La compagnie aérienne chinoise Hainan Airlines fait de plus en plus parler d’elle ces dernières années. Arrivée plus tard que ses grandes concurrentes Air China, China Eastern et China Southern, elle assume un grand appétit international tout en se développant selon un modèle quelque peu différent.
Un développement sans hub.
Hainan Airlines s’est assez vite démarquée en exploitant un nombre important de lignes aériennes en dehors de son hub historique de Haikou, située dans le sud du pays et depuis laquelle elle vole essentiellement vers des destinations domestiques.
Hainan Airlines développe également un grand réseau au départ de villes secondaires chinoises. C’est ainsi que Los Angeles se trouve reliée à Chengdu, Chongqing et Changsha.
Quant à New-York, elle est reliée à Chengdu et Chongqing.
D’autres villes chinoises permettent des vols internationaux à l’image de Xian, reliée à l’Australie. C’est d’ailleurs d’ici que la compagnie opère son unique vol vers Paris.
Si Hainan Airlines mise sur les villes secondaires c’est avant tout parce qu’elle souhaite s’implanter durablement dans ces villes qui représente des bassins de population très importants. Elle ouvre donc cette année de nombreuses nouvelles lignes selon un schéma qui semble relativement aléatoire.
Les chinois de ces grandes villes représentent la nouvelle génération au pouvoir d’achat croissant, et se voient ainsi offrir la possibilité de voyager loin en vol direct, ou via une escale plus efficace et moins dense que Pékin ou Shanghai.
Inversement, la compagnie permet à des australiens, américains et européen de rejoindre plus facilement ces nouveaux pôles industriels.
Encore Alaska Airlines !
Voyager avec Hainan permet en outre de cumuler des miles chez Alaska Airlines, la compagnie aérienne offrant sans doute le meilleur programme de fidélité au monde.
Un minimum de 25% en éco mais 200 à 250% de miles en Business !
Côté utilisation, l’aller-simple entre l’Asie et les Etats-Unis – le seul marché où il est possible de les utiliser – est facturé 30 000 miles en Eco et 50 000 miles en Business. Soit 10 000 miles de plus que Cathay Pacific en Business.
Malheureusement, le transporteur chinois impose 100 à 750 USD de frais pour chaque billet award !
Derrière Hainan, HNA Group.
La compagnie aérienne Hainan Airlines n’évolue pas seule et fait parti du puissant groupe industriel HNA Group. Ce dernier regroupe de nombreuses autres compagnies aériennes autour de Hainan Airlines : Beijing Capital Airlines, Hong Kong Airlines, HK Express, Lucky Air, Tianjin Airlines etc.
En dehors de ces compagnies aériennes, HNA Group a investi dans de nombreuses compagnies plus où moins en difficulté telles TAP Portugal, Virgin Australia, Comair, Azul Brazilian Airlines, ainsi que la française Aigle Azur.
Aigle Azur : la plus orientale des compagnie françaises ?
HNA Group détient 48% de la compagnie Aigle Azur, quasiment le maximum qui lui soit autorisé par les règles de l’Union Européenne qui interdisent à tout acteur non-communautaire de posséder une part majoritaire dans une compagnie aérienne européenne. Le reste des parts appartient au Weaving Group.
Le projet initial était de permettre à la compagnie française d’opérer des vols entre Paris et Pékin en utilisant un A330 appartenant à Hainan. Mais celui-ci fut rapidement avorté, le conglomérat chinois préférant renforcer les positions d’Aigle Azur sur le marché loisir méditerranéen : Portugal, Maghreb, Liban, ou encore Sénégal.
Depuis peu, c’est Frantz Yvelin qui en est devenu le Directeur Général de cette belle compagnie française.
Celui qui, avant son quarantième anniversaire avait déjà lancé deux compagnies aériennes, L’avion puis La Compagnie, se voit ainsi confier une mission d’une tout autre envergure : celui de reprendre en main les opérations de la deuxième plus grande compagnie indépendante française.
Conclusion.
Le HNA Group est engagé dans une démarche qui rappelle celle d’Etihad Partners : celle d’investir dans des compagnies aériennes que tout semble opposer et opérant sur des marchés grès hétéroclites.
Cependant une différence de taille les distingue : le pays hôte de cette grande entreprise est un marché gigantesque de plus d’un milliard de passagers potentiels : les opportunités de lignes aériennes en sont infiniment plus importantes que celles auxquelles peut rêver le transporteur émiratie.
Côté français il sera intéressant d’observer comment les ambitions chinoises s’articuleront avec celles du nouveau PDG de leur filiale.
Tyler.