Le modèle low cost a longtemps été raillé avant de prouver qu’il constituait en fait – même si c’est regrettable – l’avenir de l’aérien. Après l’avoir méprisé sur le court-courrier et le moyen-courrier, les grandes compagnies majors, arrogantes, ont tenté de rassurer les observateurs en expliquant que si le marché des vols courts était une cause perdue, le long-courrier resterait chasse gardée.
Mais ces visionnaires ont encore été brillamment pris en défaut puisqu’à ce jour les exemples de compagnies low cost long-courriers ne manquent pas, et leur succès est au rendez-vous : AirAsia X (et Thai AirAsia X), Eurowings, JetStar, La Compagnie (contrairement aux rumeurs), Norwegian, Scoot, WestJet, WOW Air ou encore XL Airways. Un mouvement qui n’est pas près de s’estomper puisque d’autres se lancent dans ce modèle – parfois en s’appuyant sur des compagnies existantes solides – comme Air Canada Rouge ou French Blue.
L’axe Europe – Asie.
L’exemple favori des sceptiques du low cost long-courrier est le cas d’AirAsia. La compagnie malaisienne avait lancé en 2009 deux lignes au départ de Kuala Lumpur vers Paris-ORY et London-Stantsted.
Faute de profiter d’un paysage propice aux affaires prospères, la low cost avait été contrainte de fermer ses deux lignes et modérer son appétit pour les longs vols.
La compagnie s’était ensuite détournée de l’Europe pour se concentrer sur des cieux plus cléments en Asie du Nord et en Océanie.
Le retour ?
Il semblerait que AirAsia X soit décidée à revenir en Occident, et dans un futur très proche. Les premiers vols pourraient être opérés dès le premier jour de la saison IATA hiver : le 30 octobre 2016.
Ce vol de jour portera le numéro D7 1, et l’appareil sera un Airbus A330 puisque c’est l’avion qu’opère dorénavant AirAsia X, la filiale long-courrier du Groupe.
Ce n’est pas tout : la ligne ne s’arrête pas à Istanbul mais continue vers Barcelone, toujours avec le même numéro de vol.
Au retour le vol D7 2 est de nuit et arrive en Malaisie à 19h30 locale. Un horaire de fait trop tardif pour pouvoir repartir vers l’Europe. Le vol étant prévu en quotidien il y aura besoin de deux avions pour l’exploiter, donc une fermeture de ligne ou une réduction de fréquence est probablement à prévoir ailleurs sur le réseau.
Ce vol n’apparaît pas encore véritablement sur le site d’AirAsia et est donc indisponible à la réservation.
Néanmoins, Barcelone est discrètement indiquée sur la carte du réseau global de la compagnie aérienne, confirmant dès lors cette destination.
L’axe Europe – Asie.
La croissance des liaisons Occident-Orient n’est un secret pour personne. Toujours chez les low cost, c’est la compagnie WOW Air qui laissait entendre ces jours-ci qu’elle pourrait à l’avenir ouvrir des lignes vers le Moyen-Orient ou l’Asie.
Un projet qui serait surtout intéressant pour le marché nord-américain qu’elle développe de plus en plus.
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Conclusion.
Après avoir ouvert Mascate et Téhéran au départ de Bangkok (avec Thai AirAsia X), la plus grande compagnie low cost asiatique semble bel et bien décidée à regarder vers l’Ouest.
Pour les passagers réfractaires à voyager dans des conditions dégradées, AirAsia X permet de monter en confort puisqu’elle propose des sièges MiniPod dans sa petite cabine Premium à l’avant des avions. Une cabine qui est proposée chez de nombreuses compagnies aériennes réfutant appellation low cost mais offrant un hard product similaire !
Avec sa flotte de 22 Airbus A330-300, la compagnie malaisienne est aussi ambitieuse sur le plan d’expansion de son réseau que prometteuse en termes de confort. Et ce malgré sa mise au ban de la nouvelle alliance de compagnies low cost, Value Alliance, constituée il y a quelques mois sous l’égide de Star Alliance.
Une dynamique qui ne devrait certainement pas être freinée par l’arrivée des A330neo !
Tyler.
[…] et qui surtout n’est pas là pour répondre aux compagnies du Golfe mais bel et bien aux low cost long-courrier dont le développement croissant en Asie du Sud-Est constitue une concurrence […]