L’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) a publié ses prévisions pour 2024 consécutivement à l’Assemblée Générale Annuelle qui s’est tenue à Dubaï, annonçant des perspectives financières prometteuses pour l’industrie du transport aérien et ce, malgré un bénéfice net par passager qui demeure à un niveau relativement bas.
Une croissance historique des revenus malgré une décélération de la croissance du trafic.
Les revenus de l’industrie du transport aérien devraient atteindre 925 milliards d’euros en 2024 (soit996 milliards de dollars), marquant ainsi une croissance de 10% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre représente la valeur nominale la plus élevée de l’histoire de l’aviation, frôlant le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars. L’augmentation du trafic sera le principal moteur de cette croissance, et ce, même si les gains des rendements passagers sont contrebalancés par une baisse des rendements du fret. Par conséquent, les revenus globaux par tonne-kilomètre disponible (ATK) devraient rester stables par rapport à 2023.
Après deux années de forte reprise suite aux bas niveaux de la pandémie, la croissance du trafic devrait ralentir en 2024. Avec la stabilisation des rendements passagers, les revenus passagers devraient connaître une hausse de 14% en glissement annuel, selon les données fournies par IATA.
Malgré ces performances impressionnantes, l’industrie doit encore combler le fossé des revenus accumulés entre 2020 et 2022. En supposant des revenus stables durant cette période, le déficit s’élève à 880 milliards de dollars, soit près de quatre fois les revenus supplémentaires générés entre 2023 et 2024 par rapport à la base de 2019.
Les revenus du fret devraient quant à eux diminuer de 13% en 2024. Toutefois, cette baisse représente une amélioration par rapport à la chute de 33% observée en 2023. La reprise anticipée de 5% en tonnes-kilomètres de fret (CTK) sera partiellement compensée par une réduction plus marquée des rendements du fret aérien. Il s’agirait de la troisième année consécutive de diminution des rendements, même s’ils devraient rester supérieurs de 18% à la moyenne des années 2017–2019.
Mon opinion sur le sujet.
Les prévisions de IATA pour l’année 2024 révèlent un optimisme plus qu’appréciable dans un secteur qui a été durement éprouvé par la pandémie de coronavirus. Avec des revenus attendus à un niveau record de 925 milliards d’euros, l’industrie du transport aérien semble prête à tourner la page de cette crise historique qui aura eu un impact considérable sur la manière même de concevoir les voyages en avion.
Cependant, cette performance ne doit pas masquer les défis persistants, notamment en Europe. La stabilisation des rendements passagers et la baisse continue des rendements du fret soulignent la nécessité pour les compagnies aériennes de demeurer attentives aux mesures des pouvoirs publics qui impactent leur activité et innovantes pour maintenir leur rentabilité. De plus, le déficit accumulé entre 2020 et 2022, malgré sa réduction, reste le témoignage des lourdes pertes subies par l’industrie et des efforts encore nécessaires pour retrouver une pleine santé financière.
Et puisque des turbulences sont à prévoir, l’industrie devra poursuivre ses efforts, notamment en matière d’investissement et d’innovation (afin, par exemple, de tendre rapidement vers le zero net carbone), pour s’assurer d’une croissance durable, et ce, malgré de belles perspectives pour 2024.
Ne boudons pas notre plaisir ! 😉
Conclusion.
L’année 2024 s’annonce donc prometteuse pour l’industrie du transport aérien avec des revenus record en vue. Cependant, les défis demeurent, notamment la nécessité de rattraper les pertes accumulées pendant les années de pandémie. Les prévisions de IATA offrent néanmoins une perspective optimiste pour les acteurs du secteur, marquée par une reprise robuste et une croissance soutenue.
Et vous, que pensez-vous de ces très bons résultats ?
Julien.