Quel avenir pour Etihad Airways ? C’est finalement la véritable question que les observateurs se posent aujourd’hui. Pour l’heure, une chose est certaine : la compagnie aérienne traverse un trou d’air. Nous avons évoqué à plusieurs reprises les déboires de la compagnie d’Abu Dhabi avec ses participations, notamment chez Alitalia, Air Berlin ou encore Darwin (menant à la quasi-évaporation d’Etihad Partners). De plus, Etihad a été contrainte et forcée de resserrer les cordons de la bourse allant par exemple jusqu’à récupérer quelques précieux sous sur les franchises bagage ou encore en retirant des avantages et aménagements destinés aux clients dans ses salons.
Fermetures en cascade.
Quand les choses vont financièrement mal, il faut savoir économiser et ne pas trop perdre inutilement d’argent. Etihad Airways applique inévitablement ce principe désormais. De nombreuses destinations se verront prochainement privées des avions aux couleurs de la compagnie d’Abu Dhabi.
Récemment, Etihad Airways a notamment annoncé la fermeture prochaine de ses liaisons :
- Abu Dhabi – Dallas
- Abu Dhabi – Edimbourg
- Abu Dhabi – Ho Chi Minh
- Abu Dhabi – Perth
- Abu Dhabi – San Francisco
Par ailleurs, certaines destinations à l’instar de Los Angeles ont vu leur fréquence diminuer. La ville de Californie n’est plus reliée à Abu Dhabi qu’à raison de 4 vols par semaine contre un vol quotidien avant janvier 2018. On s’interroge à juste titre sur l’avenir de cette ligne.
Ce qui assez paradoxale, c’est que dans le même laps de temps, ses consoeurs du Golfe tirent leurs épingles du jeu. Perth, fermée par Etihad Airways, se voit desservie par Qatar Airways en Airbus A380 à partir du 1er mai 2018 (contre un Boeing 777-300ER aujourd’hui) et par Emirates à raison de deux vols quotidiens (dont un en A380).
➡️ @EtihadAirways arrête la desserte du Vietnam 🇻🇳 avec la suspension de sa ligne vers Ho Chi Minh à partir du 30 août 2018. ✈️ #PaxEx #AvGeek pic.twitter.com/fw3ZCU95aA
— The Travelers Club (@zeTravelersClub) 5 avril 2018
« From Abu Dhabi to the World » … moins quelques destinations déjà.
La mise au parking forcée.
Le cargo.
Au début de l’année, Etihad Airways a fait le choix de n’opérer une flotte cargo composée plus que de Boeing 777 Freighters. Ainsi, la compagnie aérienne a procédé à la mise au parking de 5 Airbus A330 Freighters.
Les Airbus A330 Freighters ont par ailleurs disparus de la page internet dédiée aux activités cargo d’Etihad. Ils sont, pour la plus part, actuellement stockés en Espagne à Teruel.
Le réseau demeure étendu.
Le long range.
Certaines destinations du réseau étaient opérées en Boeing 777-200LR, comme Los Angeles par exemple. Depuis, ces avions ont été remplacés sur ces lignes par des Boeing 777-300ER.
Etihad Airways a également procédé au stockage des versions longue portée de ses triples 7.
Là encore, les quatre appareils ont quittés les radars : ils n’apparaissent plus sur le site internet de la compagnie aérienne.
Peut-on encore imaginer qu’Etihad aura suffisamment les reins solides pour honorer sa commande d’Airbus A350 ?
Il faut l’espérer … la compagnie aérienne a tout de même passé commande de 62 appareils de la famille A350XWB.
Conclusion.
Bien entendu, on espère que ces mesures drastiques permettront à Etihad Airways de sortir de l’impasse. Par le passé, pendant ses années de gloire, la compagnie aérienne offrait un très joli produit.
En effet, même à bord, la compagnie aérienne d’Abu Dhabi restreint drastiquement les coûts (avec, en classe Affaires, un champagne d’entrée de gamme, la fin de la distribution des trousses de confort sur les vols de jour, …).
Les observateurs avertis en viendraient presque à incriminer Bruno Matheu, en charge de piloter les participations dans les compagnies étrangères chez Etihad Airways, pour cette situation déplorable. Après avoir signé le retard d’Air France dans l’experience passager (heureusement, Alexandre de Juniac est passé par là depuis), il était donc de bon augure pour Etihad Airways que d’obtenir son départ en avril 2017 ! 😉
Tyler.