Finnair : un réseau résilient, un attachement stratégique au Japon
La classe Affaires de Finnair entre Helsinki (HEL) et Nagoya (NGO) : la route du Nord
De Nagoya (NGO) à Helsinki (HEL) en Business à bord de l’Airbus A350 de Finnair
Finnair
AY079 – Airbus A350-900
Helsinki (HEL) / Nagoya (NGO)
Cabine Business – Siège 3L
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Finnair n’est pas une compagnie comme les autres. Discrète, elle cultive une forme de distinction scandinave faite de retenue, de cohérence et d’élégance minimale. Sur la route Helsinki – Nagoya, la compagnie finlandaise met en avant son nouveau produit Business qui abandonne les codes classiques pour proposer une expérience résolument différente, à commencer par ce siège sans inclinaison, qui fait tant parler. Mais derrière le design audacieux, que reste-t-il du confort, de l’intimité et de la valeur perçue en vol ? The Travelers Club a embarqué pour analyser, avec exigence, le détail de l’expérience passager.
Une liaison stratégique pour Finnair.
En mai 2024, Finnair signait son grand retour à Nagoya, troisième destination japonaise de son réseau après Tokyo (Haneda et Narita) et Osaka (Kansai). Cette réouverture, après quatre ans d’interruption, témoigne de la persistance de la compagnie à défendre son rôle historique de passerelle entre l’Europe et l’Asie, malgré la fermeture de l’espace aérien russe. Au départ d’Helsinki, Nagoya est désormais desservie quatre fois par semaine, une fréquence doublée depuis mars 2025.
Embarquement nocturne à Helsinki : une ambiance feutrée.
Le vol AY079 est prévu à 00h15 depuis la porte 53 du terminal ultra-design de l’aéroport d’Helsinki-Vantaa. L’ambiance est calme, presque silencieuse. Tout ici respire l’efficacité nordique. L’embarquement prioritaire est parfaitement respecté. On jette un dernier regard sur l’Airbus A350 en porte, baigné dans la lumière bleutée de la nuit finlandaise, avant d’embarquer.
Finnair : un siège fixe et pourtant redoutablement bien pensé.
Le pari de Finnair : un fauteuil entièrement fixe, conçu par Collins Aerospace et baptisé AirLounge, qui ne s’incline pas. Un concept contre-intuitif, voire risqué, sur le marché premium, mais qui repose sur une logique ergonomique bien huilée et un mécanisme léger. Le passager se déplace dans un espace continu, déjà pré-configuré pour le sommeil, le repos ou le travail.
Le siège, entièrement enveloppant, donne une réelle sensation de cocon. Son design incurvé et profond offre une intimité rare sans cloison mobile. Le surmatelas, bien que très fin, les oreillers et la couverture fournis permettent de créer un véritable lit, horizontal et spacieux. C’est une autre approche du confort : zen, plus stable, moins interactive.
Le rangement est intelligent : outre un compartiment spacieux, une console latérale accueille casque audio à réduction de bruit, télécommande tactile et branchements. La recharge est double : USB-A et prise secteur, avec une station de charge à induction discrètement intégrée dans la tablette. L’éclairage individuel, soigné, valorise la sobriété des finitions modernes, typiques de Finnair.
Confort à bord : casque actif, kit de voyage, pantoufles en feutre.
Dès l’installation, l’environnement témoigne d’un soin scandinave du détail. Le casque fourni, signé Phitek, propose une réduction de bruit active efficace et une qualité sonore correcte, sans égaler Bose ou Bang & Olufsen, mais dans une logique de robustesse plus que de luxe.
Le kit de confort est signé Marimekko, partenaire de longue date de Finnair. Son motif graphique, sa pochette textile et son contenu (masque, chaussettes, bouchons) jouent la carte de la sobriété utile. Des pantoufles en feutre gris complètent l’ensemble : confortables, minimalistes, elles s’inscrivent dans un ADN 100% nordique. On est loin des kits ostentatoires : tel n’est pas le propos ici.
Premier service : un dîner complet et cohérent.
Servi rapidement après le décollage, le premier repas offre une expérience structurée, sans extravagance mais avec une réelle volonté d’équilibre.
En plat chaud : un émincé de bœuf mijoté accompagné de riz, carottes, champignons et sauce onctueuse. Les saveurs sont justes, la portion correcte en prenant en considération l’heure tardive, la texture maîtrisée. La salade, fraîche et bien dressée, est relevée d’une sauce crémeuse discrète. Un petit pain nordique complet, des fruits frais (myrtilles, ananas, melon) et un dessert au chocolat noir sur coulis de fruits rouges viennent compléter l’offre. Mention spéciale au verre signature de la compagnie : un contenant texturé du plus bel effet, qui ajoute une note de raffinement au service.
