Fin novembre 2022, The Travelers Club était convié par Airbus à assister à l’édition 2022 du désormais incontournable Airbus Summit. Ainsi, du 29 novembre au 1er décembre 2022, entre Toulouse et Munich, l’avionneur européen a souhaité revenir sur les engagements pris en matière environnementale lors de la précédente édition et fixer le cadre des prochains objectifs pour le futur du transport aérien. Et, avis aux amateurs, Airbus a mis MSN002 à disposition de ses invités afin de leur permettre de rejoindre la capitale de la Bavière depuis la ville rose : un bon moyen de découvrir, grandeur nature, les nouvelles techniques en matière de réduction de la consommation de carburant.
Airbus Summit 2022 : objectif décarbonation.
Airbus s’est engagé depuis plusieurs années à réduire l’impact environnemental du transport aérien en mettant en œuvre plusieurs initiatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de carburant, notamment :
- Le développement d’avions plus économes en carburant : Airbus investit massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité opérationnelle de ses avions. Par exemple, l’A320neo, qui utilise des moteurs plus efficients et des matériaux plus légers, consomme jusqu’à 15 % de carburant en moins par siège que les avions de génération précédente.
- L’utilisation de biocarburants durables : Airbus travaille avec ses partenaires pour développer des biocarburants durables à base de biomasse et de déchets. L’avionneur encourage également l’utilisation de ces biocarburants par les compagnies aériennes.
- L’optimisation des itinéraires et des opérations de vol : Airbus travaille avec les compagnies aériennes pour optimiser les itinéraires de vol et les opérations de vol, ce qui permet de réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2.
- L’utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement : Airbus utilise des matériaux plus légers et plus respectueux de l’environnement dans la fabrication de ses avions, comme des composites de carbone et des matériaux à base de fibres naturelles.
- le recyclage et réduction des déchets : l’avionneur s’engage à recycler et à réduire les déchets générés par ses activités de fabrication et d’assemblage d’avions.
Ainsi, Airbus met en place une approche holistique pour réduire l’impact environnemental du transport aérien en développant des technologies plus efficaces et durables, en optimisant les opérations de vol et en adoptant des pratiques plus responsables en matière de gestion des déchets.
Mais ce n’est pas tout !
À l’occasion de l’édition 2022 du Airbus Summit, de nouvelles pistes ont été évoquées. Ainsi, l’avionneur investit considérablement dans le développement de solutions utilisant l’hydrogène, tout en poursuivant également la recherche sur l’adaptation des moteurs existants à des carburants alternatifs.
Actuellement, Airbus explore un projet expérimental consistant à équiper un Airbus A380 d’un moteur fonctionnant à l’hydrogène. Cette initiative nécessite l’adaptation des réservoirs et des systèmes d’alimentation pour l’hydrogène liquide. L’avantage de l’A380 est sa grande stabilité, tandis que le MSN001 est un avion idéal pour les tests en vol grâce à ses grands volumes, ce qui permet d’installer le compartiment de stockage dans la zone arrière haute du fuselage pour mesurer avec précision les émissions produites par les moteurs testés.
Les essais en vol sont prévus pour 2026.
MSN002 entre Toulouse et Munich : un vol d’exception.
MSN002 est l’un des avions d’essai Airbus de la famille A350XWB (pour Extra Wide Body). C’est le deuxième avion d’essai de la famille A350XWB qui a effectué son premier vol le 26 février 2014. MSN002 a été utilisé pour effectuer des tests de performance en vol, de fiabilité et de sécurité, ainsi que pour tester les nouveaux systèmes et équipements de l’avionneur européen.
L’A350XWB est un avion de ligne long-courrier de nouvelle génération qui est conçu pour être plus économe en carburant, plus confortable pour les passagers et plus respectueux de l’environnement que les avions des générations précédentes. Les avions d’essai, tels que MSN002, sont notamment utilisés pour tester et valider les performances opérationnelles de l’avion avant sa mise en service commerciale.
