Première partie – Une flotte 2.0 au coeur des ambitions d’Air Tahiti Nui
Deuxième partie – Rencontre avec les artisans de la montée en gamme d’Air Tahiti Nui
Troisième partie – À bord du Tahitian Dreamliner en Business
Quatrième partie – La Premium Economy d’Air Tahiti Nui : un nouveau produit pour une nouvelle clientèle
Cinquième partie – Tahiti Nui Helicopters : la famille Air Tahiti Nui s’agrandit !
Une flotte 2.0 au coeur des ambitions d’Air Tahiti Nui.
Air Tahiti Nui est encore une jeune compagnie dans le paysage aérien mondial. Fondée en 1996 par le gouvernement polynésien sous l’impulsion de l’homme politique local Gaston Flosse, Air Tahiti Nui n’a pris les airs pour la première fois qu’en novembre 1998 avec pour ambition de faire rayonner la Polynésie française et de développer le tourisme vers les archipels. Si Air Tahiti Nui s’est rapidement développée, la compagnie a connu, à l’instar de certaines de ses consoeurs, des difficultés financières l’obligeant, en 2009, à se repositionner. Aujourd’hui, la compagnie aérienne basée à l’aéroport international de Tahiti Fa’a’ā se porte bien et a entrepris dernièrement de se réinventer pour replacer l’expérience client au coeur de ses ambitions.
Air Tahiti Nui : une compagnie aérienne initialement portée par des Airbus A340.
Air Tahiti Nui est une compagnie aérienne fidèle aux avions qu’elle entend faire voler.
Ainsi, elle a intégré son premier appareil, un Airbus A340-200, lorsqu’elle a débuté ses opérations en novembre 1998 soit 10 jours seulement avant son tout premier vol vers Los Angeles. Cet avion, qui s’est envolé pour la première fois en juillet 1993, avait précédemment opéré sous pavillon tricolore aux couleurs d’Air France.
Pendant les trois premières années d’exploitation d’Air Tahiti Nui, les opérations aérienne de cette dernière n’ont été portées qu’avec l’aide de ce seul avion loué, immatriculé F-OITN.
Mais, entre décembre 2001 et janvier 2002, tout s’est accéléré. La compagnie basée à Tahiti a reçu ses deux premiers Airbus A340-300. De plus, moins d’un an après ces deux intégrations, Air Tahiti Nui a renforcé sa flotte de deux avions supplémentaires portant ainsi cette dernière à 5 appareils. Ainsi, les deux Airbus A340-300 qui ont suivis ont permis à la compagnie aérienne polynésienne de développer son réseau et d’accroître ses fréquences.
Au 31 décembre 2002, la flotte d’Air Tahiti Nui était composée de 5 avions de la famille Airbus :
- 1 A340-200 immatriculé F-OITN
- 4 A340-300 immatriculés F-OJGF, F-OJTN, F-OSEA et F-OSUN
Néanmoins, après près de 5 années à arborer sur sa dérive la fleur de Tiare, la compagnie aérienne a procédé au retrait de son unique Airbus A340-200 en mai 2003.
Pendant les deux années qui ont suivi, Air Tahiti Nui n’a opéré qu’une flotte réduite de 4 Airbus A340-300.
Mais en juin 2005, la compagnie aérienne a intégré un nouvel avion pour poursuivre son développement. Présenté à la même période au grand public au salon du Bourget, l’Airbus A340-300 immatriculé F-OLOV, s’est ensuite envolé vers Tahiti afin d’y débuter sa carrière.
Pendant deux décennies, Air Tahiti Nui s’est pleinement satisfaite de ses Airbus A340 avant d’envisager leur remplacement à l’horizon 2018-2019.
Une nouvelle ère : l’arrivée des Dreamliner.
De l’avis de tous, l’Airbus A340 aura été un superbe appareil. Il aura notamment permis à Air Tahiti Nui de se forger une solide réputation dans le paysage aérien mondial.
Mais cet avion, un quadriréacteur, a laissé place à une nouvelle génération de biréacteurs, plus économiques et davantage soucieux de l’environnement. En effet, que ce soit en Europe chez Airbus ou aux États-Unis chez Boeing, les avionneurs ont redoublé d’efforts afin de proposer aux compagnies aériennes des avions de dernière génération, aux spécificités opérationnelles incomparables.
Air Tahiti Nui a ainsi du se résoudre à se séparer de ses Airbus A340-300 vieillissants au profit, elle aussi, d’appareils récents.
« Il y a 20 ans, la compagnie avait opté pour le meilleur appareil du marché (…). Depuis, la problématique du réchauffement climatique est devenue de plus en plus présente et les quadriréacteurs ont laissé leur place aux biréacteurs qui sont moins polluants. (…) Grâce à nos cinq Airbus A340, nous avons fait rayonner le fenua aux quatre coins de la planète et vers des destinations assez insolites comme Ushuaia ou les Malouines. Grâce à ces Airbus, Air Tahiti Nui a su s’imposer et prendre sa place dans le monde difficile et impitoyable du transport aérien » – Michel Monvoisin, Président-directeur général d’Air Tahiti Nui.
