Les nations européennes se préparent dès maintenant à l’après-pandémie de coronavirus afin de soutenir leurs économies mises à mal par cette dernière. L’Italie, fortement fragilisée par une situation qui semble s’être installée dans la durée, annonce d’ores et déjà les premières mesures qu’elle entend mettre en place pour aider ses entreprises les plus fragilisées.
Alitalia, sauvée ?
Pour Alitalia, le ciel s’éclaircit.
En effet, la principale compagnie aérienne italienne est désormais en passe d’être renationalisée par le gouvernement italien qui, compte tenu de la situation complexe dans laquelle elle se trouve, s’est décidé à lui apporter son aide.
Ainsi, le gouvernement a annoncé aujourd’hui les différentes aides qu’il entend fournir aux entreprises nationales dont une enveloppe de 600 millions d’euros de financement supplémentaire pour Alitalia. Le Ministère de l’Économie entend former une nouvelle entreprise publique afin de gérer la compagnie aérienne.
Une nécessité.
Le quotidien d’Alitalia a souvent été compliqué.
C’est en 2015 que la compagnie aérienne italienne se rapproche d’Etihad Airways, consécutivement à la création de la Società Aerea Italiana (SAI). Le dépôt de bilan de la Compagnia Aerea Italiana (CAI) la veille s’était accompagné de la suppression massive de postes, aussi bien au sol que chez les navigants.
Etihad Airways, qui détenait 49% des parts de l’entreprise gestionnaire d’Alitalia, n’a eu de cesse d’imposer son style afin de permettre à l’italienne de reprendre des couleurs.
Mais à la mi-2017, la compagnie d’Abu Dhabi, confrontée également à un grave problème de financement, a pris la lourde décision de mettre un terme à son investissement italien.
Etihad Airways ne sera jamais parvenue à faire d’Alitalia un investissement profitable.
Depuis le désengagement d’Etihad, le gouvernement italien, actionnaire, cherche désespérément un repreneur pour sa compagnie aérienne.
Sans succès.
La morosité du transport aérien italien.
Récemment, Air Italy, soutenue jusqu’à présent par le groupe Qatar Airways (qui, pour mémoire, détenait 49% des parts de la société gestionnaire), a déposé le bilan. Cette faillite a provoqué l’ire du Ministre italien des Transports qui indiquait vouloir trouver des solutions pour Air Italy.
En l’état, il était donc impossible pour l’Italie de laisser Alitalia emprunter le même chemin que feu sa jeune consoeur. Si Alitalia et Air Italy avaient, à quelques semaines d’intervalle, cessé leurs opérations, le pays tout entier aurait pu en pâtir.
Conclusion.
Alitalia continuera donc de vivre sous perfusion de l’État italien : le prix à payer pour que le pays tout entier ne se passe pas d’une compagnie nationale.
Rien n’indique que cette dernière restera pour toujours dans l’escarcelle étatique. Mais pour pouvoir se vendre, il faudrait qu’Alitalia devienne un jour profitable.
Ce qui ne semble pas être à l’ordre du jour …
Tyler.