Le 777X, le futur porte-drapeau des appareils longs-courriers de Boeing, est de nouveau reporté. Alors qu’il devait initialement prendre son envol commercial en 2020, plusieurs retards ont repoussé cette échéance, et la date annoncée est désormais officiellement fixée à 2026. Ce retard supplémentaire souligne les difficultés persistantes rencontrées par Boeing, déjà fragilisé par des défis industriels et des crises internes.
Boeing : un avion en réponse aux défis du marché.
Dans un contexte où les très gros porteurs comme l’Airbus A380 et le Boeing 747-8 disparaissent peu à peu des radars, le Boeing 777X se distingue comme le futur nouveau géant de l’aviation commerciale. Ce modèle se décline en deux versions, le 777-8 et le 777-9, et se veut plus respectueux de l’environnement et performant sur le plan opérationnel, grâce à une autonomie accrue et une consommation de carburant réduite. Ces qualités en font un choix privilégié pour les acteurs majeurs du transport aérien, qui misent beaucoup sur ce nouvel appareil pour répondre à la demande croissante de liaisons long-courriers.
Si cet avion n’atteint pas (encore) la popularité des Airbus A350 ou même des Boeing 787, il suscite un certain intérêt, avec plus de 500 commandes fermes enregistrées par l’avionneur américain. Parmi ses principaux clients figure Emirates, qui a commandé 205 exemplaires pour remplacer ses emblématiques A380. Mais d’autres acteurs de premier plan, tels que Qatar Airways, Cathay Pacific, Lufthansa ou encore Singapore Airlines, attendent aussi cet avion pour renouveler leurs flottes et proposer une nouvelle expérience de voyage à leurs passagers.
Un parcours semé d’embûches.
Le développement du 777X s’est heurté à une série de difficultés, il faut bien le reconnaître. Dès les premières phases de test, des problèmes liés aux moteurs GE9X, conçus par General Electric, ont provoqué d’importants premiers retards. Ces moteurs, parmi les plus imposants jamais créés pour un avion commercial, ont montré des signes de faiblesse en matière de durabilité ; signes qui ont inévitablement retardés la certification.
Les ennuis ne se sont pas arrêtés là puisque lors d’un test de résistance, une porte s’est également détachée. À cela se sont ajoutées les répercussions des accidents impliquant le 737 MAX, affectant irrémédiablement la réputation de l’avionneur, ainsi que de récents mouvements sociaux qui ont encore ralenti la production. Tous ces éléments ont contribué à repousser à plusieurs reprises la date de livraison du 777X.
Des retards avec des conséquences.
Le retard de l’arrivée du 777X bouleverse non seulement les stratégies des compagnies aériennes, mais aussi les espérances des passagers. En effet, ces opérateurs avaient prévu d’utiliser cet avion pour introduire des nouveautés en matière de confort et de service à bord. Par exemple, Emirates comptait équiper ses 777X de sa nouvelle Première classe, une cabine présente aujourd’hui sur très peu d’appareils, tandis que Qatar Airways prévoyait de lancer une nouvelle configuration en First sur ces modèles. Cathay Pacific, de son côté, a dû revoir ses plans pour la mise en service de ses suites Aria en Business, initialement prévues pour le 777X.
Ces retards perturbent la planification des flottes et forcent certaines compagnies à adapter leurs programmes de modernisation à des appareils existants, comme l’Airbus A350 ou le Boeing 787, en attendant l’arrivée, un jour ils espèrent, du 777X.
Conclusion.
Alors que Boeing s’accroche désormais à l’objectif de début 2026 pour la première livraison de son 777X, beaucoup se demandent si cette date sera une nouvelle fois respectée. Les nombreux défis rencontrés ces dernières années laissent planer un doute quant à la capacité de l’avionneur américain à respecter ce nouveau calendrier. Pour les compagnies aériennes, tout comme pour les passagers, l’attente risque de se prolonger encore un moment …
Et vous, que pensez-vous de ce nouveau retard ?
Julien.