Avec sa future génération de Boeing 787-9, United Airlines introduit une configuration cabine à contre-courant des logiques d’optimisation densitaire : seulement 222 sièges, une classe Affaires démultipliée, une Premium Economy renforcée, une cabine Economy allégée. Un choix rationnel ? Surtout une manœuvre stratégique, pensée pour séduire les marchés les plus exigeants.
United : un appareil pensé pour la valeur, non le volume.
Avec seulement 222 sièges à bord, les futurs Boeing 787-9 de United s’écartent résolument des standards nord-américains. À rebours des logiques de densification, la compagnie opte pour un aménagement privilégiant la valeur unitaire plutôt que le volume global.
La configuration de l’appareil parle d’elle-même :
- 64 sièges en Business, dont 8 suites Polaris Studio,
- 35 sièges en Premium Plus,
- 123 sièges en Economy, dont 39 Economy Plus.
À titre de comparaison, les 787-9 actuellement en service chez United en comptent 257. Ce nouveau modèle abandonne 35 sièges, principalement en classe Economy, au profit d’une montée en gamme visible. Près de 30% de l’appareil est dédiée à la classe Affaires, un ratio sans équivalent dans une compagnie américaine sur ce type d’appareil.
Polaris Studio : le signal statutaire de United ?
Si le siège Polaris nouvelle génération, basé sur l’Ascent d‘Adient, élève déjà le niveau de la cabine Affaires (full flat, porte coulissante, écran 19 pouces OLED 4K, connectivité étendue), la véritable nouveauté réside dans Polaris Studio, une mini-suite installée à l’avant de la cabine.
Le produit offre, en outre :
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+25% d’espace par rapport à Polaris « classique »,
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Un écran de 27 pouces, un buddy seat intégré, des rangements dédiés,
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Et surtout une véritable différenciation du service avec un champagne Laurent-Perrier Rosé, un amuse-bouche avec du caviar, un pyjama exclusif, des produits Perricone MD, des écouteurs Meridian, le service Global Reception.
Ce produit, qui n’est ni une First déguisée ni une Business traditionnelle, a vocation à être vendu comme une catégorie distincte. C’est une logique statutaire de plus en plus répandue dans les cabines Affaires : segmentation tarifaire fine, alignée sur des comportements de consommation différenciés.
Premium Plus : un produit enfin légitimé.
La Premium Plus de United Airlines a longtemps été perçue comme une classe intermédiaire offrant un confort accru par rapport à l’Economy, sans pour autant atteindre un niveau de prestations de qualité. Dans la nouvelle configuration des Boeing 787-9, cette cabine bénéficie d’améliorations significatives : une disposition en 2–3–2, des écrans 4K de 16 pouces, des cloisons de confidentialité, des liseuses intégrées et des rangements dédiés.
Ces évolutions visent à renforcer l’attrait de la Premium Plus en tant que produit distinct et monétisable, répondant aux attentes des passagers recherchant un compromis entre confort et coût. United semble ainsi s’engager vers une offre plus structurée et valorisée.
Cabine Economy : rationalisation maîtrisée, équipement rehaussé.
La nouvelle configuration prévoit 123 sièges en classe Economy, dont 39 en Economy Plus. Un choix qui marque une inflexion : moins de volume, mais plus de soin.
Les équipements s’améliorent nettement : écrans OLED 13 pouces, connectivité Bluetooth native, accès Wi-Fi Starlink à haut débit. Une évolution discrète mais stratégique, dans un contexte où l’expérience Economy n’est plus seulement jugée sur le pitch ou la densité, mais sur l’intégration technologique et la connectivité à bord.
Une stratégie de différenciation mesurée pour United.
Cette configuration ultra-premium s’inscrit dans un double objectif pour la compagnie aérienne : celui de remplacer les Boeing 767-300ER, utilisés notamment entre les États-Unis et Londres mais également d’ouvrir la voie à de nouvelles routes, où le poids cabine, la faible densité et l’endurance opérationnelle deviennent des atouts compétitifs.
Les deux premières lignes concernées seront San Francisco – Londres Heathrow et San Francisco – Singapour, dès le début 2026.
United prévoit 30 appareils livrés d’ici 2027 dans cette configuration.
Moins de sièges, mais plus de revenus ?
À première vue, réduire le nombre total de sièges sur un avion pourrait sembler aller à l’encontre de la rentabilité. Mais ce modèle repose sur une logique de yield maximal, fondée sur trois piliers :
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Une Business élargie, à forte contribution ;
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Une Premium Economy valorisée et plus monétisable ;
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Une Economy modernisée mais rationalisée, avec moins de sièges à bas tarif.
Ce repositionnement permet à United d’aligner sa flotte sur des marchés premium matures, tout en se distinguant de ses concurrentes américaines, qui peinent encore à homogénéiser leur produit long-courrier.
— JonNYC (@xjonnyc.bsky.social) 13 mai 2025 à 00:00
Conclusion.
United Airlines opère un glissement stratégique vers le haut de gamme, en sur-segmentant intelligemment sa Business et en allégeant sa densité en Economy. Le résultat est un 787-9 à contre-courant : moins de sièges, mais un produit mieux calibré pour capter la valeur, fidéliser les statuts, et offrir une alternative crédible aux majors européennes et asiatiques.
Et vous, pensez-vous que cette nouvelle génération de Dreamliners ultra-premium peut faire basculer l’image d’United dans l’univers du voyage haut de gamme ?
Julien.
