En cette rentrée 2024, Scandinavian Airlines franchit une étape cruciale de sa restructuration en sortant officiellement de la procédure de faillite sous le chapitre 11, amorcée en juillet 2022. Cette sortie s’accompagne aussi et surtout d’une réorganisation capitalistique qui voit le groupe Air France – KLM devenir l’un des principaux actionnaires de la compagnie scandinave, tout en officialisant, à compter d’aujourd’hui, son intégration à l’alliance SkyTeam après son départ de Star Alliance, qu’elle avait contribué à fonder.
Restructuration et nouveaux partenaires.
La crise financière qui a frappé SAS, exacerbée par les effets de la pandémie de coronavirus et une concurrence intense sur ses marchés clés, avait poussé la compagnie à se placer sous la protection du chapitre 11 en 2022. Cependant, la sortie de cette procédure s’est avérée plus complexe que prévu. En effet, celle-ci a nécessité un plan de redressement renforcé qui a notamment abouti à l’entrée de nouveaux investisseurs, dont le groupe Air France – KLM, qui détient désormais 20% des parts de SAS. Outre le groupe franco-néerlandais, Castlelake, une firme d’investissement américaine, contrôle 32% des actions, tandis que l’État danois conserve une participation significative de 26% au capital. Cet apport de capital, évalué à 1,16 milliard de dollars, permet donc à SAS de repartir sur des bases financières plus solides.
Une nouvelle alliance pour une nouvelle ère ?
Le 31 août 2024, SAS a officiellement quitté Star Alliance, tournant ainsi une page de son histoire pour rejoindre dès aujourd’hui SkyTeam. Ce changement n’est pas seulement symbolique, il ouvre aussi de nouvelles perspectives pour les passagers de SAS. En effet, les membres du programme de fidélité EuroBonus bénéficient désormais des avantages de SkyTeam, et des statuts élite qui viendront renforcer leur expérience globale.
Cette transition pourrait également être l’antichambre d’une intégration plus poussée avec Air France – KLM, notamment à travers une possible fusion des programmes de fidélité EuroBonus et Flying Blue. Par ailleurs, il est également question de la participation de SASà la coentreprise transatlantique de SkyTeam, aux côtés d’Air France – KLM, Delta, et Virgin Atlantic (un projet qui nécessitera toutefois l’aval des autorités réglementaires).
SAS : un repositionnement stratégique.
Pour SAS, ce réalignement avec SkyTeam représente une opportunité de se repositionner sur le marché aérien global. En effet, au sein de Star Alliance, SAS n’avait jamais pu pleinement tirer parti des synergies sur les liaisons transatlantiques en se trouvant en marge de la coentreprise qui regroupe des acteurs comme United et Lufthansa. En intégrant la coentreprise de SkyTeam, SAS pourrait espérer des conditions plus favorables et des tarifs plus compétitifs sur ces liaisons transatlantiques.
Du côté d’Air France – KLM et de SkyTeam, l’acquisition de SAS constitue une avancée stratégique, renforçant leur présence en Europe du Nord, un marché clé pour les liaisons internationales. Cette expansion pourrait également représenter une perte significative pour Star Alliance, qui voit là partir un de ses membres fondateurs.
Conclusion.
SAS semble prête à s’engager dans une nouvelle phase de son développement, avec des partenaires de poids à ses côtés. Les prochains mois seront cruciaux pour voir comment cette nouvelle alliance et ces investissements se traduiront en termes de service et d’expérience pour les voyageurs fidèles de la compagnie.
Et vous, que pensez-vous des implications à long terme potentielles pour SAS et ses passagers ?
Julien.