Les plateformes aéroportuaires sont devenues depuis plusieurs années des lieux de passage très dynamiques sur plusieurs plans, avec en premier lieu le développement des zones de duty free. Avec l’accroissement du volume de vols qui va de pair avec le renforcement du modèle de hub, les plages horaires et les scénarios de routings sont de plus en plus variés.
C’est dans ce contexte qu’un nouveau concept d’hôtellerie en aéroport connait un essor en Europe en permettant des séjours « à l’heure ». L’avantage indéniable : l’ouverture 24/24h et 7/7j, et la possibilité de profiter d’une chambre, au confort parfois spartiate, mais dont l’attrait réside notamment dans le fait de pouvoir finir une nuit trop courte ou trop inconfortable en avion.
Le blog Tyler Birth a déjà eu l’occasion de parler de Yotel, cette start-up britannique que l’on retrouve maintenant dans plusieurs hubs européens et qui placera d’ailleurs 2017 sous le signe de l’expansion américaine avec de nombreux projets à Boston, San Francisco et Miami, sans pour autant oublier Singapour en Asie.
Le Yotel d’Heathrow.
Cet hôtel se trouve au Terminal 4 de l’aéroport londonien. Si l’emplacement est stratégique dans ce terminal très varié en terme de compagnies présentes – quoique avec une dominante SkyTeam -, il est en revanche assez éloigné du Terminal 5 où opère British Airways, le véritable Maître des lieux (compter minimum 30 minutes pour aller de l’un à l’autre).
Yotel joue sur l’efficacité. A ce titre, l’effort est mis sur la réactivité des équipes qui assurent une disponibilité très rapide des chambres. On trouve le Yotel au niveau des arrivées, non loin de l’accès au Heathrow Express (le moyen le plus pratique de circuler entre les terminaux).
Malgré quelques travaux actuellement en cours il est très facile de trouve Yotel grâce à une signalétique claire et en nombre.
Yotel a une identité de marque très forte. On aperçoit dès le vestibule le contraste entre un Terminal 4 un peu vieillissant et les couleurs pimpantes de la chaîne anglaise.
La couleur qui domine est le violet, de la zone de check-in aux chambres. Le self-check-in est la marque de fabrique de Yotel et permet de gagner en efficacité pour les clients.
Ces deux écrans permettent de s’enregistrer ou même de procéder à une réservation. Bien que les tarifs soient évolutifs en fonction de l’offre et la demande, la stratégie tarifaire est plutôt claire avec une facturation à l’heure (avec un minimum de 4 heures) ou à la nuitée.
Yotel promeut volontairement un positionnement jeune et dynamique. L’équipe qui s’occupe des lieux incarne bien ce côté efficace, que l’on retrouve dans les appellations avec notamment la réception, ici intitulée mission control.
Une fois enregistré, l’accès aux chambres (ou « cabines ») est rapide puisque celles-ci sont situées juste à côté.
Réparties de part et d’autres du couloir, le Yotel forme un U avec un peu plus de 30 cabines disponibles.
Les plus grandes sont les cabines familiales. Elles permettent de loger trois à quatre personnes (cas d’une famille avec deux enfants) sur ces lits superposés : lit double en bas et lit simple en haut.
Ces cabines ont aussi la particularité d’être accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR) avec la salle de bain grand format et facilement accessible.
L’entrée avec lucarne dans la porte. La présence de cette ouverture pourrait surprendre mais s’explique par le fait qu’il s’agit en fait de la seule ouverture de la chambre vers l’extérieur. Le Yotel étant une enclave dans le terminal, il n’y a aucune autre vue sur l’extérieur.
Plus loin dans le couloir on arrive aux cabines Premium.
Ici pas d’ouverture dans la porte puisque la grande fenêtre a été positionnée dans le mur.
Cette cabine est prévue pour deux personnes. Ce lit à l’allure futuriste qui n’est pas sans rappeler un univers plutôt cosmique – et qui convient au positionnement d’hôtel capsule assumé par Yotel – peut être positionné en format lit ou canapé comme c’est le cas ici.
La grand vitre est appréciable pour qui aurait besoin de cette ouverture, mais il est bien entendu possible de l’obstruer en abaissant un rideau totalement opaque.
Yotel n’étant pas un hôtel à proprement parlé, l’encloisonnement que l’on pourrait ressentir ici n’est pas gênant puisque ces cabines n’ont dans la plupart des cas pas vocation à héberger des occupants plus de quelques heures.
Le canapé-lit se déploie de manière électrique au moyen de ce panneau de contrôle.
Et voilà, en une dizaine de secondes, le canapé devient lit !
