A l’aube de la saison été IATA qui débute demain, certaines lignes attirent davantage l’attention : les liaisons en direction des Caraïbes françaises. Corsair, Air France et Air Caraïbes, trois compagnies hexagonales s’affrontent férocement entre Paris et le bassin caribéen.
Une compétition féroce.
Depuis la fin des restrictions de voyage liées à la COVID, la concurrence est de plus en plus rude pour les transatlantiques décollant pour la France d’Outre-mer. Le soleil et le dépaysement, alliés à la sécurité sanitaire d’une région française, ont permis de conquérir de nouveaux voyageurs, tout en renforçant le besoin d’évasion des affinitaires. Le marché de l’aérien a su tirer profit de cette demande croissante.
Bien qu’Air Caraïbes ait suspendu sa ligne entre Orly et SXM, l’aéroport Princess Juliana de Saint Martin, face à la hausse du coût du kérosène et à la parité euro-dollar (selon les déclarations du directeur général adjoint Antilles, Eric Michel), l’offre de la compagnie du Groupe Dubreuil se préserve dans la zone avec des rotations entre Paris Orly et SFG (Saint Martin Grand Case L’Espérance, en partie française), Cayenne (CAY), Fort-de-France (FDF) et Pointe à Pitre (PTP).
La compagnie tricolore propose les mêmes liaisons, en choisissant le maintien de son axe vers SXM et non SFG. De plus, elle conserve un maillage plus étendu avec des départs de Paris – Orly et de Paris – Charles de Gaulles, permettant une meilleure connexion avec le réseau domestique et aux principales routes européennes.
Quant à Corsair, qui semble remonter petit à petit la pente, elle concentre ses efforts sur les dessertes entre Orly vers Fort de France et vers Pointe à Pitre.
Pour la haute saison touristique, qui se déroule de mi-décembre à mi-mars, les Antilles françaises ont toutes observé une belle progression du nombre de passagers, alors que les tarifs aériens ont outrageusement augmenté. Loin des 320 EUR d’appel avant pandémie, selon l’Indice des prix du Ministère chargé des transports, en janvier 2023, « vers l’Outre-mer, la hausse des prix est de 47,4 % portée principalement par les destinations antillaises pour toutes les compagnies présentes et toutes classes de passagers confondues ». En comparaison, les prix des billets d’avion au départ de France augmentent en ce début d’année 2023, en glissement annuel, de 22,5 %, toutes destinations confondues.
Les stratégies de yield management bien ajustées ont transformé la France des Caraïbes, et particulièrement la Guadeloupe et la Martinique, en belle « vache à lait », au sens marketing du terme.
Les trois compagnies reliant ces régions disposent toutes de deux vols long-courriers par jour durant la saison été IATA, en configuration tri-classe. Il est cependant fort probable que pour le pic de la saison, les mois de juillet et d’août, Air France (Boeing 777-300 de 472 sièges ou 777-300ER), Air Caraïbes (Airbus A350-1000 de 429 sièges ou A350-900 ou A330-300) et Corsair (Airbus A330-900neo de 352 sièges ou A330-300) augmentent leurs rotations par un troisième vol direct par transporteur.
D’un montant moyen, pourtant élevé, de 1300 EUR en classe Economy pour les grandes vacances scolaires, le remplissage s’annonce déjà très satisfaisant.
Conclusion.
Les originaires représentent la plus grande partie des voyageurs sur cette période, sans pour autant bénéficier de tarif aidé comme pour La Réunion, ou de tarif résident comme pour la Corse.
Il y a une dizaine d’années, les congés bonifiés des fonctionnaires originaires de l’Outre-mer constituaient encore une belle part des sièges vendus pendant la saison été IATA, mais les dernières dispositions en la matière, restreignent de plus en plus l’attribution de cet avantage social et donc diminue le nombre de places sécurisés par une entité publique au profit d’une compagnie.
Et vous, que pensez-vous de l’évolution tarifaire dans la zone Caraïbes ?
François.