Les Dossiers de Tyler Birth : Brussels Airlines, la compagnie fière d’être belge !
Première partie – L’Afrique au coeur du réseau d’un réseau historique
Deuxième partie – Rencontre avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes de Brussels Airlines pour l’Afrique
Troisième partie – Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et Dakar
Quatrième partie – The Loft : un salon connecté au coeur de l’aéroport !
Cinquième partie – Brussels Airlines, promotrice de l’art de vivre belge
Rencontre avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes de Brussels Airlines pour l’Afrique
Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes de Brussels Airlines pour l’Afrique, à l’occasion de la parution du Dossier de Tyler Birth dédié à la compagnie aérienne belge. C’était pour nous l’occasion d’évoquer les spécificités de Brussels Airlines et de son réseau ainsi que son actualité depuis le rachat total de la compagnie aérienne par Lufthansa Group.
Le réseau de Brussels Airlines.
Tyler Birth – De par son passé avec Sabena, Brussels Airlines est historiquement présente sur les destinations africaines : pourriez-vous nous rappeler les raisons de votre présence sur ce continent ?
Philippe Saeys – Lors de la faillite de Sabena en 2001, la compagnie aérienne était très présente en Afrique. En février 2002, la décision a été prise par la nouvelle compagnie aérienne de poursuivre la desserte du continent africain. Brussels Airlines marche dans les pas de la défunte Sabena, pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, nous disposons d’une connaissance poussée de ces destinations du fait de notre histoire. Dans un second temps, les relations que la Belgique entretien avec le continent africain sont importantes, en terme notamment de commerce extérieur. Nous échangeons beaucoup avec les pays d’Afrique. Par ailleurs, il me semble important de rappeler que Brussels Airlines – tout comme Sabena par le passé – est très bien perçue sur ce continent.
TB – Vous êtes présents presque exclusivement sur l’Afrique francophone : qu’en est-il des destinations anglophones telles que l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ethiopie, le Soudan, le Zimbabwe et l’Egypte ?
PS – Nous sommes tout de même présents dans certains pays anglophones tels que la Gambie, le Liberia, le Ghana ou la Sierra Leone. Nous avons par ailleurs été présents au Kenya jusqu’en 2015. Si nous n’opérons pas ou plus en propre, le Groupe Lufthansa en assure la desserte. En tout, Brussels Airlines dessert 7 à 8 pays africains, non francophones : des pays bilingues comme le Rwanda ou le Cameroun mais aussi des pays parlant le portugais comme l’Angola. Ensuite, la contrainte pour certaines destinations est purement technique : le rayon d’action de nos Airbus A330 ne nous permet pas de desservir, sans escale, des pays comme l’Afrique du Sud ou la Tanzanie. Et nous savons que les passagers préfèrent les vols sans escale.
« les relations que la Belgique entretien avec le continent africain sont importantes, en terme notamment de commerce extérieur. »
TB – Votre présence en Asie n’a jamais réellement été actée (exception faite de l’Inde et du Japon du temps de Sabena). Est-ce que la reprise des vols vers l’Inde préfigure une extension du réseau asiatique ou est-ce que vous palliez uniquement à la réorganisation stratégique de Jet Airways depuis leur départ ?
PS – Jusqu’à il y a 4 ans, Brussels Airlines ne desservait pas l’Amérique du Nord. Pourtant, nous avons su ouvrir trois destinations : New York, Washington et Toronto. L’Europe et l’Afrique sont nos zones de confort, c’est certain. L’ouverture de la ligne Brussels – Bombay est essentielle puisque l’Inde représente un important marché pour la Belgique, notamment en raison des échanges commerciaux dans le secteur du diamant. Même sans le retrait de Jet Airways, Brussels Airlines aurait tenté sa chance vers cette destination. Notre compagnie a prouvé qu’elle pouvait réussir lorsqu’elle sortait de sa zone de confort avec les destinations nord-américaines. Si un développement plus important en Asie n’est pas à exclure, il ne faut pas oublier que nous sommes partenaire d’un groupe et qu’il pourrait être inopportun d’opérer à plusieurs sur un petit marché. Néanmoins, les destinations à forts potentiels sont observées de près.
« L’Europe et l’Afrique sont nos zones de confort. »
TB – Partie prenante de LH Group, vous remplissez également vos appareils avec les clients de vos partenaires. Quelles sont cependant les lignes où Brussels Airlines est la plus demandée en point à point ?
PS – Bruxelles est essentiellement un aéroport de transit. Le marché belge est petit comparé à un marché comme la France ou l’Allemagne. Un voyageur sur cinq est en provenance de la Belgique. Notre collaboration avec Lufthansa Group permet de faciliter le transfert des passagers vers l’Afrique, comme notamment vers le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore la Gambie. Le remplissage de nos appareils va également varier en fonction des différents types de marché. La clientèle n’est pas la même si elle est d’origine « loisirs » ou « affaires ». Mais les ratios sont très proches les uns des autres.
