0,00 €

Votre panier est vide.

Transport aérien : des milliards de passagers pour 7 dollars de profit ? (IATA AGM 2025)

Derniers articles publiés

Julien
Julien
Julien, célèbre dans l'industrie du transport aérien sous le pseudonyme de Tyler Birth pendant plus de dix ans, est un véritable passionné et est un expert reconnu de la communication, spécialisé dans le secteur du transport aérien. Il a une solide expérience dans l'expérience passager et la gestion des parcours clients, les programmes de fidélité, et le secteur de l'hôtellerie de luxe. Sa connaissance technique et sa compréhension des dynamiques du transport aérien lui permettent de développer des stratégies de communication efficaces qui améliorent les interactions entre les compagnies aériennes et leurs clients.

Alors que le monde redécouvre les vertus de la connectivité, l’industrie du transport aérien affiche une santé financière relative, masquant des déséquilibres structurels persistants. Le Directeur général IATA, Willie Walsh, a livré un discours sans concession à l’Assemblée Générale Annuelle de l’organisation, appelant à l’action immédiate.

Transport aérien : une industrie qui pèse lourd mais rapporte peu.

Les chiffres sont impressionnants : 5 milliards de passagers attendus annuellement, 69 millions de tonnes de fret transportées chaque année, soit un tiers de la valeur du commerce mondial. Et pourtant, la rentabilité reste dérisoire : 36 milliards de dollars de bénéfice en 2025 sur un chiffre d’affaires de 979 milliards, soit 7,20 dollars de profit net par passager. Une marge nette de 3,7%, à peine suffisante pour absorber les chocs exogènes ou financer les mutations à venir.

Willie Walsh ne mâche pas ses mots : « Notre rentabilité n’est pas à la hauteur de la valeur que nous créons. » Une valeur estimée à 3,9% du PIB mondial et 86,5 millions d’emplois soutenus ou générés par l’écosystème aérien.

L’aviation, colonne vertébrale d’un monde connecté.

Face aux vents contraires du protectionnisme, du repli et des tensions géopolitiques, le transport aérien reste un outil de prospérité mondiale. Il relie les territoires, les économies, les cultures et les peuples. Un message politique fort, à l’heure où les dogmes de fermeture gagnent du terrain : « Le vol, c’est la liberté. Et l’âme humaine a soif de cette liberté exaltante. »

IATA, forte désormais de plus de 350 compagnies membres, s’impose comme une force stabilisatrice. Elle veille à l’établissement de standards globaux, de la billetterie électronique aux audits de sécurité, et incarne une communauté d’intérêts, plus que jamais nécessaire dans un monde fragmenté.

habits, microphone, Orateur, système de sonorisation, Discours, Prise de parole en public, Équipement de scène, Podium, Porte-parole, Lutrin, Équipement audio, personne, pupitre, Transport aérien
Crédit : The Travelers Club / Do not use without our consent.

Sécurité : des données à la vigilance, un impératif de transparence.

En 2024, 7 accidents mortels ont été recensés sur 40,6 millions de vols. Soit 244 décès, sur près de 5 milliards de passagers transportés. L’aviation demeure le mode de transport longue distance le plus sûr. Mais pour atteindre l’objectif ultime, zéro accident, zéro fatalité, la donnée devient un levier essentiel.

Le programme GADM de IATA a collecté l’an passé des données sur plus de 8 millions de vols et 50 000 incidents, représentant 11 milliards de dollars de coûts de maintenance. L’intégration croissante de l’IA dans l’analyse prédictive ouvre des perspectives nouvelles. Mais deux freins majeurs demeurent : l’opacité persistante des enquêtes sur les accidents, et le manque de coopération internationale en zones de conflit.

Willie Walsh a exhorté l’OACI à imposer une publication systématique des rapports d’accidents, et appelé les États à garantir que l’aviation civile ne soit jamais la victime collatérale des opérations militaires, à l’image du vol MH17.

habits, costume, personne, ciel, Discours, Orateur, Prise de parole en public, Porte-parole, Lutrin, homme, Entrepreneur, microphone, Col blanc, Gestion, présentation, entreprise, Visage humain, Podium, haut-parleur, cravate, Représentant, intérieur, mur
Crédit : IATA

Accessibilité du transport aérien : des billets moins chers, mais à quel prix ?

Le coût réel du transport aérien a chuté de 40% en une décennie. Mais cette performance masque des tensions alarmantes sur la chaîne de capacité.

