Korean Air, l’une des rares compagnies à opérer à la fois l’Airbus A380 et le Boeing 747-8, révise sa stratégie initiale de retrait de ces deux appareils emblématiques. Alors que l’industrie du transport aérien tend à privilégier les appareils bimoteurs modernes notamment pour leur efficacité énergétique, la compagnie coréenne pourrait prolonger la durée de vie de ses quadrimoteurs dans un contexte de reprise rapide du trafic aérien.
Des plans de retrait initialement prévus.
La flotte de Korean Air compte actuellement 7 Airbus A380 et 10 Boeing 747-8. Ces appareils étaient destinés à quitter progressivement la flotte : les A380 d’ici 2026 et les 747-8 d’ici 2031. Cette stratégie s’inscrivait dans une démarche de modernisation de la flotte de la compagnie coréenne visant à réduire les coûts d’exploitation et à limiter l’empreinte carbone.
Cependant, des facteurs économiques et opérationnels viennent bousculer ce calendrier, obligeant la compagnie à réévaluer la pertinence de ces retraits à moyen terme.
Des facteurs qui changent la donne pour Korean Air.
Trois éléments principaux expliquent cette révision de la stratégie de Korean Air :
- L’acquisition d’Asiana Airlines : La fusion avec Asiana Airlines apporte 6 nouveaux Airbus A380 supplémentaires dans la flotte combinée. Plutôt que de se débarrasser de ces appareils, Korean Air pourrait les réutiliser pour renforcer des routes stratégiques.
- Les retards dans les livraisons d’appareils modernes : Les Boeing 787 et 777X, censés remplacer les quadrimoteurs, accusent des retards significatifs. Cela contraint Korean Air à conserver ses A380 et 747-8 plus longtemps afin de maintenir ses capacités.
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La reprise post-pandémique : La demande sur les routes long-courriers, notamment entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord, revient en force. Les A380 et 747-8, capables de transporter un grand nombre de passagers, restent des atouts pour desservir ces routes.
Une tendance globale à la réactivation des gros-porteurs.
Les Boeing 747-8, bien que plus récents que les A380, pourraient voir leur rôle évoluer. En 2024, l’opérateur coréen a vendu cinq exemplaires de ces appareils pour une conversion militaire, signalant une flexibilité dans l’utilisation de ces actifs. Cependant, les 747-8 restent indispensables sur certaines routes à forte densité, notamment vers les États-Unis.
Korean Air n’est pas la seule à revoir la stratégie pour ses gros-porteurs. Lufthansa, après avoir initialement décidé de retirer ses A380, a réactivé plusieurs appareils face à une reprise économique plus rapide que prévu. Ces nouvelles stratégies confirment la nécessité pour les compagnies aériennes de trouver un équilibre entre efficacité opérationnelle et réponse à la demande.
Des enjeux à surveiller pour Korean Air.
Si Korean Air décide de prolonger la durée de vie de ses A380 et 747-8, plusieurs questions demeurent :
- Les coûts d’exploitation : Ces appareils sont coûteux en carburant et en maintenance. Leur maintien dans la flotte pourrait peser sur la rentabilité de certaines routes.
- L’impact environnemental : Alors que les régulations internationales se durcissent, Korean Air devra justifier l’utilisation prolongée de ces quadrimoteurs par rapport à des alternatives plus vertes.
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L’optimisation du réseau : Avec l’arrivée des appareils d’Asiana Airlines, Korean Air devra redéfinir ses prioritisations de routes, en utilisant ces gros-porteurs sur les segments où opérer ces avions apporte une vraie valeur ajoutée.
Conclusion.
Korean Air montre une capacité à s’adapter dans un contexte où l’avenir reste incertain. Si les A380 et 747-8 représentent des opportunités à moyen terme pour maximiser la demande post-pandémique, leur maintien prolongé dans la flotte pourrait poser des défis financiers et environnementaux.
Et vous, que pensez-vous du choix de Korean Air de différer le retrait de ces appareils ?
Julien.