On a du mal à imaginer que cela puisse être la fin, tant Aigle Azur est profondément ancrée dans le paysage tricolore. Il y a encore de cela quelques semaines, la compagnie aérienne française, menée par son Président-directeur général Frantz Yvelin, se voulait rassurante. En effet, selon les informations communiquées par la direction de la compagnie, cette dernière disposait de suffisamment de fonds propres (environ 25 millions d’euros) lui permettant de poursuivre aisément ses activités de transporteur.
Mais voilà, Aigle Azur, qui accuse des pertes financières importantes depuis 2012, a dernièrement essuyé plusieurs revers. Le dernier en date ? L’arrêt annoncé de sa desserte de Sao Paulo, faute de trouver un accord avec son ancienne partenaire, la brésilienne Azul. Ainsi, Aigle Azur ne devait plus desservir la plateforme de Campinas à compter du 10 septembre 2019.
Cependant, ces derniers jours, les observateurs ont pu assister un remake de feuilleton américain Dallas, en tristement moins bien.
Entre un actionnaire minoritaire, Gérard Houa, qui a tenté un passage en force afin de prendre le contrôle de la compagnie aérienne il y a de cela quelques jours, son débarquement quasi-immédiat sur intervention des forces de l’ordre, le dépôt de plainte de Frantz Yvelin à son encontre, la démission hier de ce dernier, la mise en redressement judiciaire de la compagnie … l’actualité de la compagnie aérienne tricolore a été pour le moins chargée (en ondes négatives).
Il n’en fallait pas plus pour tendre un peu plus la situation.
Ainsi, trois jours seulement après son placement en redressement judiciaire, Aigle Azur a annoncé aujourd’hui la suspension immédiate de ses dessertes du Mali, du Portugal et du Brésil.
Désormais, la compagnie l’annonce, elle est entrée en phase active de recherche d’un repreneur. Cette période, encadrée par la justice commerciale, impose à Aigle Azur de suspendre progressivement ses vols réguliers. Nous avions évoqué une situation similaire quand feu Jet Airways menait également de son côté sa recherche de repreneurs en avril dernier.
Quant aux billets, la commercialisation sera suspendue à compter du 10 septembre 2019. À partir de cette date, la compagnie aérienne ne pourra plus faire rentrer de liquidité dans ses caisses. Cette date, fixée, intervient également au lendemain de la date limite de dépôt d’offres de reprise d’Aigle Azur.
Aujourd’hui, plusieurs repreneurs sont d’ores et déjà évoqués.
Ainsi, on retrouve bien entendu Gérard Houa, l’actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne, qui affirme être en mesure d’injecter 15 millions d’euros dans les caisses de la compagnie aérienne. Son plan est simple : recentrer ses activités sur l’Afrique et l’Algérie, les poumons de l’activité d’Aigle Azur.
Par ailleurs, Air France pourrait se porter candidate à la reprise de sa consoeur tricolore. Sans oublier, bien entendu, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, anciens dirigeants du groupe Air France, écarté pour le premier des affaires de HOP! Air France à l’arrivée de Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe franco-néerlandais.
Un Comité d’Enterprise extraordinaire se réunira lundi 9 septembre 2019.
Conclusion.
Aigle Azur est une belle compagnie aérienne.
En 2018, cette dernière a transporté près de 2 millions de passagers et a généré un chiffre d’affaires de près de 300 millions d’euros.
Si elle était amenée à disparaître, ce sont plus 1 150 employés (dont un tiers basés à l’étranger) qui se retrouveraient sans emploi.
Il est temps de trouver une solution pour que le transport aérien tricolore survive et prospère …
Tyler.