Sans véritablement le vouloir, nous avons créé une micro-polémique sur Twitter hier. En cause ? Une publication portant sur le sacro-saint produit Business d’Air France, encensé par les aficionados de la compagnie au code barre et, bien entendu, ses employés (ou ayants droits).
⚠️ #AirFrance, il devient urgent de réagir. À trop s’approcher des limites de l’acceptable, on en vient à en oublier la 📈 en gamme. Plateau (et entrée 😖) indigne d’une #Business de premier plan. Chère @AnneRigail, vous faites bien de ne plus signer le menu… #PaxEx #BudgetCuts pic.twitter.com/gZib9jW1uG
— The Travelers Club (@zeTravelersClub) November 25, 2019
Pourtant, pour ceux qui nous lisent fréquemment, nous ne sommes pas avares de compliments envers notre compagnie aérienne tricolore, allant même jusqu’à leur décerner le titre de meilleur produit de Première classe au monde. Ainsi, nous tâchons, autant que possible, de conserver une part d’objectivité et de mesure dans nos propos, notamment lorsqu’il est question d’une thématique aussi subjective qu’un produit en vol. Les goûts et les couleurs …
Mais pour les voyageurs fréquents, habitués aux lignes d’Air France, un constat est indéniable : la compagnie aérienne se cherche. Son produit Business, en ligne de mire.
En effet, nous avons tous pu constater une réduction drastique de l’entrée en Business où des deux éléments haut de gamme il n’en reste, dans le meilleur des cas, plus qu’un avec une salade. En interne, on nous murmure même que le nouveau protocole de service en classe Affaires, pourtant prévu à la rentrée, n’avancerait pas et que la prévision de hausse du budget repas en Business serait, pour l’heure, abandonnée. Il faudrait donc faire à budget constant, voir réduit.
Parce que l’échange avec les équipages navigants commerciaux est, à notre sens, très important, nous prenons toujours le temps en vol de discuter avec eux afin de connaître les retours des clients et leur avis sur l’offre à bord.
« J’ai également goûté, parce qu’il restait une entrée Business, et c’est dégueulasse, je tenais à vous le dire. » : telle est la remarque d’un membre d’équipage dont nous tairons la position hiérarchique afin d’éviter toutes représailles éventuelles de son employeur à son encontre.
Malgré les certitudes de la Direction Produit, les navigants ont le sentiment de ne pas être assez écoutés quant aux remontées qui peuvent être effectuées. « Au siège, ils sont déconnectés de la réalité du terrain. Ce sont nous qui, en première ligne, faisons face aux nombreux mécontentement des clients. Ce sont des personnes qui ne descendent pas assez dans les avions.« , nous a t-on dit avec un peu d’amertume. « On en viendrait presque à penser que ces personnes ont la certitude que ce qu’ils proposent à nos clients est bien. » : tout est dit. On reproche souvent à Air France d’être pétri de certitudes. Un brin orgueilleux.
Plus que le service à bord, il semblerait que le hard product commence à décevoir.
Nous avions déjà évoqué, dans notre tribune co-signée avec Flight-Report, les problèmes de maintenance en cabine et de propreté.
On nous murmure encore en interne que le siège Business retenu par Air France pour sa montée en gamme serait le modèle le plus simple de Safran Seats (ex-Zodiac Aerospace), donc le moins cher de sa catégorie, donc le moins solide. On estimerait, toujours en interne, qu’1 siège sur 3 environ serait bon à changer. Un problème se poserait cependant : la compagnie n’aurait pas les fonds pour ce nouvel investissement.
Nous reviendront ultérieurement sur le cas de l’Airbus A330, nouvellement rétrofité, qui pose également son lot de problème et de désagréments. Quant aux anciens sièges (les NEV), il suffit de voir l’état de certains pour comprendre l’ampleur du travail qui reste à accomplir pour avoir, ne serait-ce que le droit à, autant d’arrogance face à la critique.
Magnifique siège business 2019 #airfrance pic.twitter.com/ki0F9E210k
— guillaume lartigue (@yaum) November 25, 2019
Il reste les formidables membres d’équipage à qui il est nécessaire de rendre hommage. Ceux qui subissent parfois des décisions pensées pour eux et qui ont la lourde charge d’assurer le contentement du client, parfois attiré vers d’autres cieux. « Vous savez, le C de PNC ne veut plus dire Commercial depuis bien longtemps. Ce serait plutôt Compensateur. » ; là encore, la réflexion d’un autre navigant est sans appel.
Conclusion.
Contrairement à certains avis sur Twitter, d’où est partie cette micro-polémique, nous sommes profondément attachés à Air France. Nous respectons les positions de chacun mais il n’en demeure pas moins que le fait de constater autant de régression est pour nous un crève-coeur. Voyager avec les concurrents, directs ou non, de notre compagnie tricolore nous pousse à voir que l’herbe est parfois plus verte ailleurs.
À une certaine époque, Air France avait de grandes ambitions. Puisse la compagnie aérienne en retrouver le chemin.
Et ce sera avec notre entier soutien ! 😉
L’équipe TTC.