L’idée aurait de quoi faire sourire si le contexte n’était pas relativement tragique, pour les deux compagnies concernées. Malaysia Airlines et airberlin, toutes deux membres de l’alliance oneworld, connaissent des périodes de turbulences assez importantes depuis plusieurs années.
La première pour le manque de confiance en matière de sécurité des vols qu’elle inspire, la seconde pour son impossibilité à redresser des finances exsangues, et ce malgré l’aide apportée par Etihad.
Malaysia à la rescousse ?
Malaysia Airlines a annoncé récemment qu’elle prendrait livraison prochainement de six Airbus A330-200 en provenance d’une compagnie aérienne européenne en difficulté. Le cas Alitalia était assez vite balayé car malgré les difficultés de la compagnie italienne, aucun dépôt de bilan ou même réduction de capacité ne se profile à court-terme.
Au contraire d’airberlin.
La compagnie allemande, qui fait face de surcroît à de vraie-fausses grèves de la part de ses navigants, se voit contrainte de réduire la voilure.
Malaysia Airlines de son côté sent revenir des vents plus favorables. Après avoir commandé des Airbus A350 il y a quelques mois, des A330neo, et plus récemment des Boeing 787-9 et des 737 MAX, il semble que la compagnie malaisienne soit bien décidée à revenir dans la compétition sud-asiatique.
Une intégration logique.
Son attrait pour les bi-couloirs d’airberlin s’explique notamment par le fait que ces Airbus sont des avions en leasing chez Aercap, un loueur trop content de retrouver preneur même à bas prix, mais également par le fait que ces appareils sont propulsés par des réacteurs Pratt & Whitney, qu’utilisent déjà Malaysia Airlines.
Malaysia Airlines ne l’explique pas aussi directement, mais il s’avère que ces A330 permettront réellement à la compagnie de monter en capacité puisqu’ils remplaceront directement six Boeing 737-800 les plus anciens en leasing. Des Airbus de 290 places en lieu et place de Boeing de 175 sièges.
Des configurations cabines homogènes.
Les A330 airberlin sont configurés en tri-classes avec une cabine éco en 2 – 4 – 2 et une Premium en configuration similaire mais avec davantage de place en longueur.
En Business on retrouve les sièges Solstys de Stelia Aerospace, qui équipent bon nombre de grandes compagnies.
Malaysia Airlines propose une configuration légèrement différente puisqu’il s’agit de sièges Vantage du constructeur Thompson. Mais ces deux types de sièges ne sont pas si éloignés l’un de l’autre dans la mesure où ils font face à la marche de l’avion et sont full flat aussi bien que full access.
Conclusion.
Peu de monde imaginait Malaysia Airlines encore debout en 2017.
Pourtant, malgré un parcours franchement chaotique la compagnie semble en bonne forme puisque non contente de passer commande d’avions neufs et de grandes capacités, elle ressent le besoin d’augmenter rapidement lesdites capacités.
Pour airberlin la situation n’est pas reluisante, surtout dans un contexte de quasi-faillite.
Reste à savoir, la concernant, si ce délestage lui permettra de garder la tête hors de l’eau. Et côté malaisien si cet appétit n’est pas artificiel, la compagnie ayant encore du mal à remplir ses avions comme en témoigne sa récente décision irrévocable de se séparer de ses coûteux A380.
Tyler.