Près de 4 ans après l’annonce officielle, Oman Air s’apprête à intégrer officiellement l’alliance oneworld le 30 juin 2025. Une adhésion attendue, soutenue par Qatar Airways dès les premières heures, mais qui intervient dans un contexte de transformation profonde pour la compagnie nationale omanaise.
Oman Air x oneworld : une intégration soutenue par Doha.
C’est en 2021 que la compagnie du sultanat d’Oman a exprimé son intention de rejoindre oneworld. À l’époque, l’initiative bénéficie d’un appui de poids : celui de Qatar Airways, déjà membre de l’alliance, dont l’incontournable Président-directeur général d’alors, Son Excellence Akbar Al Baker, présidait également aux destinées de oneworld. La manœuvre était stratégique : face à la surprésence de Star Alliance dans la région (via notamment Turkish Airlines ou même EgyptAir), Doha entendait étoffer son camp.
L’adhésion est officiellement annoncée en 2022, mais le processus technique, souvent fastidieux, prendra plus de temps que prévu. L’entrée dans une alliance exige une harmonisation des systèmes informatiques, des politiques commerciales et de gestion des statuts, ainsi qu’une interopérabilité complète avec les autres membres. Oman Air n’échappe pas à la règle et voit son intégration repoussée d’une année supplémentaire.
We’re excited to announce that we’ll soon be joining the #oneworldalliance! Across the entire alliance network, our guests will benefit from a seamless travel experience, an extensive network of destinations, additional special perks, more miles, and many other benefits. pic.twitter.com/bwNbGZM0qn
— Oman Air (@omanair) June 20, 2022
Le positionnement d’Oman Air à redéfinir.
Longtemps perçue comme un « bijou confidentiel » du ciel moyen-oriental, Oman Air a progressivement rationalisé ses opérations. La flotte a été réduite, notamment avec le retrait de tous les Airbus A330, pour se concentrer sur les Boeing 737 et 787. Un recentrage qui traduit une stratégie plus prudente, mais aussi un affaiblissement de ses ambitions long-courriers.
Côté expérience passager, la compagnie a longtemps brillé avec ses Apex Suites en Business, confortables et bien pensées, à cette époque. Mais ces dernières années, Oman Air a multiplié les mesures d’économie : disparition de la cabine First, standardisation des prestations à bord, qualité de service plus inégale. Si le produit dur reste compétitif, l’ensemble de l’expérience souffre d’un manque de constance. Le positionnement premium semble s’être étiolé.
Oman Air : quels apports pour oneworld ?
Malgré son repli stratégique, Oman Air conserve des atouts. Elle renforce la présence de oneworld dans une zone clé du Golfe, offre une connectivité intéressante vers l’Asie du Sud et l’Afrique de l’Est, et dispose d’un hub moderne à Mascate. Les passagers fréquents bénéficieront d’un alignement des avantages élite (accès aux salons, priorités, franchise bagages) et de la possibilité de cumuler et utiliser leurs miles.
Des programmes comme Alaska Mileage Plan permettent déjà de réserver des vols sur Oman Air. L’intégration dans oneworld devrait élargir ces options à l’ensemble des membres de l’alliance.
Le salon Business à Mascate est apprécié. Reste à savoir si l’ancien salon Première, aujourd’hui exclusivement utilisé par les passagers Business Studio (ex-produit First), pourrait également être utilisé plus largement, notamment pour les membres Emerald. Mais dans un contexte de rigueur budgétaire, l’hypothèse semble peu probable bien que nécessaire.
Conclusion.
L’arrivée de la compagnie aérienne d’Oman dans oneworld apporte à l’alliance une brique supplémentaire dans une région déjà occupée par Qatar Airways. Le pari est donc autant diplomatique qu’opérationnel. Mais à mesure que la compagnie d’Oman réduit la voilure, la promesse d’un nouveau standard premium s’éloigne. L’alliance y gagne en diversité, en couverture régionale et en options pour ses membres, mais pas encore en excellence produit. Reste à voir si Oman Air saura transformer cette étape en tremplin stratégique ou si elle rejoindra oneworld sans éclat particulier.
Et vous, pensez-vous qu’Oman Air représente un réel atout pour oneworld ou un pari à risque dans un contexte de repli ?
Julien.
