols au départ de Paris : El Al pourrait devoir ajuster ses opérations, former du personnel local ou déplacer certains contrôles vers Tel Aviv.
Paris-Tel Aviv : une route à haute valeur stratégique.
La liaison Paris–Tel Aviv est l’une des plus importantes d’El Al en Europe, avec plusieurs fréquences hebdomadaires et une clientèle affaires/loisirs à forte contribution. Dans un environnement régional complexe, maintenir cette présence à Paris est autant une question commerciale que symbolique.
Si le blocage des visas perdure, il pourrait affecter la régularité de la ligne et pousser certains passagers à se tourner vers des correspondances via d’autres hubs européens.
Quand l’individuel percute l’institutionnel.
Ce qui pourrait sembler n’être qu’une sortie verbale isolée résonne aujourd’hui bien au-delà du poste de contrôle aérien. Dans un contexte diplomatique déjà tendu, chaque geste ou décision administrative prend une résonance décuplée et peut influencer la confiance entre opérateurs aériens et autorités.
L’incident du 11 août agit ainsi comme un révélateur : l’aviation civile, censée demeurer au-dessus des contingences politiques, reste exposée aux tensions internationales, qu’elles s’expriment sur les fréquences radio ou dans les bureaux consulaires.
Conclusion.
La neutralité des communications aéronautiques n’est pas qu’une règle technique : c’est un pilier de la confiance mutuelle entre compagnies, contrôleurs et passagers. Sa remise en cause, même ponctuelle, fragilise un équilibre bâti sur la prévisibilité et le professionnalisme.
Et vous, pensez-vous que cet incident, ajouté aux tensions sur les visas, puisse durablement altérer la relation opérationnelle entre El Al et la France, ou restera-t-il un épisode isolé dans l’histoire des liaisons Paris–Tel Aviv ?
VdC.
Cet incident regrettable n’est qu’une illustration de plus du climat antisémite qui règne en france depuis le 07/10/23 sous le couvert d’antisionisme. Les politiques notamment lfi en sont grandement responsables. Le pouvoir actuel y a un peu contribué par des silences ou des absences inexcusables en particulier lors de la marche contre l’antisemitisme