Livré fin avril 2025, le tout nouveau Boeing 787-9 d’American Airlines, immatriculé N846AN, devait symboliser la montée en gamme de la compagnie américaine. Première unité équipée de la nouvelle cabine Flagship Business Suite, ce Dreamliner inaugure une configuration premium inédite au sein de la flotte long-courrier d’American. Mais à peine mis en service, l’appareil accumule les pannes.
American : une mise en service laborieuse pour N846AN.
Le 29 avril 2025, American réceptionne officiellement N846AN, un Boeing 787-9 flambant neuf, en provenance d’Everett (PAE). L’appareil est ensuite transféré à Dallas, puis programmé pour une rotation vers Chicago le 4 juin. Mais à peine décollé pour cette mission de positionnement (vol AA9783), l’appareil doit revenir en urgence à Dallas. Motif : panne technique.
Ce n’est que le lendemain qu’il atteint Chicago. Le 6 juin, son vol inaugural commercial vers Los Angeles (AA2012/AA2321) est annulé pour raison de maintenance. Le 7 juin, encore une fois : si le vol aller vers LAX a pu être effectué (avec plus de deux heures de retard, cette fois à cause de l’équipage), le vol retour est repoussé de 32 heures.
Au total : un seul vol passager réalisé sur quatre initialement prévus, et une immobilisation prolongée à Los Angeles. Pour un avion censé être la vitrine de la flotte long-courrier, le démarrage est pour le moins raté.
Un revers de plus pour Boeing ?
Ce nouvel incident intervient dans un contexte tendu pour Boeing. Les livraisons de 787 ont été interrompues à plusieurs reprises ces dernières années, en raison de défauts structurels ou de processus de production non conformes. La FAA continue de surveiller étroitement les chaînes d’assemblage du programme Dreamliner.
L’affaire N846AN ne fait qu’alimenter le doute autour de la fiabilité des appareils nouvellement livrés. Même si aucune confirmation officielle n’est venue identifier la nature exacte du problème (certains évoquent un souci moteur, d’autres un dysfonctionnement lié à une porte ou à des capteurs avioniques), le simple fait qu’un appareil flambant neuf connaisse autant de contretemps en quelques jours nuit à l’image du constructeur.
À l’heure où Boeing peine à redorer sa réputation, chaque livraison problématique devient une ligne de plus dans le dossier à charge. Pour American Airlines, ce retard pénalise également le calendrier de déploiement des nouvelles cabines.
Flagship Business Suite : le produit attendu d’American, un déploiement retardé.
Avec ses nouveaux Boeing 787-9, American Airlines inaugure sa Flagship Business Suite, une cabine Business de nouvelle génération, inspirée du siège Adient Ascent, et destinée à remplacer progressivement les anciens produits Super Diamond.
Ces 787-9 sont configurés en version premium-heavy, avec :
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51 sièges Business Suite
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32 sièges Premium Economy
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161 sièges Economy
Soit un total de 244 sièges.
Le premier appareil équipé, N846AN, devait initialement opérer ses premières liaisons régulières sur les routes Chicago – Los Angeles, puis s’étendre à des vols transatlantiques à l’été 2025. Ce calendrier pourrait être revu, selon l’évolution des problèmes techniques.
American prévoit l’introduction de plusieurs autres 787-9 dans cette configuration dans les mois à venir. Les prochains appareils livrés sont censés opérer vers Londres Heathrow, Zurich ou encore Brisbane à l’automne 2025.
Conclusion.
À l’heure où la montée en gamme devient un enjeu stratégique majeur, American Airlines ne peut pas se permettre de transformer son vaisseau amiral en cauchemar technique. N846AN est certes un cas isolé, mais hautement symbolique : pour Boeing comme pour American, le moindre incident se transforme en affaire d’image. Espérons que ces « douleurs de jeunesse » ne ternissent pas durablement l’ambition Flagship Business Suite. Mais à ce rythme, la suite pourrait bien se faire attendre !
Et vous, pensez-vous que ces incidents annoncent une série noire pour les nouveaux Dreamliner d’American ?
Julien.
