Matthieu Guyonnet-Duluc notre correspondant canadien nous fait vivre chaque semaine l’actualité AvGeek outre-Atlantique. Tyler Birth ne se contentant jamais de l’actualité brute, Matthieu Guyonnet-Duluc nous la fera vivre sous l’angle du voyageur fréquent en la nourrissant d’astuces pour optimiser ses revenus et ses dépenses de miles.
La nouvelle mouture du programme VIP Porter !
Les programmes comme Aeroplan, Delta Skymiles ou AAdvantage font souvent la Une des blogs mais il existe à côté de ces géants des petits joueurs comme Porter. Un peu comme les hôtels boutiques, la compagnie canadienne se situe entre les low-cost au service inexistant et l’anonymat des compagnies nationales. Mais quid de son programme de fidélité ?
Porter, une compagnie régionale avec des ambitions.
Porter est une compagnie régionale basée à l’aéroport Billy Bishop dans le centre de Toronto. Fondée en 2006, sa flotte de 26 appareils est constituée exclusivement de Bombardier Q400. La firme canadienne a commandé 12 Bombardier CSeries 100 et 18 en option. Cette commande est conditionnelle à l’approbation par les autorités tripartites d’une extension de la piste pour accommoder le nouvel appareil.
Porter Airlines Dash-8 at landing at Montréal-Trudeau airport – crédit : abdallahh – photo originale : YUL – Montréal-P-E-Trudeau
Ses destinations sont principalement dans l’Est canadien et américain avec l’exception d’une nouvelle route vers Orlando en Floride annoncée pour décembre 2015.
Elle ne fait partie d’aucune alliance, mais a plusieurs partenariats avec des compagnies telles qu’Emirates, JetBlue, SATA, etc.
Le programme VIP Porter.
Il est relativement simple sur la partie accumulation. Pour chaque voyage que vous effectuez vous gagnez des points. Le nombre de points dépend de deux facteurs : le nombre de dollars et votre statut auprès de la compagnie. Porter a donc suivi d’autres compagnies pour rendre son programme non plus basé sur la distance mais sur le revenu.
La partie statut vous permet de gagner plus de points par dollar dépensé : 5, 6 ou 7. Ces statuts s’obtiennent en dépensant un certain montant annuel :
- Jusqu’à 1 500 $ pour le premier tiers VIP Porter ;
- De 1 500 à 3 000 $ pour le statut Passport ;
- Au-dessus de 3 000$ pour le statut Priority ;
Ces sommes peuvent paraitre modestes mais il y a une subtilité : le montant retenu est celui hors taxes et ceci a un impact important, surtout au Canada où les taxes aéroportuaires sont élevées.
Dans les bénéfices de chaque statut cela reste classique tout en étant beaucoup moins ambitieux que d’autres programmes. On parle de priorité lors de l’embarquement, dans la sélection des sièges, ou de facilité lors de perturbations. L’accès au salon est ouvert à tous les passagers et il n’y a pas de classe dans les avions donc aucun privilège de ce côté de la prestation.
Côté dépense, les choses se compliquent. Là aussi nous sommes dans un modèle dynamique. Il existe 2 formules :
- Points & Taxes, qui est le billet prime classique où pour un nombre de points donné vous ne payez que les taxes. Ce nombre de points varie selon le niveau de flexibilité dans le billet comme dans une réservation classique (annulable et/ou modifiable) ;
- Argent & Points, ici le nombre de points diminue de moitié, mais la partie argent est variable.
Prenons l’exemple d’un voyages Montréal-Toronto. L’outil de réservation est très pratique puisqu’il permet de comparer rapidement les différentes solutions.
Voici ce qu’on obtient comme prix sans utiliser de points VIP Porter :
Si nous utilisons la formule Points & Taxes :
Enfin la formule Argent & Points :
Calculons la valeur des points :
Dans les deux formules, Points & Taxes ou Argent & Points, il n’y a pas de barème préétabli, fini le tableau des billets primes.
Il est donc difficile de calculer une valeur moyenne du point, mais d’après les utilisateurs du forum FlyerTalk on se situe 1.3 et 1.5 cents par point.
L’avenir des programmes de fidélité aériens ?
VIP Porter est un « petit » programme d’une « petite » compagnie qui suit néanmoins les changements que connait l’industrie dans la gestion des programmes de voyageurs fréquents. On passe d’une accumulation basée sur la distance à une approche conduite par les revenus. Du côté de l’utilisation on va d’un barème fixe avec des disponibilités aléatoires vers un prix en points ou miles dynamique.
Matthieu Guyonnet-Duluc