Un certain nombre d’accessoires sont placés sur la table de chevet : téléphone et télécommande pour la télévision, ainsi qu’un guide sur le fonctionnement de Yotel. Avec son format particulier, l’hôtelier se doute que le client de passage sur une courte durée et n’ayant pas nécessairement ses habitudes pourrait être dérouté par son fonctionnement.
Ce petit guide précise les aspects clés de Yotel :
- Les boissons chaudes sont offertes gratuitement, en quelques minutes, sur demande, et ce 24/24h. On peut commander café (premium espresso), thé et chocolat chaud avec un simple coup de fil au Mission Control.
- La possibilité de commander un petit-déjeuner (on en verra plus loin la composition).
- Des plats chauds sont également disponibles comme des sandwichs et des noodles, ainsi que des glaces.
Un téléviseur fait face au canapé-lit. En tout une trentaines de chaînes sont disponibles, majoritairement britanniques mais également américaines.
Pour compléter cette offre numérique, le wifi est disponible gratuitement sans conditions dans tout l’hôtel.
Sous la télévision se trouve une table dépliante sur laquelle il est possible de travailler tout en s’asseyant sur la chaise pliable. L’efficacité du lieux est bien résumé dans cette photo : une place pour chaque élément, et aucun espace n’est perdu.
Des prises de courant sont facilement accessible, mais on regrettera l’absence de type A (américain, japonais etc.)
Cette chambre étant prévue pour deux personnes, l’intimité de la salle de bain est garantie avec cet épais rideaux.
Ce dernier masque une baie vitrée derrière laquelle on trouve lavabo, toilette et douche.
Là aussi l’ensemble est fonctionnel et l’espace optimisé.
La douche est elle-même séparée par cette paroi vitrée.
Plus loin dans le U que forme cet hôtel, se trouvent les cabines individuelles.
Réparties de part et d’autre du couloir, elle sont en outre disposées verticalement puisque les ensembles s’emboîtent les uns sur les autres. Si cela permet une bonne optimisation de l’espace, il n’y a aucune différence dans les cabines si ce n’est un agencement inversé.
Pour les cabines supérieures il faut monter quelques marches …
… et c’est logiquement l’inverse pour les cabines inférieures.
On retrouve ici aussi la lucarne dans la porte, qui peut elle-aussi être obstruée.
Ici l’espace est bien plus réduit que dans les deux autres cabines. D’ailleurs à CDG le choix a été fait de ne pas proposer ce type de cabine. Ces cabines, dont le confort demeure similaire malgré le volume disponible, sont prévues pour une seule personne.
Le lit est situé en hauteur dans ces cabines.
On y accède via ce marche-pied. L’espace est réduit mais tout a été pensé et tous les coins ont été recouverts d’un molletonnage qui empêche de se blesser lorsque l’on se cogne – ce qui arrive fréquemment mais sans douleurs.
Le lit, adapté au voyageur solitaire, est très confortable. Un oreiller supplémentaire vient compléter celui déjà disposé sur le lit, au besoin.
A l’instar des autres catégories de cabines, on retrouve également un téléviseur encastré au mur.
Là aussi une table pliante avec prises de courant de types SE (Europe) et BF (R-U). En revanche, pas de chaise ici mais un tabouret.
La salle de bain est elle-aussi réduite au minimum nécessaire avec des éléments très proches les uns des autres.
Sur demande, des accessoires viennent compléter l’offre disponible : le sèche-cheveux est apporté sur simple appel à Mission Control, en un temps record !
L’offre de petit-déjeuner est très satisfaisante pour qui n’a pas forcément le temps de profiter d’une offre chaude attablé au restaurant. Les boissons chaudes sont offertes, ainsi que les bouteilles d’eau.
L’ensemble est livré dans une boîte, prête à l’emport !
Au menu : yaourt 0%, barre de céréales, croissant, pomme, jus d’orange, eau et boisson chaude.
Celui-ci est facturé 6,95 GBP (soit environ 7 EUR au taux actuellement en vigueur). Compte tenu des prix habituellement pratiqués dans les aéroports, c’est très honnête.
Conclusion.
Cet hôtel, ouvert en 2008, sera rénové dans les années à venir.
Il offre une solution idéale aux voyageurs qui souhaitent se reposer avant ou après un long voyage en avion, en proposant des chambres accessibles à l’heure. Un forfait minimum de 4 heures est commercialisé par Yotel dès 37 GBP (actuellement moins de 40 EUR).
Il offre la particularité, à la différence du Yotelair situé à Paris Charles de Gaulle, d’être installé en zone publique où tous les voyageurs, même sans correspondance, peuvent y séjourner.
Tyler.