Aujourd’hui, Airbus poursuit l’utilisation de cet appareil et en a fait un véritable laboratoire volant. Nous avons eu l’honneur d’être convié à bord par le constructeur afin de rejoindre Munich depuis Toulouse au terme de la première journée de l’édition 2022 de l’Airbus Summit.
Cette nouvelle édition s’est déroulée au Delivery Center d’Airbus à Toulouse. À ce titre, MSN002 était positionné là où traditionnellement les avions prêts à être livrés aux nouveaux opérateurs sont présentés avant leur départ.
Cette livrée unique est aisément reconnaissable.
Ainsi, on reconnait bien évidemment le motif carbone (pour mémoire, plus de 70% de l’Airbus A350XWB est réalisé à partir de matériaux avancés combinant du titane, des alliages d’aluminium de nouvelle génération et des composites à base de fibre de carbone (53%), un matériau plus léger, plus résistant et plus rigide) présent sur la partie arrière du fuselage et l’empennage, sans oublier la mention Airspace Explorer indiquée à l’avant du fuselage.
MSN002 est équipé de deux moteurs Rolls-Royce Trent XWB. Il s’agit du moteur le plus puissant jamais conçu pour un avion civil, offrant des niveaux de bruit et d’émissions réduits, ainsi qu’une consommation de carburant améliorée par rapport aux moteurs précédents.
À l’instar des autres vols Airbus, les passagers reçoivent une carte d’embarquement aux couleurs de l’avionneur européen. Je serai installé en Business. En revanche, le siège 3G laisse à penser que je ne serai pas doté d’un hublot sur ce vol.
L’embarquement est appelé. Le Delivery Center d’Airbus à Toulouse possède son propre poste inspection – filtrage et sa propre police aux frontières (utilisée lors des certains vols de livraison). Notre vol à destination de Munich porte le numéro AIB359.
Airbus nous souhaite un bon voyage.
Nous embarquons à bord par la porte 2 de MSN002. En effet, seule cette passerelle est raccordée à l’appareil.
Nous l’évoquions en préambule, MSN002 sert de vitrine à Airbus pour présenter l’A350 aux (futurs) opérateurs. L’avion permet également de tester les innovations de l’avionneur à l’instar de ce grand écran visible dès l’embarquement.
MSN002 est doté de deux cabines Business à l’avant, équipées de sièges Solstys de Stelia disposés en configuration 1-2-1. L’Airbus A350 a été conçu selon le concept Airspace, qui vise à offrir aux passagers une expérience de voyage agréable grâce à une cabine plus spacieuse et mieux éclairée. Cela se traduit notamment par la suppression des compartiments à bagages au-dessus des sièges de l’allée centrale.
Un système innovant de projection sur les coffres à bagages est actuellement en phase de test. Ce système utilise des projecteurs pour afficher des informations et des divertissements directement sur les coffres à bagages situés au-dessus des sièges, au lieu de les afficher sur des écrans individuels ou sur des écrans centraux.
Les images projetées peuvent inclure des informations de vol en temps réel, des vidéos de sécurité, des annonces publicitaires, des images de destinations ou encore des programmes de divertissement tels que des films ou des jeux. Cette innovation pourrait également permettre aux compagnies aériennes de personnaliser l’expérience des passagers en affichant des informations pertinentes pour leur voyage, telles que des recommandations de restaurants ou des conseils touristiques pour leur destination.
Bien que cette technologie soit encore en phase de test et ne soit pas encore déployée dans les avions commerciaux, elle offre un aperçu intéressant de la façon dont Airbus continue d’innover pour améliorer l’expérience des passagers.
Sur la console latérale, on note la présence d’un kit sanitaire, une bouteille d’eau en carton et une sélection de macarons.
Bien entendu, cette collation sera dévorée une fois l’altitude de croisière atteinte !
Mes confrères installés à proximité des hublots ont une vue imprenable sur le sublime winglet de l’Airbus A350XWB aux couleurs d’Airbus.