Les relations avec LH Group.
TB – Il y a un mois, LH Group annonçait le rachat total de Brussels Airlines. Quelles sont les conséquences visibles par les clients de ce rachat ? Quelle sera la nouvelle stratégie adoptée par la compagnie belge ?
PS – Pour l’instant, rien ne change pour le client. Lufthansa Group était intéressée depuis longtemps par Brussels Airlines. Elle l’a tout d’abord montré en faisant l’acquisition en 2008 de 45% du capital de la compagnie puis en décembre 2016, en obtenant la totalité de Brussels Airlines. L’intérêt principal de LH Group n’est autre que l’implantation de notre compagnie aérienne sur le continent Africain. Sur 19 destinations desservies en Afrique, seule l’Angola est opérée conjointement avec Lufthansa. Ce rachat met avant tout en lumière la complémentarité de nos réseaux et de nombreuses synergies entre Brussels Airlines et le Groupe sont à venir. Nous sommes actuellement en phase d’analyse et cela prendra, a minima, deux années pour déterminer le futur conjoint de nos compagnies. Nous conservons une gestion autonome de nos activités et l’équipe actuelle de Brussels Airlines est maintenue. Sur le long terme, notre intégration dans le groupe n’aura que des avantages pour nos clients, vu que les synergies entre les compagnies membres du groupe vont créer encore plus d’innovation pour le voyageur.
« L’intérêt principal de LH Group n’est autre que l’implantation de notre compagnie aérienne sur le continent Africain. »
TB – Votre cabines Business est équipée des mêmes sièges que deux autres compagnies du Groupe (SWISS et Austrian) : était-ce une volonté pour LH Group d’harmoniser les commandes auprès du fournisseur Thompson Aero ou existe t-il une volonté de flexibilité en terme de flotte et d’échange d’avions entre les compagnies ?
PS – Brussels Airlines a été la première des trois à installer à bord de ses appareils ces sièges Business complètement full-flat de Thompson Aero, avec une inclinaison à 180°. Lorsque nous avons introduit ce siège en 2012, il existait une forte demande de la part de nos clients afin de voyager à bord d’appareil équipés de sièges qui pouvaient se transformer en véritable lit une fois à plat. Les retours de nos clients sont essentiels et nous conduisent à nous améliorer perpétuellement. Nous sommes actuellement en phase de sélection pour un nouveau siège Business Class, que nous introduirons à l’horizon 2018, lors de notre prochain changement d’appareil. Aujourd’hui, sur une cabine de 30 sièges, seuls 4 ne permettent pas l’accès direct au couloir en Business Class (sur les Airbus A330-200 et 6 sur les Airbus A330-300, ndlr). Nous cherchons à changer ceci. Par ailleurs, nous avons par tradition de modifier l’ensemble de nos cabines lorsque nous changeons de siège. Notre Economy Class recevra également son lot d’améliorations.
TB – Brussels Airlines possède, en sus de Miles & More, son propre programme de fidélité. Quel avenir voyez vous pour LOOP ? Le programme rencontre t-il le succès escompté ?
PS – LOOP est un programme de fidélisation destiné exclusivement aux réseaux court et moyen-courriers de Brussels Airlines. En revanche, c’est bien Miles & More qui s’applique sur le réseau long-courrier. Si les passagers ne peuvent pas choisir d’utiliser le programme LOOP sur un vol de longue distance, ils ont la possibilité de sélectionner le programme Miles & More sur leurs vols en Europe : la décision se prend vol par vol. L’objectif initial de LOOP était de permettre aux passagers de voir plus rapidement les bénéfices réels d’un programme de fidélité. Ce programme a été incrémenté en total accord avec LH Group et est très apprécié par notre clientèle. Nous nous étions fixé un objectif de 120 000 adhérents, nous en sommes aujourd’hui à presque 200 000 ! Ce programme pourrait constituer une belle opportunité de développement au sein même du Groupe.
« L’objectif initial de LOOP était de permettre aux passagers de voir plus rapidement les bénéfices réels d’un programme de fidélité. »
Le produit et la flotte.
TB – Quelle est la touche belge qu’apporte Brussels Airlines à son offre ?
PS – La première caractéristique n’est pas belge mais européenne. Nous exploitons une flotte exclusivement composée d’Airbus. Ensuite, vous n’êtes pas sans savoir que trois appareils de notre flotte mettent en avant des « icônes belges ». Nous sommes très fiers de notre appareils aux couleurs de Tintin (qu’il y a t-il de plus belge que Tintin, n’est-ce pas ?), de celui arborant les chefs d’oeuvres du peintre Magritte ou bien même celui en livrée des Red Devils (l’équipe nationale belge de football).
