Dans un retournement inhabituel de situation où habituellement les passagers peuvent engager des actions en justice contre les compagnies aériennes pour divers griefs, c’est Thai Airways qui, cette fois-ci, a décidé de poursuivre en justice un de ses voyageurs. En effet, ce dernier avait exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux à propos d’un déroutement de son vol.
Thai Airways : un déroutement vers Sydney à l’origine.
L’affaire concerne le vol TG465 de Thai Airways, qui le 28 janvier 2024, faisait la liaison entre Bangkok (BKK) et Melbourne (MEL).
Ce vol, effectué par un Airbus A350-900 immatriculé HS-THN, a rencontré des difficultés de visibilité à Melbourne, ce qui a conduit à un déroutement imprévu vers Sydney (SYD). Après un bref séjour sur le tarmac sydnéien, l’appareil a finalement rejoint Melbourne, accusant en conséquence un retard de plus de 4 heures.
La situation a pris une tournure controversée quand un voyageur, se décrivant comme un usager régulier de cette ligne, a publiquement dénoncé le déroutement via un post sur Facebook. Il remettait en cause la nécessité de cette manœuvre, attribuant la décision à un prétendu manque de carburant et à une communication insuffisante avec le contrôle aérien. Il affirmait aussi que d’autres vols parvenaient à atterrir à Melbourne sans encombre et que le ciel était dégagé, selon ce qu’il observait depuis son siège.
La publication a rapidement attiré l’attention, en particulier après qu’un pilote de Thai Airways, populaire sur les réseaux sociaux, ait réagi pour clarifier la situation.
La réponse de Thai Airways : poursuites pour diffamation.
Face à ces allégations, Thai Airways a opté pour la voie judiciaire, invoquant les lois strictes sur la diffamation de la Thaïlande, où la critique en ligne peut rapidement être considérée comme diffamatoire. La compagnie soutient que les actions de son équipage étaient conformes aux normes internationales de sécurité et vise par son action en justice à défendre sa réputation contre des accusations jugées fausses et dommageables.
La compagnie aérienne a précisé que sa décision de poursuivre le passager démontre son engagement à préserver un haut niveau de sûreté et de sécurité, tout en protégeant son image de marque face à des perceptions publiques jugées erronées.
Même après que le passager a supprimé son message et présenté ses excuses, reconnaissant la précipitation de son jugement, et proposé de s’excuser personnellement auprès de la direction de Thai Airways, la compagnie a maintenu sa procédure judiciaire.
Réflexions sur l’incident.
Cette affaire met en lumière la manière dont certaines entreprises en Thaïlande gèrent les critiques publiques, une approche qui peut sembler étonnante pour ceux qui ne sont pas familiers avec les pratiques locales. La question se pose de l’utilité de donner encore plus d’écho à cet incident par des poursuites judiciaires, surtout dans un contexte où la critique en ligne est finalement monnaie courante.
Conclusion.
L’affaire entre Thai Airways et le passager critique illustre le recours aux lois sur la diffamation en Thaïlande dans un contexte inattendu : un débat sur un déroutement de vol.
Thai Airways justifie ses actions légales comme un moyen de préserver ses standards de sécurité et son image, un cas qui soulève des questions sur le dialogue entre compagnies aériennes et passagers.
Quel est votre point de vue sur cette démarche légale entreprise par Thai Airways ?
Tyler.
(HT : View from the Wing)
Je pense que les réseaux sociaux sont le mal du moment, en effet on peut tout dire sur un coup de tête et regreter ensuite, mais c’est trop tard.
On ne privilegie plus le dialogue dans ce cas avec avec le personnel de la Thaï, mais on se venge après, quelle tristesse.
J’espère que la réaction de la Thaï fera écho et que les passagers réflechissent à deux fois avant de ruer bêtement.
Votre point de vue s’entend tout à fait ! Mais peut-être que la démesure de l’action devrait être reconsidérée ?
La réaction de la compagnie est démesurée et vise à décourager toute critique sur les médias sociaux.
Ce n’est que comme cela que je comprend leur réaction.