Depuis plusieurs semaines, nombreuses sont les rumeurs qui circulent autour d’un éventuel investissement de Qatar Airways dans Virgin Australia. Alors que l’accord n’est pas encore finalisé, de nouvelles informations suggèrent qu’une annonce officielle pourrait intervenir sous peu. Cet investissement, s’il est confirmé, pourrait avoir un impact significatif sur l’industrie du transport aérien en Australie.
Qatar Airways : une participation de 20% en jeu.
Selon les rumeurs, Qatar Airways envisagerait d’acquérir 20% de Virgin Australia, actuellement détenue par le fonds d’investissement Bain Capital. Un tel accord marquerait un tournant majeur pour les deux compagnies aériennes, chacune ayant des intérêts distincts dans cette collaboration. En effet, si Virgin Australia a montré son intention de s’introduire en bourse, cette participation de Qatar Airways pourrait jouer un rôle clé dans ce processus.
Cependant, avant de poursuivre dans cette voie, cette approche de la compagnie qatarie devra passer par le filtre du Foreign Investment Review Board australien, qui pourrait émettre des réserves, notamment en raison du fait que cette dernière est détenue par le gouvernement qatari. Ainsi, le rôle du gouvernement australien dans ce type d’acquisition par des entreprises étrangères serait décisif.
Une collaboration déjà en place.
Ce partenariat potentiel avec Virgin Australia s’inscrit dans la continuité d’une relation déjà bien établie entre les deux compagnies aériennes. En 2022, elles ont lancé un partenariat stratégique qui inclut un accord de partage de codes ainsi que des avantages mutuels pour leurs clients fidélisés. Bien que Qatar Airways et Qantas appartiennent toutes deux à l’alliance oneworld, leur collaboration est loin d’être aussi étroite qu’on pourrait l’imaginer. En effet, Qantas privilégie son partenariat avec Emirates, ce qui a souvent limité les opportunités de croissance de Qatar Airways sur le marché australien.
Cette dynamique est accentuée par les accords bilatéraux déséquilibrés entre l’Australie et les pays du Golfe. Par exemple, alors que les Émirats arabes unis bénéficient de 168 vols hebdomadaires vers les grands aéroports australiens, Qatar Airways n’est autorisée qu’à en opérer 28. Cette limitation a d’ailleurs poussé Qatar Airways à organiser des vols « fantômes » pour maximiser sa présence en Australie ; fréquemment décriés, d’ailleurs.
Une stratégie de croissance pour Qatar Airways ?
L’intérêt de Qatar Airways à investir dans Virgin Australia est, selon toute vraisemblance, multiple. D’une part, cette participation pourrait lui permettre d’exercer une influence sur les décisions de Virgin Australia, notamment en matière de plaidoyer auprès des autorités australiennes pour améliorer l’accès de son nouvel actionnaire au marché local.
D’autre part, certains imaginent, probablement à juste titre, que Qatar Airways pourrait louer à Virgin Australia des avions long-courriers afin que cette dernière puisse relancer des vols internationaux, notamment vers Doha. Cela permettrait de contourner les restrictions actuelles imposées à la compagnie à l’oryx. Retour à l’envoyeur ? En effet, certains des Boeing 777 utilisés par Qatar Airways proviennent de l’ancienne flotte de Virgin Australia.
Ne jamais oublier le passé.
Si la compagnie basée à Doha dispose de ressources financières solides grâce au soutien de l’État qatari, les investissements dans des compagnies aériennes étrangères comportent toujours des risques importants. Etihad Airways a déjà fait l’expérience de pertes colossales en tentant de créer un réseau mondial de partenaires aériens, un échec retentissant à l’époque.
Même Qatar Airways a connu des revers, notamment avec la prise de contrôle de la compagnie italienne Meridiana, rebaptisée Air Italy, qui a fini par faire faillite. Toutefois, cette dernière a également réalisé des investissements plus stables dans des entreprises comme IAG (la maison-mère de British Airways), Cathay Pacific ou encore LATAM, où elle détient des parts minoritaires sans chercher à transformer radicalement les opérations de ces opérateurs.
Conclusion.
L’acquisition d’une participation dans Virgin Australia pourrait permettre à Qatar Airways de contourner certaines des restrictions actuelles sur son expansion en Australie, tout en consolidant son partenariat avec la compagnie australienne. Malgré les risques importants potentiels, cette démarche semble s’inscrire dans une stratégie plus large de la compagnie qatarie pour renforcer sa présence internationale. Si cet accord aboutit, il pourrait ouvrir la voie à de nouvelles liaisons long-courriers, notamment entre l’Australie et Doha.
Et vous, que pensez-vous de ce potentiel investissement ?
Julien.