Ainsi, le 24 septembre 2019 à l’occasion d’une cérémonie sur la plateforme de Tahiti Fa’a’ā, Air Tahiti Nui a définitivement dit au-revoir à l’Airbus A340-300.
La cérémonie du 24/09 en l’honneur de nos derniers #Airbus s’est déroulée dans la plus grande émotion. C’est à présent au #TahitianDreamliner d’écrire les nouvelles pages de l’histoire de nos îles. Au revoir au Mangareva & au Rangiroa !
📷 : ©Stéphane Sayeb #JeudiPhoto pic.twitter.com/rubiFRqq3q
— @AirTahitiNuiFR (@AirTahitiNuiFR) September 26, 2019
Ensuite, les avions immatriculés F-OJGF et F-OSEA se sont envolés pour un dernier vol de 8 heures, vers Marana Pinal Airport, plateforme située entre Tucson et Phoenix.
Quelques jours plus tôt, Rangiroa reliait encore Papeete à Auckland et Mangareva Papeete à Los Angeles et Tokyo.
Si ces retraits ont été possibles c’est que Air Tahiti Nui a reçu ses 4 Boeing 787-9 commandés à l’avionneur américain en avril 2015. La compagnie aérienne possède en propre deux de ces quatre nouveaux appareils, les deux autres sont loués au leaser ALC.
Les 4 avions sont incontestablement neufs.
Ainsi, l’avant-dernier a avoir intégré la flotte est immatriculé F-OVAA (et appelé Bora-Bora). Il est arrivé à Tahiti en juin 2019 après un bref passage au salon du Bourget : un joli clin d’oeil à l’Airbus A340-300, immatriculé F-OLOV, qui s’y était également invité 14 ans plus tôt.
Le dernier Dreamliner, immatriculé quant à lui F-OTOA et appelé Tetiaroa, a rejoint la flotte à la mi-août 2019.
Avec une moyenne d’âge de 6 mois, la flotte de Boeing 787-9 est l’une des plus jeunes au monde.
Avec ce nouvel avion, Air Tahiti Nui introduit une nouvelle classe de voyage : la Premium Economy.
Ainsi, le Boeing 787-9 de la compagnie aérienne polynésienne peut accueillir jusqu’à 294 passagers à son bord :
- 30 en Business (appelée Poerava Business)
- 32 en Premium Economy (appelée Moana Premium)
- 232 en Economy (appelé Moana Economy) répartis en deux espaces cabines
Dans ces trois classes de voyage, Air Tahiti Nui propose de nouveaux produits. La compagnie aérienne n’avait pas connu telles nouveautés depuis 2011.
Nous aurons l’occasion de découvrir en détail les produits Business et Premium Economy au cours de ce dossier dédié.
Outre ses nouveaux aménagements intérieurs d’une grande qualité, Air Tahiti Nui dévoilait également avant l’été 2018 sa nouvelle livrée. Cette dernière est forte en symbolique.
En effet, si les couleurs traditionnelles (à savoir les deux nuances de bleu, dont le superbe turquoise) ainsi que la fleur de Tiare ont été conservées sur cette nouvelle livrée, des motifs polynésiens ont été reproduits sur l’arrière de l’appareil, en turquoise sur un fond bleu nuit uniforme.
- La raie manta symbolise la sagesse, la protection et l’élégance
- La baleine symbolise la force et l’abondance
- L’albatros symbolise la liberté et la capacité à prendre de la hauteur sur les choses afin de voir plus loin
- Le tiki et son oeil veille sur les vols et apportent leur protection symbolique
- Les vagues de l’océan symbolisent le foyer de nos ancêtres, la vie et la continuité
- Les hameçons symbolisent la prospérité l’abondance et la chance
Un avion qui, à l’instar de son prédécesseur, fera « rayonner le fenua aux quatre coins de la planète ».
L’évolution du réseau d’Air Tahiti Nui.
En 1998, les deux premières destinations, consécutivement ouvertes depuis l’aéroport de Papeete, ont respectivement été Los Angeles puis Tokyo.
Au fur et à mesure où Air Tahiti Nui recevait ses Airbus A340-300, de nouvelles liaisons ont progressivement été inaugurées :
- Papeete – Osaka en avril 2000
- Papeete – Auckland en août 2000
- Papeete – Paris en 2002
- New York – Sydney via Papeete fin 2005
Mais en 2009, après une année économiquement très complexe pour Air Tahiti Nui (avec un déficit de près de 40 millions d’euros), la compagnie aérienne a été contrainte de fermer les routes reliant Papeete à Osaka, New York et Sydney.
Aujourd’hui, sous la présidence de Michel Monvoisin, la compagnie va bien et a conservé ses 4 routes phares, exclusivement desservies depuis septembre 2019 avec le Tahitian Dreamliner.
- Papeete – Auckland
- Papeete – Los Angeles
- Papeete – Tokyo
- Papeete – Paris via Los Angeles
Un réseau qui laisse rêveur ! 😉
À suivre > Rencontre avec les artisans de la montée en gamme d’Air Tahiti Nui