De plus, tous les ans et à l’été, nous acheminons vers la Belgique et depuis le monde entier des passagers venus assister au festival Tomorrowland. Il s’agissait de 108 vols et plus de 10 000 clients en 2016 et cette année ils seront encore plus nombreux vu que le festival aura lieu pendant deux weekends au lieu d’un. Par ailleurs, nous nous attachons à promouvoir ce qui se fait de mieux en Belgique lors de nos vols. Ainsi, tous les trois mois un nouveau Chef belge étoilé (en collaboration avec les équipes du catering) propose des produits aux accents résolument belges. Nous distribuons également à tous les passagers en Business Class une boîte de chocolat de Neuhaus, ou nous proposons à nos clients de déguster des frites ou des gaufres à bord. Enfin, les belges parlent beaucoup de langues puisque nous sommes un pays trilingue : le français, le néerlandais et l’allemand. Nos clients apprécient que nous puissions converser avec eux dans la langue du pays de destination. Finalement, ce que Brussels Airlines offre à ses clients, c’est un art de vivre « à la belge » !
TB – Vous instauriez en 2016 votre nouveau produit Economy Privilege. Pouvez-vous nous en dire plus ? À quel besoin ce produit répond-il ?
PS – L’Economy Privilege répond véritablement à la demande de notre clientèle Economy mais également Business. Certains passagers en Economy Class étaient prêts à payer plus cher pour un meilleur confort à bord et certains passagers anciennement Business qui, du fait de restrictions budgétaires de leurs entreprises ou pour leurs voyages personnels, souhaitaient bien voyager tout en économisant. Notre Economy Privilege apporte une solution intermédiaire. Brussels Airlines ne voulait pas attendre 2018 et le retrofit des appareils pour proposer quelque chose à ses clients désireux d’un tel produit. Nous avons retiré un rang en classe Economy afin d’améliorer l’inclinaison du siège. Par ailleurs, le service à bord est également amélioré puisque nous proposons à nos passagers Economy Privilege un apéritif au champagne, un catering légèrement différent, un kit de confort et des écouteurs différenciés. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce produit n’est que temporaire puisqu’un siège dédié à cette cabine fera son apparition avec les prochains appareils. Aujourd’hui, l’offre est incontestablement intéressante puisqu’il ne faut ajouter que 120 EUR par aller – simple pour obtenir l’upgrade. Beaucoup de passagers choisissent cela. Introduite au 1er juillet 2016, nous sommes déjà 35% au-dessus de l’objectif que nous nous étions fixé et il y a fort à parier que cela se poursuivra en 2017 !
« Brussels Airlines ne voulait pas attendre 2018 et le retrofit des appareils pour proposer quelque chose à ses clients désireux d’un tel produit. »
https://www.youtube.com/watch?v=P5fQoVjeo5c
TB – Vous opérez une flotte exclusivement d’Airbus (exception faite des Avro en cours de remplacement) : qu’en est-il du renouvellement des avions les plus anciens ? Brussels Airlines envisage t-elle de passer commande aux équipes de Fabrice Brégier chez Airbus ? Des A350 ? A330neo ? A320neo ?
PS – En effet, nous retirons nos Avro de la flotte et nous les remplaçons par des Airbus A319. Nos Airbus A319 sont quant à eux changés par des Airbus A320 et nous opérons une flotte d’Airbus A330 pour nos destinations long-courriers. Concernant le remplacement des Airbus A330, la décision finale n’est pas encore prise. Nous devrions annoncer vers le fin 2017 notre choix d’appareils qui viendront intégrer la flotte en replacement des anciens.
TB – Vous définissez-vous comme le transporteur officiel de l’Union Européenne ?
PS – Nous sommes basés à Bruxelles mais nous n’avons pas de titre officiel nous désignant comme le transporteur de l’Union Européenne. Néanmoins, il est vrai que nous avons des contrats commerciaux avec les institutions européennes et l’OTAN. En définitive, c’est le client qui a toujours la décision finale lors du choix de son transporteur aérien.
« Nous devrions annoncer vers le fin 2017 notre choix d’appareils qui viendront intégrer la flotte en replacement des anciens. »
Propos recueillis par Tyler Birth.
> Troisième partie : Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et Dakar
[…] partie – L’Afrique au coeur du réseau d’un réseau historique Deuxième partie – Rencontre avec Philippe Saeyes, vice-Président en charge des ventes de Br… Troisième partie – Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et […]
[…] partie – L’Afrique au coeur d’un réseau historique Deuxième partie – Rencontre avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes pour … Troisième partie – Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et […]
[…] partie – L’Afrique au coeur du réseau d’un réseau historique Deuxième partie – Rencontre avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes de Bru… Troisième partie – Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et […]
[…] partie – L’Afrique au coeur du réseau d’un réseau historique Deuxième partie – Rencontre avec Philippe Saeys, vice-Président en charge des ventes de Bru… Troisième partie – Embarquement à bord du vol SN205 en Business Class entre Bruxelles et […]