Pas de choix multiple, mais une prestation aboutie, servie en une fois sur plateau rigide, avec couverts en métal de belle facture. L’approche est fonctionnelle, rapide, élégante : à l’image de la compagnie.
Galley-bar : une offre d’autonomie qualitative.
Au centre de la cabine, en porte 2 de l’appareil, Finnair propose un self-service permanent durant le vol : une offre de boissons et d’en-cas en libre accès. C’est là encore un parti pris : plutôt que des passes répétés de l’équipage, le passager est libre de se servir. Sur le comptoir, on trouve les emblématiques jus de myrtille, des eaux plates Villi, des sodas (Coca-Cola, Sprite, etc.), et une belle sélection de snacks : chips artisanales Savoursmith’s, pop-corn Joe & Seph’s, fruits secs, barres chocolatées et bonbons. Une approche simple, mais qui répond à la demande de flexibilité en vol long-courrier. Mention spéciale au design, très réussi, de cet espace de convivialité.
Second service : un petit déjeuner en décalage horaire.
Avant l’atterrissage à Nagoya, prévu pourtant en soirée, Finnair sert un petit déjeuner scandinave copieux. Ce décalage entre l’heure locale et le type de repas est assumé, la compagnie privilégiant une logique de vol (temps depuis le départ) à celle du fuseau horaire.
Le plateau inclut : des œufs brouillés onctueux, des pommes de terre grenaille, un pavé de saumon, des asperges vertes et une tomate grillée. À côté, une salade fraîche mêlant jambon cru, raisins, noix et fromage. Des fruits en coupe et un yaourt aux fruits rouges sur lit de granola complètent l’offre.
Le tout est bien présenté, très copieux et globalement savoureux. Un dernier service généreux, mais qui pourrait gagner en pertinence horaire sur ce type de route vers l’Asie.
Divertissement et connectivité : sobriété assumée, efficacité relative.
Le système de divertissement de Finnair reflète la même philosophie que le reste du produit à bord : une sobriété fonctionnelle, sans fioritures superflues. L’écran, intégré face au siège, est de belle taille, bien défini et fluide à l’usage, avec une interface claire, traduite en plusieurs langues dont le français.
L’offre de contenus, en revanche, reste limitée comparée aux standards asiatiques ou du Golfe : quelques dizaines de films internationaux, quelques séries, une poignée de playlists musicales et les incontournables cartes de vol. Le choix reste convenable pour un vol transcontinental, mais les cinéphiles pourraient rester sur leur faim. En revanche, la simplicité d’usage et la lisibilité des menus sont à saluer.
Point appréciable : la télécommande tactile, située dans le compartiment latéral, permet de naviguer sans effort, même allongé. Et la prise casque au format double jack, couplée au casque Phitek fourni, garantit une isolation sonore correcte, bien qu’un casque personnel haut de gamme puisse offrir un meilleur rendu audio.
Côté connectivité, Finnair propose une connexion Wi-Fi accessible sur l’ensemble du vol. Gratuite pour les passagers Business pendant une heure, elle devient ensuite payante selon différents forfaits de volume ou de durée. La stabilité est généralement bonne en croisière, mais comme souvent, les performances peuvent varier. L’usage basique (messagerie, navigation, e-mails) est garanti ; le streaming, quant à lui, reste théoriquement possible mais aléatoire. La compagnie met en garde sur l’impossibilité d’utiliser les fonctions d’appel ou de vidéoconférence à bord, afin de préserver la tranquillité en cabine.
Finnair, le goût du détail : le certificat du survol du Pôle Nord.
Cerise sur le gâteau : Finnair remet à ses passagers un diplôme officiel de survol du Pôle Nord. Un document simple, mais chargé de symbolique, qui valorise l’itinéraire arctique de la compagnie. C’est une attention rare dans l’industrie, un petit plus qui contribue à forger la mémoire du vol.
Conclusion.
Finnair ne joue pas la carte du bling, du show ou de la démesure. Elle propose une vision nordique du voyage premium : un cocon sobre, bien pensé, silencieux. Le siège sans inclinaison, loin d’être un gadget, redéfinit l’approche du confort long-courrier. Les prestations à bord sont solides, même si le second service gagnerait à mieux tenir compte de la destination finale. Le galley-bar et les attentions annexes (comme le diplôme polaire) ajoutent une dimension unique à l’expérience. Finnair séduit par sa différence. Et dans un monde de cabines souvent standardisées, cela vaut déjà beaucoup.
Et vous, que pensez-vous du nouveau siège de Finnair en classe Affaires, à l’heure où les compagnies rivalisent d’inventivité pour créer des suites privatives ?
Julien.
