La sortie de crise n’était pas pour aujourd’hui. Nous évoquions en début de semaine le mouvement social installé chez Air France depuis maintenant plusieurs semaines – portant à 9 (déjà !) le nombre de jours de grève cumulés et à 220 millions d’euros la facture pour la compagnie tricolore.
Ce n’est pourtant pas faute, pour la direction d’Air France, de chercher à résoudre le conflit en apportant satisfaction relative aux demandes des syndicats sans pour autant mettre en danger la compagnie, dans l’intérêt de tous. Ainsi, lundi, Jean-Marc Janaillac et son équipe avaient proposé aux salariés :
- une augmentation des salaires de 2% en 2018
- une augmentation des salaires de 5% supplémentaires sur la période 2019-2021 encadrée par un pacte de croissance responsable
Pour la compagnie aérienne, « avec cet accord, les salaires seraient augmentés, en moyenne sur la période, de 12,5% (comprenant une augmentation générale de 7% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/glissement vieillissement technicité) ».
La proposition était soumise à ratification jusqu’à aujourd’hui vendredi, midi.
Sans succès.
Le Président-directeur général du groupe Air France – KLM s’est donc publiquement exprimé sur cet échec.
Le vote.
Jean-Marc Janaillac a appelé l’ensemble des salariés de la compagnie aux urnes (électroniques).
« Pour mettre fin au désastre et réengager l’ensemble de la compagnie dans sa dynamique de croissance, j’ai décidé d’appeler chacun à faire entendre sa voix. Une consultation par vote électronique débutera le 26 avril et se terminera début mai. Elle invitera l’ensemble des salariés de la compagnie à se prononcer sur l’accord proposé le 16 avril 2018. » – Jean-Marc Janaillac
Ainsi, à compter du 26 avril 2018 et pendant quelques jours, tous les employés seront amenés à donner leur avis sur la proposition d’accord présenté lundi aux syndicats. Cette consultation n’a cependant pas de valeur légale mais elle permettra au moins de prendre le pouls de l’entreprise.
En effet, si l’impact de la grève est important, que ce soit financièrement pour la compagnie ou en terme d’image vis à vis des clients de celle-ci, tous les salariés ne sont pas grévistes, loin s’en faut.
Rappelons-le, Air France parvient tout de même à assurer une très grande partie de ses vols.
Cette consultation pourrait cependant avoir de lourdes conséquences, notamment pour Jean-Marc Janaillac qui a décidé de mettre en jeu son poste à la tête de la compagnie.
« Je tirerai bien entendu toutes les conséquences du résultat de cette consultation. Si le résultat est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester à la tête de l’entreprise. » – Jean-Marc Janaillac
Démarche courageuse et responsable.
L’approbation des pairs.
Ce soir, la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande) a pris position et apporte son soutien à Jean-Marc Janaillac et à la direction d’Air France.
Pour mémoire, les membres de FNAM ne sont autres que :
- Alain Battisti, Chalair (et Président de la FNAM)
- Pascal de Izaguirre, Corsair International
- Laurent Magnin, XL Airways et La Compagnie
- Frantz Yvelin, Aigle Azur
- Marc Rochet, Air Caraïbes et French bee
- Bertrand d’Yvoire, Dassault Falcon Service
Le drapeau français à l’honneur, donc.
Ainsi, la Fédération rappelle la conjoncture du transport aérien français et la situation difficile dans laquelle Air France est contrainte d’évoluer.
« Le pavillon français n’a capté que 10% de la croissance du transport aérien en France depuis 5 ans. Dans un contexte qui reste fragile pour le pavillon français, ils soutiennent de la Direction d’Air France dans la poursuite de sa stratégie de croissance. »
Un soutien bienvenue pendant la tempête !
Conclusion.
Consulter les salariés, principaux concernés, est la meilleure idée possible pendant cette grève. Jean-Marc Janaillac joue sans doute là son va-tout.
Il y a fort à parier que majoritairement les salariés approuvent la direction et le projet d’accord présenté lundi dernier.
Maintenant, en cas d’approbation, l’intersyndicale ne sera aucunement contrainte par ce résultat. Pour l’heure, les syndicats ont déjà appelé à d’autres journées de mobilisation en mai 2018 et n’envisagent pas une seule seconde de relâcher la pression sur la Direction.
Appelons-en au bon sens maintenant …
Et espérons une sortie prochaine de la crise !
Crédit photo couverture : Sipa Press
Quel gâchis. 9 ans platinum pour envisager à présent de ne voler que sur les companies partenaires pour éviter ces annulations sources de tensions et problèmes. D’autant que le service a également baissé. AF ne propose toujours pas des sièges full flat sur l’ensemble de ses vols et la qualité des repas a baissé.
Cette compagnie va a sa perte. Quand on penses que 4000 candidats se sont présentés’ au concours cadet (et qu’il y a 4000 pilotes). Il suffit de prendre tous les cadets, ils ne feront certainement pas grève trop heureux d’etre embauché pour faire ce beau métier.