SkyTeam vient d’annoncer une refonte majeure de sa politique d’accès aux salons d’aéroport. Objectif officiel : clarifier et harmoniser les pratiques à travers son réseau. En réalité, ces changements traduisent une volonté de rationalisation face à une demande en forte croissance.
Vols domestiques : une ouverture mais progressive.
Jusqu’à présent, l’accès aux salons pour les membres Elite Plus était réservé aux voyages internationaux. À compter du 1er avril 2025, certains vols domestiques donneront également accès aux salons, mais sous conditions.
Les compagnies concernées sont Air France, KLM, Saudia, China Eastern, Vietnam Airlines, entre autres. Toutefois, cet avantage ne s’applique pas de manière universelle. Les clients des programmes de fidélité de Delta ou d’Aerolíneas Argentinas, par exemple, n’y auront pas automatiquement droit sur les vols domestiques.
Il est toutefois intéressant d’assister à ce traitement différencié au sein d’une alliance qui fait la promotion de l’harmonisation des services afin de justifier les changements qu’elle apporte à ses règles actuelles.
Des invités plus restreints.
L’une des modifications les plus notables concerne les invités. Jusqu’alors, un membre Elite Plus pouvait inviter un passager voyageant sur n’importe quel vol opéré par une compagnie SkyTeam. Désormais, cet invité devra impérativement être sur le même vol que le membre Elite Plus.
Cette règle, bien que logique d’un point de vue opérationnel, peut décevoir de nombreux voyageurs réguliers qui appréciaient cette flexibilité. Elle simplifie sans doute la gestion des accès pour les compagnies, mais au prix d’une réduction de l’expérience client.
Trois heures maximum : un accès chronométré.
Autre nouveauté, et non des moindres : une limite de trois heures pour l’accès aux salons avant le départ d’un vol. Cette règle concerne tous les passagers, qu’ils soient en Première classe, en classe Affaires ou membres Elite Plus.
Seule exception : les passagers en correspondance, pour qui l’accès reste valide pendant toute la durée de l’escale, même si elle dépasse trois heures.
Cette mesure vise à décongestionner les salons, souvent bondés aux heures de pointe. Cependant, elle pourrait frustrer ceux qui utilisaient les lounges comme espace de travail ou de détente prolongée avant un vol.
Une rationalisation inévitable ?
Ces changements ne sont pas anodins. Ils s’inscrivent dans une tendance de fond : la gestion de l’afflux croissant de passagers dans les salons, conséquence directe de la démocratisation des programmes de fidélité et de l’augmentation des voyageurs en classes avant.
Si l’ouverture limitée des salons aux vols domestiques est une avancée pour certains, les nouvelles restrictions (invités, durée) traduisent une volonté claire de rationalisation des coûts et des espaces. En d’autres termes, SkyTeam semble privilégier une approche plus sélective, axée sur la maîtrise des flux et la rentabilité.
Un impact sur l’expérience client.
Pour les voyageurs fréquents, ces ajustements nécessiteront une adaptation. Ceux qui profitaient d’une grande flexibilité dans l’usage des salons devront revoir leurs habitudes, notamment concernant la durée de séjour ou l’invitation d’accompagnants.
Ces nouvelles règles s’inscrivent dans une logique de compromis entre qualité de service et contraintes opérationnelles. Si elles permettent de désengorger les salons et d’améliorer l’expérience globale, elles risquent néanmoins de limiter certains avantages qui faisaient la force des programmes de fidélité.
En définitive, ces changements confirment une tendance : l’accès aux lounges premium n’est plus un luxe accessible à tous les voyageurs fréquents, mais un privilège de plus en plus encadré.