Le secteur manufacturier est en crise : retards de livraison massifs, 1 100 avions récents cloués au sol, et un taux de renouvellement tombé à 3% par an. Une situation qui fait exploser les coûts de leasing et de maintenance. Walsh dénonce : « Il est inacceptable que les constructeurs estiment qu’il leur faudra jusqu’à dix ans pour redresser la situation. »

Côté infrastructures, certains États prennent le problème à bras-le-corps à l’instar de l’Inde, Maroc, Vietnam, Dubaï, Singapour mais l’Europe, elle, s’enfonce dans l’immobilisme. Le Ciel Unique Européen est toujours à l’arrêt, étouffé par des intérêts corporatistes. Et la réduction imposée des capacités à Schiphol, sans réelle concertation ni prise en compte des efforts des compagnies sur le bruit, est qualifiée par Walsh de folie contre-productive.

Réglementation : quand la politique oublie le bon sens économique au détriment du transport aérien.

Le DG de IATA dénonce un cadre réglementaire punitif, parfois contre-productif. En ligne de mire : le règlement européen EU261, qui impose aux compagnies des obligations d’assistance quelles que soient les causes du retard ou de l’annulation. Coût estimé : 5 milliards d’euros par an, sans effet notable sur la ponctualité.

Pire : ce modèle s’exporte, notamment au Canada et aux États-Unis, malgré l’absence de bénéfice démontré. Seule l’Australie a résisté, préférant faire confiance à son droit commun de la consommation.

Digitalisation : une révolution freinée par les États.

Le potentiel de l’identifiant numérique est immense : fluidité, sécurité, gain de temps. Mais il est encore freiné par la lenteur des gouvernements à harmoniser les standards et à accepter les échanges de données. Walsh appelle à une adoption mondiale du document de voyage numérique, et à une sécurisation juridique de la transmission d’informations entre compagnies et autorités.

Même constat pour le fret aérien, toujours ralenti par une bureaucratie archaïque. L’initiative ONE Record, qui permettra dès 2026 un partage de données unifié et temps réel sur les expéditions, est une promesse forte, à condition que l’ensemble de la chaîne l’adopte, y compris les douanes.

Décarbonation : entre ambitions mondiales et réalités industrielles.

La feuille de route est claire : neutralité carbone d’ici 2050, avec une place centrale pour le SAF (carburant d’aviation durable), censé couvrir 65% des efforts. Mais les faits sont têtus : seulement 0,7% des besoins seront couverts en 2025, malgré un doublement de la production.

Les raisons ? Des politiques peu incitatives, des crédits d’impôts remis en question, des majors pétroliers qui reculent, et un EU ETS qui crée un marché artificiel aux coûts prohibitifs. Walsh dénonce : « Une rente d’un milliard d’euros pour les fournisseurs, au nom d’une écologie de façade. »

Le SAF Registry, le SAF Matchmaker et la plateforme CORSIA sont prêts. Mais il faut une volonté politique réelle, et un alignement complet de la chaîne de valeur, constructeurs, fournisseurs, prestataires, États. IATA met la pression : « Il ne s’agit plus d’intentions, mais d’actions. »

texte, homme, intérieur, habits, Appareil de présentation, Convention, présentation, Écran de projection, médias, Prise de parole en public, Conférence universitaire, séminaire, auditorium, Podium, Équipement de scène, entreprise, personne, écran,
Crédit : The Travelers Club / Do not use without our consent.

Conclusion.

Willie Walsh l’assure : IATA est prête, les compagnies sont engagées, les outils existent. Mais la fragmentation institutionnelle, la lenteur réglementaire et l’inaction industrielle menacent la cohérence du secteur. À l’heure des grands bouleversements, climatiques, géopolitiques, technologiques, l’aviation a besoin de partenaires, pas de profiteurs.

Et vous, pensez-vous que les gouvernements et l’industrie tiendront leurs promesses à l’égard d’un secteur qui relie les peuples et façonne le monde ?

Julien.

Julien
Julien
Julien, célèbre dans l'industrie du transport aérien sous le pseudonyme de Tyler Birth pendant plus de dix ans, est un véritable passionné et est un expert reconnu de la communication, spécialisé dans le secteur du transport aérien. Il a une solide expérience dans l'expérience passager et la gestion des parcours clients, les programmes de fidélité, et le secteur de l'hôtellerie de luxe. Sa connaissance technique et sa compréhension des dynamiques du transport aérien lui permettent de développer des stratégies de communication efficaces qui améliorent les interactions entre les compagnies aériennes et leurs clients.

Plus d'articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les articles les plus lus

8,743FollowersJ'aime
12,730FollowersSuivre
6,458FollowersSuivre
2,209AbonnésS'abonner