Décidément, rien ne va plus outre-Manche !
Il y a deux semaines, je vous parlais d’un mistake fare présent sur l’interface norvégienne du site de la compagnie britannique, British Airways. En effet, il était possible de s’offrir le produit Business de la compagnie aérienne, au départ d’Oslo et à destination de certaines villes américaines au prix de la classe Economy. À l’heure où je rédigeais l’article précédent, British Airways n’avait pas communiqué sur cette erreur tarifaire. Aujourd’hui encore, silence radio et les réservations semblent être maintenues.
Le mistake fare.
Jeudi matin, la compagnie aérienne réitérait l’expérience en soldant son produit First au départ de l’Allemagne – Francfort, Hambourg ou Berlin. À destination de Kuala Lumpur, le tarif défiait toute concurrence puisqu’il était possible de voler pour un peu plus de 1 100 EUR.
Ce n’est pas tout, il était également possible de transiter par les aéroports de Hong Kong, Singapour ou Bangkok et d’y ajouter un layover intéressant. Entre Francfort et ces deux villes asiatiques, British Airways opère en Airbus A380, Cathay Pacific ou Malaysia Airlines prenant ensuite le relais jusqu’à Kuala Lumpur en Business regional sans faire flamber le tarif, déjà très intéressant.
Si Kuala Lumpur permet d’accéder à l’Asie à tout petit prix, d’autres destinations étaient également possibles. Ainsi, depuis Francfort, la First était accessible dès 1 865 EUR pour Sydney, 1 870 EUR pour Brisbane et 2 200 EUR pour Auckland.
La classe de réservation était la classe A avec des règles tarifaires basiques.
- Une réservation au minimum 7 jours avant la date de début du voyage ;
- Un séjour maximum de 12 mois ;
- La nuit du samedi au dimanche obligatoire sur place ;
- Pas de minimum de séjour ;
- Non remboursable ;
- Modifiable avec 350 EUR de pénalité.
Pour les membres du programme de fidélité British Airways Executive Club, le gain en Avios et TP est intéressant, pour peu que l’on y ajoute un statut « Élite ». Sans aucun statut, le gain en Avios, en fonction du trajet, avoisinait les 35 000.
Sur un FRA-KUL en First British Airways, avec un statut Gold au BAEC le gain était de :
- 49 336 Avios ;
- 560 TP.
Au tarif de 1 122 EUR, le CPM revient à 2 cts et un voyage qui assure le statut Silver aisément tout en voyageant sur le produit First de BA !
Le produit First de la compagnie aérienne britannique est disponible sur les Airbus A380 mais également sur les Boeing 777-200, Boeing 777-300 et Boeing 747-400.
Mais British Airways reçoit très prochainement son nouvel appareil : un Boeing 787-900.
Boeing 787-900 : le nouveau produit First à bord.
Le nouvel appareil de la compagnie britannique entrera en service le 25 octobre 2015. British Airways envisage d’en acquérir 42 au total pour en faire « son avion phare ». Ce nouvel appareil sera configuré en quadri-classe, contrairement au B787-800 qui lui est tri-classe : 216 passagers pourront s’installer à bord.
Mais ce n’est pas tout, ce B787-900 accueillera la nouvelle version du produit First British Airways. Avec seulement 8 sièges à la place des 14 habituels, cette cabine se veut plus intime. Pas de révolution réelle sur ce nouveau siège cependant qui reste un cran en dessous des nouveaux standards du marché.
La fiche technique du Dreamliner de la compagnie aérienne britannique est disponible ici.
La première destination a être desservie par le B789 de British Airways sera Delhi, en Inde. Mais la compagnie aérienne prévoit qu’à compter du 5 décembre 2015, Kuala Lumpur sera une destination desservie depuis Londres en B787-900 – à compter du 6 décembre 2015, ex-KUL.
Il était donc possible de voler à bord du nouvel appareil de British Airways et ainsi découvrir le nouveau produit First avec ce mistake fare.
Samedi 22 août 2015 : le décevant réveil de British Airways.
Nous avions eu l’occasion d’évoquer la problématique de la validité du billet après son achat. En effet, il est toujours assez difficile de déterminer si oui ou non la compagnie aérienne « à l’origine du » mistake fare honorera le billet au tarif vendu.
Plusieurs possibilités s’offrent à elle pour réagir dans ce cas de figure.
- Ne pas honorer le tarif.
Ainsi, British Airways pourrait faire le choix de considérer ces dossiers de réservation comme nuls et non avenus et rembourser ses clients.
- Honorer le billet vendu mais refuser l’attribution d’Avios ou miles si crédités chez ses partenaires.
- Faire comme si de rien n’était.
Hier, sans prévenir ses clients, la compagnie aérienne a fait le choix d’annuler les billets de ses clients ayant effectués une réservation en First depuis l’Allemagne, le jeudi matin, à destination de certaines destinations en Asie et Australie, à ce tarif.
Le choix est sans appel, les clients sont d’ores-et-déjà remboursés.
Il faut dire que le tarif était resté – très – longtemps en l’état sur internet : une matinée. Nombreux dossiers de réservation peuvent être générés pendant une telle période.
Le tarif est aujourd’hui régularisé à 5 255 EUR. Un réel manque à gagner outre-Atlantique si le tarif avait été honoré !
Conclusion.
C’est le jeu. Bien entendu, c’est une déception.
Mais lorsque l’on réserve un billet à un tel tarif il faut s’attendre à ce qu’il ne soit pas honoré par la compagnie aérienne. Parfois ça fonctionne, parfois ça ne fonctionne pas.
Le cumul des 50 000 Avios, à 2 cts unitaire, d’un nouveau produit First à bord d’un nouvel appareil, c’était pourtant une belle affaire !
Allez, sans rancune.
Tyler.
Sauf qu’au regard du droit européen, je ne suis pas sur que BA ait le droit d’annuler unilatéralement un tel tarif au motif qu’ils se sont trompés…