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Décision de la FAA : Boeing doit reprendre ses travaux !

Consécutivement aux accidents mortels du vol JT610 de Lion Air (reliant Jakarta à l’île de Bangka) et du vol ET302 d’Ethiopian Airlines (reliant Addis Abeba à Nairobi) opérés tous deux en Boeing 737 MAX 8, l’avion s’est retrouvé cloué au sol avec l’interdiction mondiale formelle de voler commercialement jusqu’à nouvel ordre. Les premières conclusions de l’enquête du crash du vol Lion Air JT610 auraient démontré la défaillance du système anti-décrochage MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System, ndlr), également suspecté d’avoir causé la perte début mars d’un deuxième Boeing 737 MAX 8, appartement quant à lui à Ethiopian Airlines.

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Crédit : CNN

Les correctifs.

Mercredi dernier, Boeing avait réuni plus de 200 pilotes, dirigeants et régulateurs à une réunion d’information organisée pour présenter son plan de remise en service du 737 MAX. À l’ordre du jour, les correctifs à apporter au système MCAS défaillant visant à l’empêcher de s’activer automatiquement lors de la transmission de données erronées par l’une des deux sondes d’incidence.

Afin de valider ces modifications et permettre à Boeing d’envisager la remise en service de son appareil, celles-ci devaient recevoir le feu vert de la FAA (Federal Aviation Administration, ndlr), elle aussi pointée du doigt pour avoir certifier l’appareil peut-être trop rapidement. Jusqu’à présent, si l’avionneur américain a stoppé la livraison de ses Boeing 737 MAX 8 (il ne faut pas oublier que plusieurs compagnies aériennes sont désormais réticentes à poursuivre cette aventure à l’instar de Garuda Indonesia qui a annulé sa commande de 49 avions passée en 2014), la production est quant à elle toujours en cours.

Cependant, il y a 48 heures, l’Administration Fédérale (américaine) de l’Aviation a officiellement déclaré qu’elle n’était pas satisfaite de la réponse apportée par Boeing jugeant ainsi les correctifs apportés au logiciel insuffisants et invitant l’avionneur à « fournir un travail supplémentaire (…) pour s’assurer que Boeing a identifié et traité de manière appropriée tous les problèmes pertinents ».

 

La FAA redouble donc de prudence, d’autant plus que l’EASA et Transport Canada ont annoncé également qu’elles procèderaient elle-mêmes à l’évaluation rigoureuse des modifications apportées au logiciel avant de réautoriser l’exploitation commerciale du Boeing 737 MAX 8. Ainsi, ces deux entités se désolidarisent de l’administration américaine (contrairement à ce qui est habituellement de coutume de faire) en sous-entendant qu’elles ne font plus confiance à la certification de la FAA.

Un point sur la situation.

Les Boeing 737 MAX 8 ne reprendront pas les airs demain, c’est certain.

Entre le temps que Boeing accordera à la réévaluation de sa copie, l’attente des feux verts respectifs de la FAA, de l’EASA, de Transport Canada et très certainement de la Chine, il s’écoulera, à n’en pas douter, plusieurs mois.

À l’image de celles de Southwest Airlines, les inquiétudes demeurent. La compagnie aérienne américaine a d’ores et déjà pris la décision de stocker ses appareils à Victorville dans l’attente de la réouverture du ciel pour le MAX. Comble de malchance pour l’avionneur, lors du convoyage de ses avions vers le désert californien, l’un des Boeing 737 MAX 8 de Southwest a rencontré une panne moteur en vol l’obligeant à se déclarer en situation d’urgence.

Les images du stockage sont impressionnantes.

Par ailleurs, le calendrier n’est ni favorable à Boeing, ni aux compagnies aériennes clientes du Boeing 737 MAX 8. Avec 371 avions jusqu’à présent en service, les compagnies opératrices sont contraintes de réajuster le déploiement de leur flotte pour la saison estivale IATA qui a débuté le 31 mars 2019 ; non sans préjudice. Ainsi, par exemple en France, Air Canada devait fait ses début à Bordeaux (depuis Montréal) le 25 mai 2019 en Boeing 737 MAX 8. Compte tenu des 24 avions cloués au sol, la compagnie aérienne canadienne est contrainte de différer l’inauguration de cette ligne. Désormais, celle-ci est prévue en pointe été, courant juillet 2019.

Conclusion.

Le backlog du MAX est impressionnant. Actuellement, ce sont près de 5 000 appareils qui sont encore enregistrés dans les carnets de commande de l’avionneur américain.

Non seulement Boeing traverse une importante crise de confiance de ses partenaires commerciaux et des voyageurs du monde entier, mais les marchés financiers sont également très réceptifs à ces deux terribles accidents et aux problèmes rencontrés sur le système MCAS jugés défaillant. En effet, l’avionneur a perdu près de 40 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis l’accident fatal de 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines survenu le 10 mars 2019.

Les prochains correctifs qui seront présentés à la FAA se doivent d’être à la hauteur des attentes de l’administration. Boeing devra ensuite s’atteler à convaincre les organes canadien, européen et chinois pour permettre à l’avion de reprendre les airs.

Cette situation de crise ne pourra pas durer. Ni pour Boeing, ni pour les compagnies aériennes opératrices.

Tyler.

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