À l’occasion de son discours d’introduction lors de la 80eme édition de l’AGM IATA, le Directeur Général de l’Association Internationale du Transport Aérien, Willie Walsh, a présenté un état des lieux complet de l’industrie pour l’année 2024. Si tous s’accordent à dire que le secteur du transport aérien revêt une importance cruciale dans l’économie mondiale, il convient également de se rappeler que ce dernier réalise des efforts considérables pour améliorer la sécurité de ses vols, sa durabilité mais aussi et surtout, la satisfaction des voyageurs.
Des performances financières robustes malgré une marge nette modeste.
En 2024, les compagnies aériennes devraient générer des revenus records avoisinant le trillion de dollars. Toutefois, les coûts d’exploitation atteindront également le nouveau sommet historique de 936 milliards de dollars, permettant de dégager un bénéfice net de 30,5 milliards de dollars, soit une modeste marge de 3%. Cette marge serrée témoigne des enjeux de compétitivité et des défis financiers auxquels doit constamment faire face l’industrie. En moyenne, les compagnies aériennes n’enregistrent que 6,14$ (soit 5,66€) de bénéfice par passager ; l’équivalent d’un café, comme aime à le rappeler Willie Walsh.
Les compagnies aériennes parviennent toutefois à maintenir des tarifs attractifs pour les passagers. En effet, 77% des voyageurs interrogés par IATA ont estimé que le transport aérien offrait un bon rapport qualité-prix et ce, malgré l’augmentation visible ces derniers mois du prix des billets d’avion. Cependant, sur les 10 dernières années, il a été constaté une baisse de 34% du coût réel des voyages aériens.
La sécurité des vols : une priorité absolue.
La sécurité des vols demeure la priorité absolue pour l’industrie. En 2023, aucune des compagnies membres de IATA n’a connu d’accidents mortels, ce qui en fait l’une des années les plus sûres à ce jour. Le programme d’audit de sécurité IOSA, en place depuis 20 ans, joue un rôle crucial en garantissant des normes de sécurité élevées.
Cette année, IATA introduit un nouveau modèle d’audit basé sur « les risques spécifiques à chaque compagnie aérienne », visant à améliorer encore davantage la sécurité des vols. De plus, l’analyse des données de vol via des technologies avancées, à l’instar de l’intelligence artificielle, offre des perspectives inédites pour prévenir les incidents.
Vers une industrie durable ?
La décarbonisation est au cœur des préoccupations de IATA, avec des objectifs ambitieux pour atteindre le fameux « zéro émission nette de carbone » d’ici 2050. Les carburants d’aviation durables (SAF) sont bien entendu le principal levier (mais non l’unique) de décarbonisation. La production de SAF ne représente actuellement que 0,5% des besoins en carburant de l’industrie, ce qui rend l’objectif de 5% de réduction des émissions par SAF d’ici 2030 extrêmement ambitieux. Pour IATA, les gouvernements doivent mettre en place des mesures concrètes pour faciliter cette augmentation exponentielle de la production de SAF tout en soutenant d’autres initiatives de décarbonisation.
Conclusion.
C’est un fait : le transport aérien joue un rôle vital dans l’économie mondiale, facilitant le commerce, le tourisme et les déplacements interpersonnelles. Les performances actuelles en matière de sécurité, de satisfaction client et de durabilité montrent que l’industrie aérienne est bien placée pour continuer à croître et à évoluer. Mais les défis demeurent nombreux comme notamment les marges, de plus en plus serrées. Pour poursuivre sa croissance, l’industrie devra recevoir le soutien des gouvernements, notamment en matière de développement durable.
Et vous, quels sont pour vous les enjeux de demain du secteur du transport aérien ?
Julien.