Scandinavian Airlines, historiquement en difficulté financière aggravée par la pandémie et une concurrence féroce, s’apprête à entamer un nouveau chapitre de son histoire. En juillet 2022, la compagnie aérienne avait été contrainte de se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis, envisageant sa restructuration profonde pour redresser sa situation financière. Un an plus tard, en octobre 2023, un tournant majeur est annoncé : un investissement significatif du groupe franco-néerlandais Air France-KLM venant marquer le début d’une série de transformations stratégiques pour SAS.
Scandinavian Airlines : un nouvel actionnariat pour une nouvelle ère.
Dans le cadre de sa restructuration, SAS accueille de nouveaux investisseurs, avec un plan de financement s’élevant à 1,16 milliard de dollars. Le fonds d’investissement américain Castlelake s’est arrogé une part de 32%, Air France-KLM de 20%, et l’État danois de 26%. Ces injections de capitaux sont destinées à soutenir la compagnie dans sa sortie de faillite prévue pour la fin du deuxième trimestre de 2024, et à assurer sa stabilité financière sur le long terme.
Cette nouvelle dynamique financière est accompagnée d’un changement majeur dans l’orientation stratégique de SAS en matière d’alliances aériennes.
Ainsi, au 31 août 2024, la compagnie quittera Star Alliance, dont elle était membre fondateur, pour rejoindre SkyTeam dès le 1er septembre 2024. Ce pivot vers SkyTeam, qui inclut déjà des acteurs majeurs tels que Air France-KLM, Delta ou encore Virgin Atlantic, n’est pas seulement un changement de partenaires mais aussi une porte vers de nouvelles synergies et coopérations, notamment avec l’entrée de SAS dans la joint-venture transatlantique de l’alliance.
Pour les voyageurs fréquents, ce changement d’alliance signifie également l’accès à de nouveaux avantages au sein du réseau SkyTeam, bien que l’intégration complète dans les programmes de fidélité et les bénéfices réciproques prendra un certain temps à se concrétiser. Par ailleurs, ce realignment permet à SAS de mieux rivaliser sur les routes transatlantiques, où elle n’était pas partenaire de la joint-venture de Star Alliance (United, Air Canada, Lufthansa, SWISS, Austrian, et Brussels Airlines), limitant ainsi ses opportunités de revenus comparativement à ses concurrents sur des axes identiques.
Une véritable perte pour Star Alliance qui, avec cette annonce, a réaffirmé malgré tout « sa connectivité exceptionnelle et le niveau supérieur en matière d’expérience client en Scandinavie« .
Conclusion.
L’adhésion de SAS à SkyTeam, soutenue par l’investissement stratégique d’Air France-KLM, représente une formidable opportunité d’expansion. Cela marque également un gain significatif pour l’alliance fondée par le groupe franco-néerlandais en termes de connectivité avec un nouveau hub dans le nord de l’Europe, tout en constituant une perte notable pour Star Alliance. Avec ces changements, SAS espère non seulement stabiliser sa situation financière délicate mais aussi améliorer l’expérience de ses passagers tout en continuant d’améliorer sa compétitivité globale.
Et vous, quels impacts anticipez-vous de ces changements chez SAS ?
Tyler.