Pendant que l’embarquement se poursuit, nous profitons du temps qui nous est octroyé au sol pour faire le tour de l’appareil. On peut le voir, les produits à bord sont disparates. Les différentes classes de voyage et produits coexistent à bord. Ainsi, après la seconde cabine Business, on trouve 6 rangées de sièges Economy ainsi qu’un triplet de sièges sur une zone de démonstration qui s’étend jusqu’aux portes 3.
On aperçoit également l’Equinox de Stellia.
À l’arrière, le moodlighting est activé.
Malgré les enjeux de décarbonation d’importance cruciale du secteur, l’ambiance est joyeuse à bord. Certains de nos confrères, relégués à l’arrière pour cette petite heure de vol, gardent inévitablement le sourire.
Tandis que le décollage est annoncé, je regagne la première partie de la cabine pour prendre place.
Les consignes de sécurité Airbus sont diffusées sur les écrans individuels.
Le moodlighting est activé pour le décollage.
La cabine est plongée dans l’obscurité pendant que nous poursuivons notre progression.
Point de système de divertissement actif pendant ce vol mais des informations liées à l’Airbus A350XWB et aux nouveaux avions défilent sur les écrans individuels.
Je ne résiste pas au plaisir de transformer le Solstys de Stellia (d’ancienne génération) en full flat. Après tout, il s’agit d’un vol en classe Affaires.
L’arrière est quelque peu plus encombré même si les discussions vont bon train.
Le vol est plutôt court jusqu’à Munich et l’heure de la descente a sonné.
Les procédures et la trajectoire de notre vol ont été optimisées afin de consommer le moins de kérosène possible : un pas de plus vers une aviation encore plus responsable.
MSN002 atterrit sur la piste 08R et le roulage est interrompu pour quelques minutes, le temps que la porte d’arrivée se libère. Le commandant de bord informe les passagers que le taxi sera effectué avec un seul moteur, afin de réduire la consommation de carburant.
Toujours rattachée en porte 2, la passerelle permet un débarquement rapide de l’appareil à Munich.
Difficile de ne pas apprécier la vue une dernière fois et mesure la chance qui nous a été donnée !
Trajectoire optimisée du vol AIB359.
Conclusion.
Dans la poursuite de son engagement à réduire l’impact environnemental du transport aérien, Airbus a mis en place des techniques d’éco-pilotage pour réduire la consommation de carburant. Ces pratiques incluent notamment l’utilisation d’un seul moteur lors du roulage, ainsi que l’optimisation des trajectoires de montée et de descente en collaboration avec le contrôle aérien (continuous climb operations et continuous descent operations) pour éviter les paliers.
L’ensemble des techniques utilisées aujourd’hui ont été développées dans les années 2010 afin de répondre à la hausse des prix du carburant. Elle contribuent incontestablement à réduire les émissions de CO2, argument primordial aujourd’hui. L’utilisation du SAF est également une pratique courante désormais pour réduire l’impact environnemental du transport aérien.
Une fois de plus, je mesure la chance qui m’a été donnée par Airbus. Si, depuis que The Travelers Club existe, j’ai eu l’honneur d’être convié à plusieurs reprises pour des vols de livraison, emprunter MSN002 sur un axe aussi Airbus-esque qu’un Toulouse – Munich restera un souvenir impérissable ! 😉
Et vous, quel est votre rêve aérien ?
Tyler.
La suppression des compartiments à bagages au-dessus des sièges de l’allée centrale, quelle que soit la cabine, parait loufoque lorsqu’on voit le remplissage à saturation de tels compartiments…
Je comprends votre point de vue. À noter cependant qu’en classe Affaires, et a fortiori en First, compte tenu notamment des nouveaux coffres à bagages plus profonds, qui peuvent contenir davantage de pièces, et eu égard au nombre assez réduit de sièges dans ces cabines de voyage, ce n’est pas véritablement problématique. En cabine Economy, là où la suppression des coffres centraux n’est même pas à l’ordre du jour, je comprends ce point.
Merci !