L’Airbus A380 est bien connu pour être un avion assez onéreux et parfois compliqué à opérer pour les compagnies aériennes. A tel point qu’en dehors des treize exploitant actuels, il semble difficile pour l’avionneur européen de séduire d’autres marchés.
Airbus n’est d’ailleurs pas aidé par ses clients qui expriment publiquement le souhait de se séparer de certains – voire de tous – leurs très gros-porteurs. C’est le cas de Singapore Airlines qui rendra quatre de ses A380 à son loueur au cours des six prochains mois, ainsi que de Malaysia Airlines qui a décidé l’an dernier de les remplacer par des A350 jugés plus performants.
Livraison du premier @Airbus #A350 de @MAS en livrée spéciale avant la fin de l'année ! 🇲🇾 🤗#PaxEx #Avgeek pic.twitter.com/kVsOdywe1Q
— The Travelers Club (@zeTravelersClub) 10 août 2017
Il y a enfin le cas de ANA qui deviendra bel et bien client dans un peu moins de deux ans. Néanmoins, les appareils en questions seront en partie ceux dont l’autre japonaise Skymark n’a jamais pris livraison.
L’horizon se dégage.
La compagnie portugaise de charter Hi Fly deviendra très prochainement le quatorzième opérateur d’Airbus A380. Elle offrira ainsi une bouffée d’oxygène à l’avionneur européen qui trouvera certainement là l’occasion de démontrer que son avion est adaptable et pouvant séduire des opérateurs aux profils très variés.
Hi Fly n’opère pas de vols en propre. Son modèle consiste à mettre à disposition des avions et des équipages auprès de compagnies aériennes ayant saisonnièrement besoin d’un surplus de capacité.
Sa flotte est composée d’une dizaine d’appareils exclusivement Airbus : A321, A330, et A340.
Ses clients actuels lui font pour la plupart appel dans le cadre du pèlerinage vers La Mecque.
C’est le cas de Royal Air Maroc.
Ou encore Tunisair.
Elle compte également comme client Garuda Indonesia pour une liaison intérieure indonésienne.
Ainsi que Plus Ultra Líneas Aeréas, une compagnie espagnole.
Ou encore Azores Airlines, la compagnie des Açores.
En France, deux compagnies régulières lui font appel. XL Airways pour ses vols vers Fort-de France et Miami.
Ainsi que Corsair pour ses vols ORY-YUL.
Enfin, le gouvernement australien a recours à ses services pour des charters de militaires.
Une configuration densifiée ?
Pour l’heure, très peu de détails ont filtré sur l’aménagement intérieur de ces appareils. D’après le Directeur Général de la compagnie Paulo Mirpuri, l’appareil devrait offrir une capacité de 560 sièges répartis en deux classes Business et Economy.
À titre de comparaison, Emirates, l’unique compagnie à opérer des A380 bi-classes, offre un total de 615 sièges dans ses A380, soit un volume largement plus important !
Ces chiffres tendent à montrer que ces A380 échapperont à la configuration ultra-densifiée que Airbus suggère avec 11 sièges de front en classe Economy.
Livraison imminente.
Dans l’immédiat il était impossible de savoir officiellement quels A380 seront concernés par ce rétrofit et cette seconde vie, mais tout porte à croire que Hi Fly reprendrait ceux de Singapore Airlines. En effet, un premier appareil est d’ores et déjà cloué au sol et un second subira le même sort prochainement.
D’après Paulo Mirpuri les derniers détails techniques et juridiques sont en cours d’ajustement, ce qui explique ce flou relatif. Par la suite, la mise en service devrait intervenir assez rapidement dès le début de l’année 2018.
Evidemment, on ignore encore tout de l’identité du ou des clients qui utiliseront ces nouveaux appareils intégrant la flotte du charter portugais.
Au niveau de la livrée en elle-même, Hi Fly n’a pas la réputation de faire beaucoup d’efforts en la matière. La plupart de ses appareils demeurant entièrement blanc – sans doute pour économiser les coûts liés à la peinture entre deux clients.
Il serait dommage que les A380 subissent le même sort, alors même que le logo de Hi Fly n’est pas si disgracieux …
Conclusion.
Une porte semble s’ouvrir pour les A380 qui pourraient bien finalement, pour certains d’entre eux en tout cas, trouver une deuxième vie.
Tyler.